Karim Wade sera fixé sur son sort aujourd’hui par la Crei dont la lecture du verdict, après plusieurs mois de bataille judicaire, lui permettra de savoir de quoi son demain sera fait. C’est l’instant Grégoire.
17 avril 2013-23 mars 2015… Ce n’est pas une épitaphe. Mais, la durée actuelle de la vie carcérale de Karim Wade. L’ex-divin enfant saura ce lundi la date de péremption de son séjour en prison. 2 ans. 5 ans. 7 ans. 10 ans… Personne n’est dans les secrets… des juges de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Il n’y a qu’un homme, assisté de ses assesseurs, qui connaît le verdict : Henri Grégoire Diop. C’est l’instant Grégoire. Le moment fatidique. Depuis le 31 juillet 2014, il attise toutes les haines du Parti démocratique sénégalais (Pds) et des avocats de Karim Wade. Ils l’ont accusé du délit de partialité qui peut écœurer tout juge. Mais, le président de la Crei est resté imperturbable sur son siège. Même si la brutalité subie par l’ex-ministre du «Ciel et de la Terre» a donné un autre son au procès considéré par les Libéraux comme un instant de règlements de comptes politiques.
Aujourd’hui, la vie affiche sa face cruelle sous les yeux d’un homme qui a bénéficié de tous les fastes. Durant ses années douillettes à l’immeuble Tamaro, où il régentait son long ministère, ce diplômé d’ingénierie financière n’a jamais imaginé ce funeste scénario. Ni projeté que les courbes de son existence pouvaient s’inverser aussi dramatiquement. Grandeur et décadence… Evidemment, Henri Grégoire Diop a entre ses mains le destin d’un homme. Si la prétendue dévolution monarchique du pouvoir reprochée à son père a échoué, il a obtenu quasiment celle du parti en devenant le candidat officiel du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour la Présidentielle de 2017. Les enjeux deviennent plus colossaux pour Wade-fils qui rêve d’une entrée triomphale à la Présidence. Après la perte de pouvoir sans gloire de son père en 2012. En fin de compte, la prison a permis à Karim Wade d’entretenir des ambitions auxquelles il avait renoncé depuis la débâcle des Locales de 2009. Durant ce scrutin, il n’avait même pu gagner son bureau de vote. Et en mars 2015, il rêve de diriger un pays. Ce nouvel appétit politique est conditionné par le retour à la liberté… Et cela ne dépend que de Henri Grégoire Diop.
Le Quotidien
