Karim Wade et la Cour de répression de l’enrichissement illicite: A Beau Mentir Qui Vient de Loin

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Le bulletin de salaire transmis par ses anciens employeurs britanniques ne reflète en rien les sommes faramineuses qu’il prétend toucher par mois, dans la période ante 2000 ; de même, ses affirmations sur l’avion privé qu’il utilisait du temps de la toute puissance de son père ne sont encore corroborées par aucune piste sérieuse ; enfin, l’excuse du père prodigue qui donne de sucettes à coup de millions au petit lui est opposable puisque non justifiable, le père ne pouvant témoigner pour ou contre son fils en droit, a fortiori lorsque le géniteur est couvert constitutionnellement par son statut d’ancien président de la République. Résultat des courses : Karim Wade devra essayer de trouver mieux le 15 novembre prochain avec sa convocation par la section recherche de la gendarmerie de Colobane ; les explications qu’il avait fournies lors d’entretiens précédents ne tiennent pas la route, comme on dit familièrement. Comme avancé par une source proche du dossier : Karim Wade est trahi par ses propres réponses. Il est vrai, comme le dit bon sens populaire, que « A beau mentir qui vient de loin ».
Il faut cependant dire que nous sommes loin de certaines affirmations péremptoires de certains journaux : entendu principalement à titre de témoin, le fils de l’ancien président de la République n’est pas encore inculpé, encore moins condamné. Il reste cependant établi que, selon certaines sources, les procès-verbaux d’enquête de la section de recherches transmis au procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite renfermeraient tellement d’incohérences dans les réponses de Karim Wade qu’il y aurait lieu de recadrer certaines choses qui, si elles étaient confirmées par l’ancien ministre mais non prouvées, seraient un casus belli. Il y aurait ainsi des choses tellement pas catholiques, que les gendarmes sont obligés de le réentendre, avant de prendre une dernière décision qui est de le mettre à la disposition du juge qui décidera de son sort. Le fils de l’ancien président pourrait ainsi être inculpé avant d’être laissé en liberté provisoire, avec interdiction de quitter le territoire national, en attendant l’institution d’un tribunal d’exception, seul habilité à le juger.
Pour le reste, l’absence d’institutions d’exception similaires dans certains paradis fiscaux ciblés ne favorise pas les affaires de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. C’est là qu’il faut chercher la réforme envisagée…qui ne change rien à la situation. Surtout pour ceux qui, adeptes d’une mini justice et receleur dans l’affaire Hissène Habré de blanchiment de l’équivalent de 16 milliards de francs Cfa (et non d’Afrique centrale peu prisé) en devises françaises, ne comprennent pas que l’enrichissement illicite, premier pas vers le blanchiment, existe au Sénégal depuis 1981 et qu’il a fallu réadapter la terminologie en fonction de l’évolution du vocable au gré de l’air du temps. Il en était ainsi en 2004, comme il en est de même avec Macky Sall qui cherche depuis huit mois quelle est la bonne formule pour s’entendre avec quelques super riches de l’ère Wade tout en faisant semblant de bomber le torse, comme l’exigent 40 pour cent des électeurs du président de la République.

Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue

2 Commentaires

  1. Il faut consulter les juristes.
    Ce type je parle de ce karim doit être jugé par les tribunaux sénégalais.
    Pourquoi une juridiction spécialisée?
    Il faut retenir ceci: Les actes qui n’ont aucun lien avec les activités du minsitre prévues par la loi sont des actes détachables de sa fonction et ce gosse doit en répondre devant les juges de droit commun, en un mot il faut le juger comme on juge tous les voleurs de poules.
    Regardez la France: est-ce que sarkozy va passer devant une juridiction spécialisée dans son affaire de financement illégal de son parti? la réponse est non.
    Donc si les autorités actuelles veulent juger ce gosse, il faut le faire et arreter de nous embéter avec ces va et vient et ces tribunaux spéciaux.

  2. Pourquoi monsieur le Premier Ministre et le Président de la République continuent-ils de faire comme si on avait des chances de récupérer même 20.000 cfa issus de planques dans les paradis fiscaux ? Pour la bonne et simple raison que cette manne n’existe pas, sinon dans leur imagination fertile ! A son corps défendant, le Premier Ministre Abdou M’baye, intelligent comme pas possible nous a dit clairement que ce sera long, difficile et coûteux et rien ne garantit que nous trouverions cet argent parce que dit-il  » Ces gens sont intelligents et quand ils planquent de l’argent, c’est difficile à trouver, mais des pays amis ont promis de nous apporter leur collaboration » ! Ben oui, monsieur le Premier Ministre, dès lors qu’un pays, n’importe lequel au monde déclare officiellement qu’il a des doutes sur des planques, tous les pays amis l’aident à dénicher ces planques, mais, comme dirait LAPALISSE si ces planques n’ont aucune réalité, on ne trouve QUEDAL et ces pays amis avisent le pays demandeur, c’est aussi simple que de boire et à manger à l’oeil à M’bao !

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