Financement du Plan Sénégal Émergent – 3 077 milliards d’engagements de financements conclus

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Deux ans après la tenue du groupe consultatif de Paris le 24 février 2014, le Sénégal est à un taux de mobilisation de 82,5% des engagements financiers des bailleurs de fonds. Ce qui correspond à un volume global de 3 077 milliards de F CFA déjà levés sur les 3 729 milliards de F Cfa promis. Au total, 319 conventions ont été signées.

Le 24 février 2014, le gouvernement était en France pour trouver le financement de son Plan Sénégal Émergent (Pse). Deux ans après ce rendez-vous de Paris, les autorités continuent de recouvrer les engagements financiers des partenaires techniques et financiers (PTF). Ces engagements nouveaux de financements des bailleurs lors de ce groupe consultatif étaient de 3 729 milliards de F Cfa. Certains projets qui étaient annoncés sont aussi en cours. Mais malgré tout, ‘’il est trop tôt’’ pour faire une évaluation du Pse, laisse croire l’économiste Abdoulaye Seck. Le Professeur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion pense que c’est prématuré de faire une évaluation d’un programme dont l’échéance est pour 2035. ‘’Après seulement deux ans de mise en œuvre, on ne peut pas tirer un bilan en termes d’acquis, de projets réalisés’’, a-t-il dit.

Toutefois, l’économiste note que des jalons sont déjà posés surtout pour ce qui concerne la mobilisation des financements. L’année dernière, un an après la rencontre de Paris, le Sénégal avait signé 67 conventions de financements avec les PTF pour un montant de 1 275 milliards de F Cfa. En valeur relative, cela représentait un taux de mobilisation de 34%. Ce montant a évolué jusqu’à atteindre aujourd’hui la barre de 3 077 milliards de F Cfa ‘’contre 3 729 milliards de F Cfa d’annonces de contributions attendues’’. Cela correspond à un taux de concrétisation des engagements de 82,5%. Au total, il s’agit de 139 conventions de financements qui ont été conclues en deux ans.

La part belle aux infrastructures de transport

Dans une fiche d’information de la Direction générale des Finances, ces sommes sont réparties par secteur. On note que la part belle est revenue aux infrastructures de transport avec 863,756 milliards de F Cfa. Cela peut s’expliquer par les grands projets lancés dans ce domaine notamment l’autoroute à péage Thiès-Touba, le prolongement de l’autoroute Dakar-Diamniadio qui, désormais, va jusqu’à Mbour en passant par l’aéroport international Blaise Diagne de Dias. Toujours dans le cadre des infrastructures de transport, il y a le prolongement de la Voie de dégagement nord (Vdn) ou le projet de train express régional qui ralliera Dakar à Diamniadio. La part de l’agriculture est de 528,985 milliards de F Cfa.

Le troisième secteur qui a plus bénéficié des ressources mobilisées dans le financement des projets du Plan Sénégal émergent est l’énergie. La question énergétique est considérée comme une priorité dans le Pse. Ainsi, 516,842 milliards de F Cfa ont déjà été alloués à ce secteur. Les conventions de financements déjà conclues dans l’hydraulique et l’assainissement sont de 347 milliards de F Cfa. Quant à la Santé et la protection sociale, elle a bénéficié de 300, 184 milliards. Les secteurs de l’Education et de la formation, l’Environnement et les télécommunications ont respectivement 160,824 milliards de F Cfa, 86,598 milliards et 39,987 milliards.

 Ces montants déjà encaissés permettront de lancer les premiers travaux, estime le Professeur Abdoulaye Seck. L’économiste note que des ‘’projets sont en train d’être mis en œuvre’’. C’est le cas avec le développement de corridors céréaliers dans le cadre du programme national d’autosuffisance en riz, la restructuration de la filière arachide, le programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), le plan sectoriel pilote pour l’artisanat d’art, la création de centres de développement artisanal, la zone économique spéciale dédiée aux services d’export. Il s’y ajoute les plates-formes industrielles intégrées, le service universel de l’énergie avec le programme d’urgence d’électrification rurale, le projet de construction de l’Université du Sine-Saloum, le Projet de construction de la deuxième Université de Dakar (Amadou Makhtar Mbow).

Malgré ces phases de démarrage, l’économiste souligne que les effets ne pourraient être visibles que sur le moyen terme. Cependant, le meilleur indicateur du succès du Pse sera, à son avis, le taux de croissance. Si ce dernier atteint 7%, on pourra, poursuit-il, ‘’dire que le Plan commence a donné les résultats escomptés de façon globale’’. ‘’Les effets sont attendus vraiment dans le long terme. Mais il faudrait aussi voir, de façon sectorielle, quelles sont les activités qui contribuent à la croissance’’, conseille le Professeur à la Faseg.

Finaliser la réforme sur le foncier

Le Plan Sénégal Émergent, c’est des projets mais aussi des réformes. Le Fmi, la Banque mondiale ont toujours rappelé à l’État le besoin de mener des réformes approfondies pour accompagner cette dynamique. Le Pse comporte au total 17 réformes phares qui concernent surtout l’environnement des affaires et la régulation, les infrastructures, le capital humain, l’économie numérique et le financement de l’économie. Pour atteindre un taux de croissance de 7% tel que fixé dans ce plan à l’horizon 2018, des changements s’imposent.

‘’Les réformes sont amorcées et leur niveau d’exécution est assez satisfaisant’’, informe le Directeur de l’environnement des affaires à l’Apix. Celles majeures concernent le foncier, l’énergie, l’enseignement supérieur… ‘’Le Sénégal n’a jamais autant réformé’’, analyse Mamadou Lamine Ba. Et d’ajouter : ‘’Sur chaque pan sectoriel, il y a une réforme ou un texte de loi. Tout est articulé autour d’un programme global.’’ Toutefois, il reste des défis à relever, estime M. Ba. Le premier, dit-il, est de finaliser de façon globale la réforme foncière. Le deuxième défi sur lequel le Sénégal doit beaucoup travailler est ‘’d’atteindre les coûts compétitifs pour l’électricité’’. Compte tenu de tous ces facteurs, le directeur de l’environnement des affaires conseille aux autorités de maintenir les niveaux de performances en matière de logistique de qualité de service de l’administration.

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