Malgré la disparition du repreneur de l’usine textile Politexka, l’Etat du Sénégal ne baisse pas les bras et a engagé des poursuites judiciaires à l’international.
Le député Wack ly a soulevé hier la question de l’usine de Politexka de Kahone, en affirmant ne pas comprendre «comment un ministère et plus particulièrement un Etat ont pu se laisser tromper par un promoteur véreux. Si cela s’avère vrai, on doit se poser des questions sur la gestion de l’Etat». Il s’adressait au ministre des Mines, de l’Industrie, de l’Agro-industrie et des Pme, Abdoulaye Baldé qui passait devant le Parlement pour le vote du budget de son ministère. Ce dernier a reconnu : «C’est vrai que nous avons qualifié le repreneur de véreux parce que c’est son comportement ultérieur qui a été véreux. Mais je pense que c’est un industriel qui était bien connu du milieu parce qu’il était déjà exploitant d’une des plus grandes industries du pays dans le domaine du textile.» Il voulait parler de l’usine de Sotiba, qui avait été cédée à Jean-Marc Secondi, quasiment pour un franc symbolique.
C’est fort de ses qualités que les négociations ont été entamées avec lui pour la délocalisation de l’usine de Louga, de l’usine de Dakar et celle de Kaolack. «Bien entendu tous les techniciens des finances ainsi que ceux de mon ministère sont intervenus et des gages de bonne volonté et d’honnêteté ont été donnés par cet investisseur à qui a été remis un processus de location gérance.» Mais il est évident que dès que les difficultés sont apparues, le promoteur s’est enfui, laissant les travailleurs dans une situation déplorable.
Cependant, le ministre d’Etat Abdoulaye Baldé rassure : «L’Etat n’est pas resté les bras croisés. En dehors de ce que nous avons entrepris pour la reprise de l’usine, nous avons aussi engagé des poursuites judiciaires contre ce repreneur.» Sans prononcer le nom de ce dernier il ajoute : «Nous avons saisi le ministre de l’Intérieur, nous avons saisi la Division des investigations criminelles (Dic) qui est déjà sur ce dossier ; et Interpol a été interpelé aussi pour que très rapidement, nous puissions rentrer dans nos fonds et que cet investisseur véreux soit mis hors d’état de nuire. Je voudrais vous rassurer que l’Etat prendra toutes les dispositions pour que l’usine qui a été ouverte puisse fonctionner au grand bénéfice des populations.»
Le ministre est revenu également sur les problèmes d’Arcelor Mittal qui ont retardé le programme minier, notamment la construction du port minéralier de Bargny. Il a soutenu : «Nous sommes en discussions et nous sommes engagés dans des solutions.» Beaucoup de projets ont été annoncés, notamment celui de l’exploitation de la tourbe qui a aussi connu un ralentissement, mais qui va bientôt démarrer pour un investissement de 80 millions de dollars.
Il en est de même du projet de fabrication de verre qui a aussi connu un blocage, mais un mémorandum d’entente a été signé avec la Chine pour un contrat de 110 millions de dollars. Agroline vient de boucler le financement de Ndiayène Pendaw à Podor pour cinq milliards de francs Cfa, pour la production de Ketchup et de sauce tomate, et dont l’ouverture est prévue au mois de novembre 2011.
Malgré toutes ces bonnes intentions, le budget du ministère des Mines, de l’Industrie, de l’Agro-industrie et des Pme a connu cette année une baisse de 3 338 169 130 francs Cfa, soit 23% en valeur relative. Il a été arrêté à 10 840 570 870 francs Cfa.
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