[Editorial] Les agneaux du sacrifice Par Frédéric TENDENG

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Il aura fallu que le nombre de militaires sénégalais tués par des rebelles en Casamance avoisine la vingtaine avant que l’Etat du Sénégal se résout malgré lui à enfin accepter l’évidence. Reconnaître, après ce décompte macabre, que les combattants du Mfdc abattent depuis plusieurs mois des fils du Sénégal avec des armes et des munitions en provenance d’Iran est un aveu d’échec de la diplomatie du pain que Dakar s’efforçait de nouer avec Téhéran.

Il n’y avait en effet que les dirigeants de notre pays pour continuer à entretenir l’hypocrisie d’un bénéfice du doute en faveur de l’Iran alors qu’au Nigeria, en Gambie comme à l’Onu, l’on avait déjà tiré les conséquences de cette affaire en toutes responsabilités. Si la Gambie a vite fait fait de rompre ses relations avec l’Iran, c’est pour éviter de devoir entretenir une ambiguïté source de toutes les curiosités qui pourraient établir sa culpabilité dans le trafic découvert à Lagos. Jammeh a tout simplement préféré attendre son sort qui sera décidé à New York via Lagos. Au Nigeria, la justice travaille à s’assurer que ce gigantesque trafic d’armes ne contribue en rien à l’aggravation de l’instabilité entretenu dans ce vaste pays par les rebelles du MEND et les groupuscules islamiques qui s’agitent au nord. L’Onu a déjà obtenu les aveux de l’Iran et cherche à établir si le commerce des armes entre Téhéran et Banjul n’est pas une entrave à l’embargo sur les armes en vigueur contre l’Iran même si la réponse va de soi. Pendant ce temps au Sénégal, Madické Niang louait l’excellence des relations de son pays avec la Gambie et l’Iran alors que de vaillants fils du pays meurent en Casamance sous le drapeau, abattus par les armes et les munitions des « amis » iraniens avec la complicité gambienne. Aujourd’hui que les familles de ces militaires tombés dernièrement en Casamance pleurent leurs disparus, la question qui se pose est de savoir ce que le gouvernement d’Abdoulaye Wade cherche réellement à prouver dans cette histoire? Au lieu d’affronter l’équation gambienne avec courage et responsabilité, ce régime balance une nouvelle fois au peuple l’acrobatie anglaise du « Spare the rod and spoil the child » (gâter l’enfant pour battre le bâton). Rompre les relations diplomatiques avec l’Iran et ménager la Gambie par des subtilités lexicales est une autre incongruité comme ce régime du Sopi nous l’a toujours habitué. Les balles que l’Etat major de l’armée sénégalaise a fourni comme preuve au gouvernement ont sûrement transité quelque part pour tomber entre les mains des rebelles. Les faits, les témoignages et toutes les données de ce conflit depuis plusieurs mois accablent Banjul. Les renseignements sénégalais qui opèrent en Gambie ont toujours réalisé un travail formidable de collecte d’information que notre diplomatie vendange malheureusement avec ses hésitations et ses calculs loin d’être ceux de la nation sénégalaise. La Gambie et son président Yahaya Jammeh se complaisent dans la situation d’insécurité en Casamance qui n’est pas un désavantage pour eux. Que Madické Niang et son équipe se remémore les insultes et les menaces proférées à Banjul contre le Sénégal et son président de la république lorsque cette histoire de trafic d’armes en provenance d’Iran a éclaté. Nul besoin de se rendre compte de la tactique de l’animal blessé adopté par Jammeh et ses ouailles. L’instabilité en Casamance fait l’affaire de cette homme qui n’utilise que l’intimidation, le chantage et les combines comme mode de gouvernance. La circulation des biens et des personnes entre la partie nord et sud du Sénégal est lourdement entravée par le passage obligé du territoire gambien et les raquettes sur les sénégalais qui font ce trajet gonflent les recettes de l’Etat gambien.

C’est le moment plus que jamais de montrer une fermeté face à ce régime dont l’action destabilisatrice hante le sommeil de nos compatriotes au sud du pays et celui dont les membres s’engagent dans l’armée nation. Le gouvernement a assez tergiversé et doit aller résolument vers une solution définitive sur la crise en Casamance qui n’a que trop duré

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