Ce qui se passe, en Côte d’Ivoire, renseigne, sans ambiguïté, sur la façon dont la colonisation s’est opérée en Afrique. Deux chefs de tribus se disputent un lopin de terre, le colonisateur accorde ses faveurs au plus modéré en attendant de ligoter le téméraire au discours révolutionnaire. Des siècles après, leur façon de faire n’a changé d’un iota, pas besoin de mémoriser un quelconque bouquin d’histoire. Pour ceux qui chercheront des explications aux générations à venir, ils diront « Nous ne venons pas nous imposer, nous venons apporter la paix, la démocratie». Ce discours a quelque peu mué, il ne s’agit plus de civiliser, bien sûr, mais de démocratiser. La communication est passée par là. Mais rien dans la fin et les moyens pour y parvenir n’a changé : c’est la France-Afrique.
LOGIQUE IMPLACABLE
Si des Ivoiriens et/ou des Libyens doivent mourir, qu’à cela ne tienne, leur confort abstrait ils y tiennent. Les produits dérivés du cacao deviennent trop chers au moment où le prix du carburant atteint un record historique en France (rares sont les Français qui se rappellent la dernière fois qu’ils ont payé le litre du carburant à près de 2 euros). De Gaule ne disait-il pas que « les Etats n’ont pas d’ami, ils n’ont que des intérêts » ? Depuis cette assertion, devenue maxime, conditionne la politique étrangère française, du moins en Afrique. Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, est un fer de lance du gaullisme qu’il tient de son père, Robert, grand métayer, habitué à manger gras sans le moindre effort. La France, témoin du génocide rwandais, n’est pas l’amie de la côte d’ivoire ni d’aucun autre pays africain ; elle veille à ses intérêts et n’a rien à faire du bien être des Africains. Ce sont les armes que les Français ont vendues à Kadhafi qui l’ont maintenu, 42 ans durant, au pouvoir, celles qui le bouteront dehors, seront certainement de la même fabrication. Ali Bongo en succédant à son père, mort après 41 ans à la tête du Gabon, donne plus l’image d’un monarque que d’un président, sa visite de trois jours en France l’a pourtant conforté. Depuis combien de temps Paul Eyadema est-il au pouvoir ? Et Denis Sassou Nguesso ? Idriss Deby autre grand félon, n’a-t-il pas été maintenu au pouvoir par des avions de chasse français alors que les rebelles tchadiens étaient aux portes de Niamey ? J’allais oublier Compaoré qui exécuta Sankara sans que la Haye ne parle d’enquêtes, depuis combien de temps est-il au pouvoir ? De 1969 à nos jours la France a eu 6 présidents élus et un intérimaire, pourtant cela ne dérange personne en Hexagone que le Sénégal depuis son « indépendance » n’en ait que trois(les deux à leur retraite sont restés au service de la France). La démocratie dont ils parlent est une arnaque.