Echec et Macky … vivement Idy! par Cherif Ben Amar Ndiaye

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2015 ! Le pays célèbre le troisième anniversaire de la prestation de serment du Président Macky Sall pour présider aux destinées de notre cher Sénégal. Anniversaire pas très joyeux et sans trop de festivités. Pour cause, c’est échec et mat, expression qui signifie que pour gagner au jeu d’échecs, vous devez vaincre le Roi en l’attaquant et en le rendant incapable de bouger. Ce n’est pas de la mobilité ni de  la capacité politique de Macky dont il est question, mais son enfermement dans des visions stratégiques qui le mènent tout droit vers le précipice. Le Sénégalais lambda retiendra deux faits saillants de son magistère : La traque des biens dits mal acquis et le Plan Sénégal Emergeant. Le premier point focal, fait judiciaire qui devait répondre à une nécessité élémentaire de reddition des comptes, une exigence démocratique de bonne gouvernance, s’est mué en règlement de comptes politiques. Le péremptoire »Je ne protégerai personne » a sombré dans l’abîme de perplexité que produit la révélation dans Jeune Afrique « …Si vous saviez tous les dossiers que j’ai mis sous le coude ». Extraordinaire de légèreté et d’irresponsabilité. Cet aveu malheureux consacre la sélectivité de la Traque et son caractère politicien. Le deuxième point focal est célébré tous les jours sur les écrans de la RTS. PSE par ci, PSE par là. PSE partout et nulle part. Vous êtes malade, le PSE va vous guérir. Vous êtes au chômage, Le PSE va vous trouver du travail. Dormez tranquille, le PSE arrive. Tout est PSE dorénavant. Un slogan ou outil de communication qui frise le harcèlement psychologique et ne vise qu’à planter le gros baobab qui cache la forêt  truffée d’arbres représentant les échecs de la politique du régime de Macky Sall : Echec dans l’Education nationale avec les multiplications des grèves des enseignants est des étudiants. Echec dans les politiques de résorption du chômage : Les entreprises à capitaux sénégalais sont dans le creux de la vague et ne peuvent contribuer à l’élévation du taux de croissance. Le favoritisme exercé pour les entreprises françaises ou étrangères leur plombent les ailes. Echec dans le tourisme, 3e secteur de rentrée de devises, qui se meurt sous les yeux hagards et impuissants des responsables. Echec dans le sport où se poursuivent le tâtonnement et l’amateurisme sans objectifs professionnels ambitieux. Echec dans la politique agricole, car beaucoup de tintamarre fait sur l’autosuffisance alimentaire sans réels et sérieux programmes, pour une véritable agriculture de substitution aux importations, seule viatique de développement endogène et de croissance durable. Le concept de Pôle économique mal élaboré et inadapté, est donc mal exploité. En vérité, le mal congénital du PSE est qu’il n’a pas de colonne vertébrale pour une verticalité des aspirations du peuple vers leur satisfaction par ses dirigeants. Si le PSE était un magnifique plan architectural, les fondations ne sont pas solidifiées pour pouvoir soutenir le bâtiment à construire. Le Professeur El hadji Ibrahima Sall assène : »Le Sénégal n’est pas institutionnellement organisé pour s’approprier et appliquer un programme  qui le mènera vers l’émergence ». Trop de pesanteurs socio-culturels pèsent encore sur les impératifs économiques  à imposer pour appliquer efficacement les programmes de politique économique. Le Sénégal est un pays où on travaille le moins au monde. Il faut donc s’attaquer résolument aux problèmes des Sénégalais et non les abreuver de promesses. Des milliards comme s’il va en pleuvoir pour chaque région, à l’occasion des conseils Ministériels décentralisés, c’est de l’inconséquence grave pour les populations qui demanderont indubitablement des comptes.

Certes il y a des avancées notables et des faits notoires (Baisse des loyers, Bourse familiales, Couverture maladie universelle) qui mériteraient plus d’efficience, d’efficacité et d’accélération. La volonté politique de créer des emplois pour les jeunes, de réduire les prix des denrées de premières nécessités, d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés, de diminuer les dépenses folles et inutiles de l’Etat et d’éradiquer les actes de prévarications, est réelle mais non encore effective et concrétisée dans le vécu quotidien des populations qui souffrent encore. La volonté et l’abnégation oui mais de l’efficacité et de la réussite c’est mieux. Macky travaille mais il travaille mal. C’est là où se cache le loup.

Au demeurant, pour ce qui est de la volonté de rupture souhaitée et attendue, il faudra repasser. La Bonne gouvernance est encore un vœu pieux .La sobriété et la vertu dans l’action publique demeurent des professions de foi. L’impunité attend le réveil de l’OFNAC pour y remédier. L’implication de la famille proche du chef de l’Etat continue de faire l’objet de beaucoup de réprobations. Les gabegies financières, par les fonds clientélistes distribués à tout va, en veux-tu en voilà, sans rigueur et sans contrainte de remboursement, par la floraison persistance des accords de marché de gré à gré, par le renforcement sans limite des fonds politiques présidentiels et par celui pour le moins opaque de la capacité financière de la fondation de la première dame, continuent de troubler les esprits. Ainsi le terreau de la transhumance apparaît-il fertile pour les adeptes des prairies grasses et vertes qui affluent vers l’APR.

Le comble des combles réside dans la volonté désastreuse de réforme des institutions. L’ACTE 3 a fini de montrer ses insuffisances, ses contradictions et ses tergiversations administratives politiciennes. L’Emprunt Obligataire avorté de la ville de Dakar le démontre opportunément. Les travaux de la Commission MBOW souffriront également de la sélectivité des choix de Macky. C’est la conséquence révélatrice des positions contradictoires entre les partisans des Assises Nationales et les »réservistes » de YONOU-YOKUTE. Mais le clou qui va refermer hermétiquement le piège dans lequel la duplicité de Macky va s’engloutir, sera le référendum de 2016 sur la réduction du mandat présidentiel. Relisons froidement la Constitution de 2008 toujours en vigueur, en son article 27 qui dispose : »La durée du mandat du Président de la République est de sept ans ; la présente modification ne s’applique pas au mandat du Président de la République en exercice au moment de son adoption »… Cette formulation vient consacrer le principe de la non-rétroactivité des dispositions de la loi fondamentale. Dès lors, comment le même Conseil Constitutionnel pourrait accepter et valider un nouveau fait juridique consistant à reformuler cette fois les termes suivants : »La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans ; la présente modification s’applique au mandat du Président de la République en exercice au moment de son adoption »…Ce serait du « deux poids deux mesures » et un revirement spectaculaire du principe de non rétroactivité. Ce serait une erreur fatale. Demain un « YAYA DIAME » Sénégalais pourrait s’engouffrer dans la brèche, pour demander à prolonger le mandat présidentiel de 5 à 10 ans et se l’appliquer. L’embonpoint de Macky et ses beaux yeux ne suffiront pas pour charmer les membres du Conseil. Donc s’il voudra respecter sa parole donnée à ses électeurs, il n’aura d’autre choix que de démissionner. Il apprendra à ses dépens qu’un serment est supérieur à une promesse électorale. Ses militants de l’APR apprécieront. MOUSTAPHA NIASS héritera enfin du fauteuil présidentiel. Même si c’est pour un petit laps de temps nécessaire à l’organisation des élections, cela suffira à son bonheur et à son palmarès politique. Ses partisans de l’AFP comprendront le pourquoi du comment des méandres de la politique.

A deux ans des prochaines élections présidentielles, l’horizon de la réélection  de Macky Sall s’épaissit de plus en plus. Les recompositions politiques inévitables se profilent. Dans le camp de la majorité présidentielle, c’est la décomposition et la dispersion dans les rangs de BENNO BOK YAKKAR. Par ricochet le parti présidentiel pour ne pas s’isoler, s’active dans les débauchages et dans la pêche aux transhumants. Les causes néfastes qui ont perdu Wade n’ont pas servi de leçons. Les rivalités de positionnement, les querelles de chiffonniers entre militants zélés ou arrogants et la bousculade des « derniers arrivés » finiront par affaiblir le parti dont l’autorité du chef laisse à désirer. Quant au PDS, parti encombrant de l’opposition, la monarchie Wadiste a fini par enclencher la débandade et la dislocation. Les sujets les plus courageux commencent à s’affranchir du Maître. Le parti ira aux élections probablement en rang dispersé, la constante familiale vire à la variabilité volatile et inconsistante. En outre le combat des fauves enragés que se livrent Wade et Macky laissera assurément des séquelles saignantes de part et d’autre. KARIM candidat apparaît plus comme un leurre. Et KARIM président comme une chimère. Le tapage médiatique et les sondages artificiels ne pourront pas convaincre la grande majorité silencieuse de l’électorat de ramener le PDS au pouvoir. Les traces du crime sont encore bien fraiches dans la conscience et l’inconscience des Sénégalais. Et qu’en est-il du PS, autre poids lourd de l’échiquier politique ? On nous chante les louanges de KHALIFA SALL. Il a beaucoup de qualités (gagner Dakar n’est pas une mince affaire) mais a un grand défaut : Le courage politique pour supplanter le has been TANOR et prendre les rênes du parti qui doit le propulser aux destinées du Pays ! Mais le plus difficile pour le PS sera de se libérer sans dommage  des amarres de BENNO BOK YAKKAR. Le « gouverner ensemble » avec Macky Sall sera leur talon d’Achille pour présenter un projet alternatif crédible au peuple. Il n’aura qu’un seul acquis qui est de s’être débarrassé sans coup férir de son grand rival de l’AFP : MOUSTAPHA NIASS qui s’est sabordé lamentablement. Il prépare son dernier programme : La retraite à la « Senghor ».

Last but not least, le grand et lourd poids politique restant, est celui que Macky redoute le plus : VIVEMENT IDY. Voilà la clameur sourde mais qui monte en puissance. Comme la réapparition du croissant lunaire après une période de Ramadan, période de prières, de pénitence et de méditation, il surgira de sa tanière de réflexion pour apparaître comme le recours naturel et indispensable, pour enfin faire décoller le Sénégal. L’intelligence des Sénégalais finira par s’imposer face à l’obscurantisme et à la diabolisation orchestrés savamment contre lui par ses détracteurs dont les capacités de nuisance et de destruction sont bien clairement identifiées aujourd’hui. Les outrecuidances de Wade sur Macky ont suscité le dégout et fait comprendre toute l’injustice subie par le fils d’emprunt  pour asseoir sur le trône le fils biologique. Les circonstances de la farouche adversité entre Wade et Macky campent le processus de décrépitude de leur posture politique et de leur dévotion à faire pénitence. Tous deux s’étaient ligués pour détruire déloyalement Idrissa Seck. Il semble qu’ils payent leur perfidie politique. ALLAH « n’est pas obligé »mais il est Patient à la dimension de l’éternité. Les présidents B. Compaoré et L. Gbagbo  doivent méditer aujourd’hui sur la déloyauté comme chemin qui mène au pouvoir. C’est pourquoi Idrissa Seck doit transcender sa peine de voir son père d’adoption sortir de l’Histoire par la petite porte et faire preuve de mansuétude à l’égard de tous ceux qui l’ont voué aux gémonies. Le ciel lui a épargné le soin de laver l’affront qu’on lui a infligé, Macky s’en est chargé. C’est un signe venant du Tout Puissant. Il lui revient maintenant de déployer librement et partout dans le pays tout son génie politique, pour le bonheur des Sénégalais. VIVEMENT IDY !

Chérif Ben Amar NDIAYE

Kaadoubitimrew.com

9 Commentaires

  1. Quand un tang khol,malheureux dans son trou sort des caverns ,sa bouche pue la bassesse,NDiaye Jaalo ,tu peux ecrire mille fois macky et dix mille fois IDY,la nature Allah SWT n’y changera rien,MACKY est superieur a idy!!

  2. Vous,politiciens,prenez ce pays pour un laboratoire d’essai.
    Ayez plus de generosite et de pitie pour ce Senegal que vous avez mis a terre,les uns après les autres.
    Je vous donne 2 elements qui disqualifient votre candidat.
    Je l’ai entendu le jour de la Korite,dire publiquement qu’il allait tres bien machallah,et qu’il revenait de l’Hopital americain de Neuilly ou il a fait son check up.
    Pour un camdidat qui fut premier minister,c’est un aveu d’echec,s’il avait travaille a render nos hopitaux fonctionnels,il ne serait jamais alle a Paris pour son bilan.
    Mieux,il parle d’emploi alors que lui meme,sur ce point,precis a prefere donne son argent a des francais ou americains et non a des seneegalais.
    Ses enfants sont scolarises a l’etranger,et lui meme passé le clair de son temps a travailler dit-il,comme consultant.
    Voyez vous,le senegalais est trop doux avec ses politicards,ils leur font croire du n’importe quoi sans pour autant exiger la moindre preuve,que ces gens la,sont dans des business clairs,frequentent des gens honnetes,rien,aucune question en ce sens.Ce n’est possible qu’en Afrique.
    Le second element est relatif a notre souverainte monetaire.il n’en parle de peur d’etre disqualifie par la France,et point d’independance sans independence monetaire,donc tout leur programme sont les memes.
    Il faut respecter ce people et arreter de nous server cette classe politique qui a fini de faire ses preuves,il faut rompre avec tout ce systeme et mettre des hommes qui n’ont pas ete corrompus pas ce pouvoir des 15 dernieres annees et meme plus loin.
    Wa Salam

  3. tous ceux qui te lirons,sauront dans leur fort intérieur que tout ce que écris est la seule vérité,la chance du senegal est idrissa, de grace,MAMADOU DIA,CHEIKH ANTA DIOP,ces valeureux patriotes nous ont échappés,ne faisons plus la même bêtise en nous privant du meilleur des hommes politiques du moment,idrissa SECK

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