États-Unis : la Chambre des représentants adopte le projet d’abrogation de l’Obamacare

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Après une première échec fin mars, la Chambre des représentants a validé, jeudi, un texte devant mettre fin à la couverture santé instaurée par Barack Obama. Une victoire pour Donald Trump, même si le texte est encore loin d’être adopté.

Le vote a été très serré : 217 voix pour, 213 contre. C’est avec cette très courte majorité que la Chambre des représentants américaine a adopté, jeudi 4 mai, un texte abrogeant et remplaçant l’Obamacare, l’emblématique loi de Barack Obama sur la santé votée en 2010.

Cela sonne comme une revanche pour le président Donald Trump, qui efface ainsi son échec du 24 mars quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré un forcing intense, les républicains, majoritaires à la Chambre, avaient été forcés de retirer une première version du texte quelques heures seulement avant le vote.

« Achever » l’Obamacare

« Cette loi est la concrétisation de la promesse que nous avons faite aux Américains », a déclaré le président de la Chambre Paul Ryan, en qualifiant l’Obamacare d' »expérience ratée ». « Nombre d’entre nous attendions ce jour depuis sept ans », a-t-il dit, en adressant des remerciements appuyés au président Donald Trump pour son implication.

Grande promesse de campagne, l’abrogation de l’Affordable Care Act, dit Obamacare, devait être la première grande loi de l’ère Trump, qui compte à ce jour peu de succès.

Le président américain s’est adressé à la presse après le vote, dans les jardins de la Maison Blanche. « On savait que (l’Obamacare) n’allait pas marcher, je l’ai prédit il y a longtemps », a déclaré Donald Trump, avant d’ajouter : « On va l’achever et on va continuer à faire beaucoup d’autres choses ».

Vers un long débat au Sénat

« Si nous adoptons cette loi, des gens vont mourir », avait au contraire prévenu peu avant le vote le démocrate John Conyers. Les 193 démocrates de la Chambre, ainsi que 20 républicains ont voté contre.

Mais l’affaire est loin d’être gagnée, car le débat se déplace désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où la loi est considérée comme inacceptable en l’état, y compris par plusieurs sénateurs républicains.

La loi « doit être examinée avec prudence », a souligné le sénateur Lindsey Graham. Son collègue Bob Corker a prédit au moins un mois de débat, et une révision complète.

Sur le fond, la loi reviendrait sur plusieurs acquis de l’Obamacare : les Américains ne seraient plus obligés de souscrire une assurance maladie, les financements publics à Medicaid, le programme d’assurance pour les plus modestes, seraient réduits et la couverture minimum instaurée par Obamacare serait fortement allégée, à la discrétion des gouverneurs des 50 États fédérés, au risque de ne plus couvrir les personnes ayant des antécédents médicaux.

« Ils veulent revenir à l’ancien système, au Far West des États ! », a dénoncé le démocrate Frank Pallone. « La santé n’est pas un produit de consommation, mais un droit universel », a affirmé la chef démocrate Nancy Pelosi, citant le pape François.

Le « Trumpcare » pour remplacer Obamacare

En mars, les républicains modérés s’étaient inquiétés de voir des millions d’Américains finir sans assurance à cause de cette réforme, qui réduirait les aides publiques et conduirait à une hausse des tarifs pour de nombreux Américains, surtout ceux proches de la retraite.

Mais des changements ultimes ont permis de ramener la plupart dans le camp du « oui ». Les conservateurs du Freedom Caucus, qui avaient coulé la première mouture du texte en mars, ont cette fois soutenu le projet.

Qualifiant le plan de « Trumpcare », le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer, a promis de bloquer un projet selon lui impopulaire, « nous ramenant à l’époque où les compagnies d’assurance pouvaient exclure les gens malades de l’assurance et pousser les Américains âgés à la faillite en leur facturant des prix exorbitants ».

Aux États-Unis, environ la moitié des personnes sont assurées par leur employeur et ne seraient pas directement concernées par la réforme républicaine.

La cible est le marché « individuel », des millions de travailleurs ou de salariés de petites entreprises qui doivent acheter une assurance seul, sans appartenir à un groupe, et qui grâce à Obamacare avaient pu obtenir des aides substantielles.

Les républicains affirment que ce marché individuel créé par l’Obamacare est dans une spirale infernale. Chaque année, de plus en plus d’assureurs se retirent de ce marché peu lucratif. C’est l’argument de Donald Trump : de toute façon, Obamacare s’écroulera sous son propre poids.

Avec AFP

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