Initiative Politique De Rewmi Envers Les Syndicats D’enseignants : Idy, À Quitte Ou Double !

Que cache la démarche de Rewmi et de son leader Idrissa Seck qui ont tissé langue, ces derniers jours, avec les syndicats d’enseignants dans le cadre de leurs consultations dites citoyennes ? Voilà une interrogation qui mérite réflexion, surtout quand on sait que l’école en proie à une crise multiforme, régulièrement perturbée par des mouvements de grève cyclique de ses acteurs, est un enjeu de taille en période de campagne électorale. Idrissa Seck est-il seulement mû par des motivations citoyennes de règlement des divergences Etat du Sénégal-Syndicats d’enseignants ou cherche-t-il simplement à s’aliéner les « forces vives » de l’école, en vue de la présidentielle qui s’annonce.
En tout cas, du côté de l’Apr (parti au pouvoir) et principalement de son administrateur général, Mael Thiam, le leader de Rewmi verse dans la récupération politique, à travers ses consultations citoyennes sur la crise scolaire, tout en essayant de « reconquérir son image qui a fini d’être ternie aux yeux des Sénégalais». Loin d’une telle perception, le journaliste formateur et analyste politique, Ibrahima Bakhoum, juge pour sa part que le leader de Rewmi pourrait bénéficier d’un gain politique évident s’il parvenait à convaincre les syndicalistes à surseoir à leur menace de grève. Selon lui, Idy pourrait même étoffer son électorat, à travers ces rencontres.

MAEL THIAM, ADMINISTRATEUR DE L’APR SUR LES CONSULTATIONS CITOYENNES DE REWMI : «Idrissa Seck cherche à reconquérir son image ternie…»

L’administrateur général de l’Alliance pour la République (Apr), Mael Thiam , accuse le leader du Rewmi de verser dans la récupération politique, à travers ses consultations citoyennes sur la crise scolaire. Joint hier, vendredi, par la rédaction de Sud quotidien, Mael Thiam a estimé en outre que le leader de Rewmi est tout simplement en train d’utiliser «tous les moyens à sa disposition pour reconquérir son image qui a fini d’être ternie aux yeux des Sénégalais».

Les consultations citoyennes initiées par le parti Rewmi avec des mouvements d’enseignants en vue de diagnostiquer la crise scolaire n’ont pas une motivation citoyenne, selon l’administrateur général de l’Alliance pour la République (Apr) qui est formel sur la question. Joint au téléphone hier, par la rédaction de Sud quotidien, Maël Thiam a indiqué que le leader du Rewmi cherche tout simplement à faire de la récupération politicienne. Mieux, l’administrateur général de l’Alliance pour la République estime que le leader de Rewmi, par cette démarche, est en train d’utiliser «tous les moyens à sa disposition pour reconquérir son image qui a fini d’être ternie aux yeux des Sénégalais». Et Maël Thiam d’indiquer toutefois : « toute initiative allant dans le sens d’apaiser le climat social est la bienvenue. Parce qu’il ne faut oublier que nous sommes tous des Sénégalais, nonobstant des divergences qui peuvent exister dans nos options politiques. Cependant, nous savons pertinemment, en tout cas, ce qu’il en est du Rewmi. Je ne vois donc pas ce qu’ils (Idrissa Seck et cie-ndlr) peuvent apporter comme solution parce qu’ils n’ont raté aucune occasion pour démontrer qu’il ne sont intéressés que par les intérêts crypto-personnels de leur leader».

Poursuivant son propos, l’administrateur général de l’Apr a précisé que cette rencontre entre le Rewmi et les syndicats d’enseignants n’a pas de motivation citoyenne. «Pour moi, la motivation de cette démarche est purement centrée sur la quête d’une popularité, jadis perdue ». Et Maël Thiam d’ajouter : «ce n’est pas la peine, quand il y a une crise sociale d’avoir des démarches démagogiques, de faire du populisme autour de cela». Cependant, précisant que les enseignants sont suffisamment matures, Maël Thiam a tenu à indiquer : «Bien qu’il existe des incompréhensions entre les enseignants et l’État, je continue à leur faire confiance. C’est de véritables citoyens, ils ont une capacité de discernement qui les amènera à refuser toute récupération politique».

IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE FORMATEUR ET ANALYSTE POLITIQUE : «Si Idy parvient à convaincre les syndicats, ce serait un gain politique…»

Bien que ne pouvant rien apporter en termes de solutions concrètes à la crise actuelle du secteur de l’éducation pour la simple raison que ce n’est pas lui qui détient le pouvoir, Idrissa Seck pourrait néanmoins tirer un certain profit de ses rencontres avec les acteurs de l’école, en termes d’aura politique s’il parvenait, toutefois, à convaincre les syndicalistes de surseoir à leur menace de grève. Tel est le sentiment du journaliste formateur et analyste politique, Ibrahima Bakhoum. Interpellé en effet, hier, sur les consultations citoyennes initiées par le Rewmi d’Idrissa Seck avec des mouvements d’enseignants pour diagnostiquer la crise scolaire, le journaliste formateur a déclaré qu’Idrissa Seck peut étoffer sous certaines conditions son électorat, à travers ces rencontres.

Selon lui, les syndicats sont en fait considérés comme des forces sociales, très conscientes des enjeux parce que constituées d’enseignants, de formateurs, d’inspecteurs, en somme des acteurs qui ont, évidemment, une lecture politique de la situation. «Depuis Lénine, les gens savent aller à la rencontre de ces masses-là où qu’elles se trouvent. Même si vous n’êtes pas toujours d’accord avec elles, il faut aller à leur rencontre parce qu’elles représentent un électorat important», a expliqué Ibrahima Bakhoum. Avant d’ajouter, pour ce qui concerne l’initiative de Rewmi et de son patron vers les enseignants, «Si, toutefois, il parvient à les rassurer d’une manière ou d’une autre et que demain, probablement, il en fait de même avec une force constituée dans un autre secteur, Idrissa Seck élargira certainement sa popularité mais aussi s’ouvrira à ces mouvements sociaux qu’il pourrait intégrer dans son électorat». Poursuivant son propos, le journaliste formateur a tenu à préciser tout de même que la tâche risque de ne pas être cependant aisée pour le Rewmi et son leader. Pour cause, a-t-il fait savoir, il n’est pas évident que tous les syndicats, notamment ceux proches du pouvoir, acceptent de rencontrer le Rewmi.

sudonline.sn