Eumeu Sène, après son revers face à Modou Lô : « Je n’ai été ni trahi, ni marabouté »

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Le chef de file de l’écurie Tay Shinger, Eumeu Sène, est sorti de son mutisme vendredi dernier lors de son  face-à-face d’après combat contre Modou Lô. Ayant contracté une déchirure au moment du combat, il savait qu’il lui serait très difficile de battre Modou Lô. Il a soutenu n’avoir ni été trahi par ses proches, ni marabouté. Son adversaire était juste plus fort.

BLESSURE 
« Certes je suis blessé, mais je ne marche pas avec des béquilles. C’est juste des rumeurs. Je rends grâce à Dieu, je vais très bien. Je suis parti ces derniers jours à l’hôpital pour me faire consulter car j’ai une déchirure contractée lors de la première action de mon duel contre Modou Lô. Au moment de le soulever, j’avais ressenti une forte douleur au niveau de ma cuisse. Certes à trois jours du combat, je sentais une blessure, mais je pensais que ce n’était pas si grave ! J’ai bien fait mon « Tuus » et mes échauffements le jour du combat. La blessure s’est encore réveillée en cours de combat. Je ne pouvais plus attaquer, ni reculer. Mais mon adversaire devait remporter la victoire, c’était la volonté divine. J’ai lutté contre Gris Bordeaux avec une blessure plus grave, pourtant, j’avais gagné. Donc, je devais en finir avec ce combat quoi qu’il advienne ».

LE COMBAT 
« Comme tout le monde l’a constaté, j’étais venu avec l’intention d’abréger le combat, même si le duel a tiré en longueur. J’avais enchaîné pas mal d’actions, sans succès. Je n’avais aucun problème cependant à imposer mon jeu. Seulement, c’était un jour sans. Quand on doit tomber, on devient un vrai débutant ».

LES ERREURS 
« Modou Lô m’a terrassé de fort belle manière. Je le dis haut et fort. Je ne vais pas me chercher des excuses, ce ne serait pas fair-play. Mais je sais ce que j’ai ressenti quand j’ai voulu soulever Modou Lô. Dans les normes, je devais le battre sur cette action-là. Car je sais comment terrasser un lutteur qui a tendance à lutter avec ses jambes. J’avais le combat en main et je n’avais commis aucune erreur.  Modou Lô est un grand champion. En plus, il s’est bien défendu. Si c’était un autre lutteur, j’allais le terrasser dès les premières minutes. Mais encore une fois, je n’ai fait aucune erreur. Mon adversaire m’a terrassé, j’accepte avec philosophie cette défaite ».

LES RUMEURS DE TAUPE 
« Il y a certaines histoires qui ne se règlent pas en public. Le linge sale se lave en famille ! D’autant plus que ce ne sont que des rumeurs. Je n’ai été ni trahi, ni marabouté. Modou Lô m’a terrassé et c’est tout ! C’était un jour de défaite, il n’y a rien de mystique ».

DOYEN DE L’ARENE 
« J’entends souvent les spécialistes dire que je suis parmi les doyens de l’arène, ce qui est totalement faux. Le problème, c’est que je suis très tôt entré dans l’arène. Mais je suis de la même génération que Papa Sow. Quand je remportais le titre de champion d’Afrique, je n’avais que 17 ans. Je n’avais même pas l’âge légal pour ces compétitions. Je n’avais pas non plus 18 ans quand j’avais perdu mon combat contre Boy Kairé. Les gens m’ont remarqué très jeune dans l’arène, mais cela ne fait pas de moi le doyen. Je suis loin de la retraite et je sais quand je dois arrêter ma carrière ».

MASSE MUSCULAIRE 
« J’ai trop longtemps préparé le combat, au point que mon corps était devenu trop musclé. Pourtant, j’ai diminué mon poids contre Modou Lô puisque je ne pesais que 125 kg. Or, face à Gris Bordeaux, j’étais à 135 kg. Je suis musclé, mais je n’ai pas augmenté en masse. J’ai un poids naturel ! Et, effectivement, j’étais fatigué à un moment car j’avais fourni beaucoup d’efforts. J’ai lutté, attaqué, tenté des actions, donc c’est normal que je me fatigue. Nous nous sommes donnés en fond dans le combat, mon adversaire et moi. Il n’y a pas eu de temps mort, tellement que nous voulions relever le défi ».

MYSTIQUE 
« J’ai commencé à faire mes bains mystiques à trois jours du combat. Je ne suis pas trop « accro » aux gris-gris. Je viens toujours au stade avec presque rien sur le corps. Je me fie plus aux versets du Coran, au jeûne et aux prières. Mais, quand on doit remporter une victoire, personne n’y peut rien. Pour preuve, lors de mon combat contre Balla Gaye 2, j’avais commencé les bains mystiques la veille même du duel. En fait, en matière cde mystique, je ne suis pas un vrai lutteur. Je refuse de faire certaines pratiques car je suis un fervent croyant. Je ne le dis pas pour pointer du doigt les autres lutteurs ; cela ne concerne que moi. Je sais que la lutte demande beaucoup de sacrifices. Mais je trouve, par exemple, inhumain d’enterrer vivant un animal juste pour remporter une victoire ».

RELATION YEKINI-MODOU LO 
« La relation entre Yékini et Modou Lô ne me pose pas de problème. Yékini a le droit de supporter Modou Lô et de prier pour lui. Il est notre grand-frère. D’ailleurs, en équipe nationale, j’étais son protégé, c’est quelqu’un de bien. Franchement, nous avons de bons rapports. Donc, il a  parfaitement le droit d’être du côté de Modou Lô ».

LA DEFAITE 
« Ce revers ne m’a pas surpris ! Lors de la dernière action, je savais ce que Modou Lô mijotait, mais j’étais dépassé. Il y a des choses qu’on ne peut pas expliquer. Lors de la prise finale,  je ne ressentais plus que ma blessure. Vous savez, quand il y a une défaite, tout le monde spécule. Je savais que Modou Lô avait une main derrière mon « Nguimb » ; je l’ai laissé faire. J’étais blessé et je tentais de reculer. D’ailleurs, si mon adversaire avait senti très tôt que j’étais blessé, il allait abréger le combat. Je suis tombé certes sur une prise très banale, mais Modou Lô est un grand champion ».

Par Absa NDONG

lesoleil.sn

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