J’ai tenu à observer mon deuil pour le repos de Mlle Camara, et le respect de la douleur de la famille de la victime.( Par Ibrahima SENE)

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Maintenant, vu les développements sur la nécessité du rétablissement de la peine de mort, et la fin du deuil que je me suis imposé sur ce drame familial et national par l’ampleur des réactions, je me permets de partager mon opinion sur la question comme suit :

La question de la peine de mort nous revient comme une arlésienne, à chaque fois qu’un crime de sang est commis, qui donne aussi le prétexte pour dénoncer l’insécurité qui serait le résultat de l’impuissance de nos gouvernants.

 Le rôle des médias dans cette récurrence de la question de la peine de mort est incommensurable.

La course à l’audimat les empêche de mener, sur une question de crime, les investigations nécessaires pour mieux cerner les tenants et aboutissants en évitant de propager des fakenews, au vu de la sensibilité de tels faits.

 Le cas de la défunte mademoiselle Camara de Tamba en est une illustration pertinente. Voilà que des médias se sont permis de soutenir qu’elle a été violée et sauvagement poignardée à domicile, en suscitant l’ire et l’indignation de sénégalais de toutes convictions religieuses et de toute conditions sociales..

 C’est ce faux qui a donné du grain à moudre aux partisans inconditionnels de la peine de mort et aux féministes de tous genres, pour agiter sa nécessité pour mettre fin aux crimes crapuleux, et au viol., et à une certaine opposition à critiquer l’incapacité de nous gouvernants à assurer la sécurité aux citoyens.

Tout cela, à cause de fakenews!

Le plus révoltant, c’est qu’aucun des médias qui ont fait leur  » UNE  » sur ce crime, n’a eu le civisme   de présenter ses excuses à la famille éplorée  et au peuple meurtri!

Cela aurait atténué la dramatisation excessive de ce crime, pour le ramener à sa juste dimension, d’un crime passionnel au sein de l’entourage de la famille de la défunte, et non  un « viol avec coups de couteaux acharnés »!

Certes,  cela n’enlèverait  point le fait que ce crime soit inacceptable, mais il ne revêt pas le caractère aussi crapuleux que les médias lui ont collé, en donnant du grain à moudre aux partisans de la peine de mort.

Aussi, cela n’aurait pas permis d’accuser l’Etat de manquement à son devoir d’assurer la sécurité à ces citoyens, étant donné qu’il n’est donné à aucun Etat, la capacité de prévenir des crimes passionnels dans le cercle familial.

Surtout qu’au même moment,  les prouesses des forces de sécurité dans la lutte contre le crime organisé ou crapuleux hors espace familial,  sont amplement relatées dans cette même presse.

Et même dans ce crime passionnel dans l’espace familial, l’expertise, la compétence et la diligence de nos forces de sécurité ont permis de mettre la main sur le véritable présumé coupable, en disculpant celui que les circonstances ont désigné d’emblée, comme suspect, à savoir le gardien.

 Le traitement médiatique de ce drame de Tamba devrait nous interpeller tous pour éviter  que les  forces obscures et rétrogrades de notre société, avides de sang et de sacrifices humains pour conjurer le mauvais sort, ne prennent le dessous dans notre opinion publique.

La profanation des cimetières, le rapt des enfants, des jeunes filles et  jeunes garçons en vue de les sacrifier, ne sont pas étrangers à  certains aspects de  notre culture Ceddo, comme les chansons populaires nous rappellent le sacrifice de Yacime Boubou par le Damel Madior Fall ,  pour conserver le pouvoir, et en contrepartie , faire de Biram,  fils de Yacine Boubou, son successeur..

C’est grâce à l’Islam et au Christianisme, que notre culture Ceddo a cédé du terrain sur l’importance du respect de la vie humaine.

Aujourd »hui, ce sont les Salafistes, en exploitant les résidus obscurs  dans notre subconscient de notre culture Ceddo,  qui veulent nous retourner à l’âge du sacrifice humain, pour conjurer la calamité sociale que constitue le crime de sang, alors qu’aucun des fondateurs de nos confréries qui ont répandu l’Islam chez nos populations Ceddo,  n’a jamais préconisé la peine de mort, afin  de  mieux se démarquer du manque d’humanisme de la culture Ceddo. .

.La peine de mort a été abolie chez nous avec l’accord de nos guides religieux islamiques et chrétiens, montrant ainsi l’humanisme qui est à la base des religions qu’ils représentent.

Ne laissons donc pas ces forces obscures prendre le dessous dans notre pays!

1 COMMENTAIRE

  1. NE NOUS TROMPONS PAS DE COMBAT !!! Certes, notre pays a eu à appliquer la peine de mort, mais dans un cadre laïc, puisqu’il a toujours été mentionné dans notre Constitution que notre république est laïque  – c’est-à-dire qu’elle respecte toutes les religions, mais s’interdit de s’en inspirer ; elle n’attache donc aucune importance au Coran et à la Tradition du Prophète (PSL) – C’est triste, mais c’est cela la laïcité !!! Et très curieusement, c’est cette constitution même que nos religieux ont cautionnée depuis toujours. Et dans ce contexte, nos députés (Assemblée nationale) peuvent faire revenir la peine, s’ils pensent que c’est la seule alternative pour mettre fin à la folie meurtrière qui sévit actuellement dans notre pays. Et dans ce cas, s’ils sont cohérents ils ne doivent point nous apporter une argumentation religieuse pour justifier un projet de loi réinstaurant la peine de mort, puisque notre constitution a solennellement exclut Dieu dans la gestion de cité – et qu’on ne s’étonne donc pas que Dieu nous prive de son secours dans notre quête de paix, de sécurité et de justice. Oui, la peine de mort dans un contexte laïc ne pourra jamais être efficace ; on ne rien édifier de bien et de durable, en dehors de Dieu. Il est donc temps de rompre avec cette laïcité qui est véritablement à l’origine de tous nos maux.

    Et de rappeler aussi que dans notre pays, la Constitution interdit même la formation de partis politiques se réclamant d’une confession (religion), tels les partis ‘’démocrates-chrétiens’’ observés pourtant dans les ‘’grandes démocraties’’ (Allemagne, entre autres) ; dans notre pays, il est autorisé pour un parti politique de s’inspirer de Karl Marx et Lénine, mais il est par contre formellement interdit de s’inspirer du Prophète Mouhammad (PSL) qui notre modèle parfait et éternel maître à penser. Et il s’agit-là indéniablement d’une violation manifeste de la liberté d’opinion qui est le premier pilier des droits de l’Homme. Et à l’évidence, notre pays ne sera jamais une véritable démocratie tant que les dispositions restrictives imposant la laïcité ne seront pas abrogées. Oui, la laïcité ne se décrète pas ; c’est  une question de rapport de forces – Que les démocrates le reconnaissent !!!
    En vérité, l’attachement déclaré de notre pays aux valeurs de démocratie et de justice devrait nous imposer à mentionner explicitement dans notre constitution notre ancrage irréversible aux valeurs de l’Islam, la religion majoritaire qui garantit les droits fondamentaux des minorités dans les limites de l’acceptable (morale et éthique). Oui, si nous n’étions pas hypocrites, nous l’aurions mentionné explicitement et imposé à nos élus la prestation d’un serment devant le Coran (ou la Bible pour les chrétiens, comme cela se fait aux États-Unis) – un gage de bonne gouvernance irremplaçable ; et nous aurions toujours recherché la conformité de nos lois aux principes de l’Islam qui, du reste, ne sont guère différents de ceux des autres religions monothéistes (Christianisme, Judaïsme). Ainsi, nous ne serions plus interpellés par les occidentaux sur l’opportunité d’une dépénalisation de l’homosexualité et de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ; la prostitution serait pénalisée et tous les lieux de débauche fermés – quand ont sait que les conséquences redoutables de la généralisation de la turpitude freineront toutes nos velléités de développement. Malheureusement, nos hommes politiques ont délibérément opté d’ignorer Dieu dans leurs démarches ; ils ne croient qu’à leur expertise (raison), quoique se réclamant croyants (musulmans ou chrétiens) ; oui, ils ont mis ‘’Dieu entre parenthèses’’ et ont délibérément choisi les libres-penseurs (agnostiques et autres incrédules), comme guides, modèles et maîtres à penser. Comment pourraient-ils donc agencer une cité juste et nous faire accéder à l’émergence véritable ? Croient-ils vraiment que c’est Dieu qui donne vraiment la royauté à qui Il veut ? Ne sont-ils pas tous hypocrites ?

    Et pour ne pas conclure, de rappeler  qu’en Droit pénal, communément appelé « Charia », la sentence capitale (peine de mort, amputation de membre, flagellation etc.) annoncée dans un premier verset est toujours tempérée par le verset suivant, ou d’autres versets dans la même sourate ou d’autres, qui préconisent une compensation ou proposent la grâce aux repentants [(2. La Vache : 178-179 – Al-Baqarah) ; (5. La Table Servie : 33-34 … 38-40 – Al-Mâ’idah) ; (4. Les femmes : 15-16 – An-Nisâ’) ;  (24. La Lumière : 2-5 – An-Nûr)]. Ainsi, entre la peine capitale et la grâce, il y a une échelle de peines ; et suivant le contexte, le législateur peut choisir une peine suffisamment dissuasive, mais aussi tenant compte de la clémence et de la miséricorde de Dieu. Oui, Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux’’ ; ‘’et à Lui appartient la royauté des cieux et de la terre ; Il châtie qui Il veut et pardonne qui Il veut – Allah est Omnipotent’’ ; (5. La Table Servie : 40 – Al-Mâ’idah) ! Et pourquoi donc vouloir être plus royaliste que le roi ?

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