xalimasn.com-C’est un retour à l’orthodoxie qui vient d’être adopté il y a quelques jours, avec l’attribution du marché de l’approvisionnement du fuel de Senelec à Itoc. Ce qui pourrait aider à mettre fin aux tensions de trésorerie de la société nationale d’électricité qui a toujours souffert du système de fourniture de fuel imposé par Samuel Sarr, l’ancien directeur général et ancien ministre de l’énergie.
Sous prétexte d’avoir une grande capacité de lobbying et de négociation sur le marché pétrolier international, Samuel Sarr avait décidé que Senelec devait elle-même acheter le pétrole brut, le stocker à la Société africaine de raffinage (Sar) laquelle raffinait le produit pour livrer du fuel à la Senelec. L’argument de massue était que Senelec devait profiter des avantages que lui offraient sa position de premier client de la Sar. Au bout du compte, Senelec s’est engorgé avec une multitude directions, des arbitrages à n’en pas finir et une insolvabilité de sa dette auprès des traders dont justement Itoc son principal fournisseur.
A son arrivée à la tête du ministère de l’Energie, Karim Wade décida que le système de Samuel Sarr avait atteint ses limites. C’est ainsi que la Sar a procédé le 08 juin dernier au dépouillement d’un appel d’offres international relatif à l’achat du fuel de la Senelec. Ironie du sort, c’est Itoc qui a remporté ce marché valable pour trois mois à raison de 33.000 tonnes par mois, même si à l’origine, Itoc devait gagner l’ensemble des trois lots initialement lancés. L’exécution du marché démarre début juillet. La victoire d’Itoc est d’autant plus savoureuse que le nouveau mécanisme d’attribution du marché a suscité un réel intérêt chez les traders. En effet, sept autres soumissionnaires ont participé à ce premier appel d’offres. Il s’agit des sociétés Tota, Vitol, Trafigura Mercuria, Levant energy, Stag energy, Ada oryx.
Avec cette nouvelle gestion, Itoc va livrer du brut à la Sar laquelle va réceptionner, stocker et raffiner pour fournir du fuel à la Senelec. Au demeurant, le système administratif imposé par Samuel Sarr à la Senelec est encore actuel et n’a pas été démantelé. L’enjeu est de taille car Senelec compte faire des économies d’environ 15 milliards de Fcfa par an, alors que dans l’ancien système, il y avait des surcoûts de 24 milliards de FCFA par an. Une configuration qui fait que le rôle dévolu à Cheikh Tidiane Mbaye ne puisse plus se limiter à celui de Pca seulement car la direction général de la Senelec ne pèse pas dans les décisions d’envergure. Il aura fort à faire pour sécuriser les installations et la nouvelle gestion de la société car, force est de reconnaître que Senelec reste sous la tutelle des politiques qui sont toujours majoritaires à la Sar avec leurs partenaires de la Saudi Ben Laden Group. En attendant, les barges louées dans le cadre du plan Takkal sont arrivées à Dakar et sont en train d’être installées. Deux nouvelles centrales dont une à charbon doivent être érigées à Ziguinchor et à Saint Louis. Il y a que pour cette dernière, il n’a pas encore de lieu pour la construction de la centrale à charbon qui sera l’oeuvre de sud africains.
Dans la foulée, Itoc a encore remporté le marché annuel de livraison de gaz butane. C’est la Sar et Senstock qui vont procéder à l’embouteillage de près de 148 000 tonnes par an que va leurs livrer Itoc.
Frédéric TENDENG, xalimasn.com
