L’Occident peine à enrayer la crise financière gravissime qui l’accable depuis quelques temps, malgré toutes les tentatives de sauvetage ; certes, tous les dirigeants des pays riches sont unanimes sur la nécessité d’une refondation du système financier mondial, par la lutte contre la spéculation et donc la régulation des marchés financiers, mais concrètement, rien de significatif n’a été fait, jusqu’à ce jour, du fait de la difficulté d’exécution d’une telle thérapeutique dans un monde qui a complètement perdu le sens de la morale et de l’éthique.
En vérité, cette crise financière, qui laisse planer une réelle menace de récession économique mondiale, survient dans un contexte très particulier de crise tant morale que rationnelle ; actuellement, les Occidentaux qui représentent l’essentiel des ‘’gens du Livre’’ (les chrétiens et les juifs) ont tourné le dos à la religion et adopté pour devise « la richesse à tout prix ! » ; l’argent est devenu leur religion et ils veulent nous imposer l’économie de marché ; une économie prédatrice, car reposant essentiellement sur la spéculation financière, l’usure en d’autres termes ; c’est une voie dangereuse, car aléatoire, du fait de la très forte emprise de la finance par apport à l’entreprise ; en témoignent les faillites retentissantes des « ténors de la bourses » et les graves crises financières qui affectent périodiquement l’économie de tous les pays riches. Oui, les gains illicites partent toujours en fumée ! Et là-dessus le Coran est très explicite :
(276) Allah anéantit l’intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. Allah n’aime pas le mécréant pécheur. … (278) Ô vous les croyants ! Craignez Allah, et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants. (279) Et si vous ne le faites pas, alors recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de son Messager. Mais si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux ; vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés. (2. La Vache : 276-279 – Al – Baqarah)
En clair, pratiquer l’usure et la spéculation, c’est déclarer la guerre à Dieu ; c’est donc, à l’évidence, la voie la plus rapide et la plus sûre pour détruire son commerce ou son entreprise ; en témoigne la grave tempête financière qui continue d’accabler l’Occident et de remettre en cause les fondements même du système capitaliste. N’est-ce pas là encore une preuve irréfutable de la véracité du Coran ? Une confirmation de la Bible qui ne dit pas autre chose à propos de l’intérêt et de l’usure :
(35) Et si ton frère est devenu pauvre, et que sa main devienne tremblante à côté de toi, tu le soutiendras, étranger ou hôte, afin qu’il vive à côté de toi. (36) Tu ne prendras de lui ni intérêt ni usure ; et tu craindras ton Dieu, afin que ton frère vive à côté de toi. (37) Tu ne lui donneras pas ton argent à intérêt, et tu ne lui donneras pas tes vivres à usure. (Lévitique 25 : 35-37)
(12) … Tu as pris intérêt et usure, et tu as fait par l’extorsion un gain déshonnête (illicite) aux dépens de ton prochain ; et tu m’as oublié, dit le Seigneur, l’Éternel. (13) Et voici, j’ai frappé des mains contre ton gain illicite que tu as fait. (Ezéchiel 22 : 12-13)
(9) Ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ; (10) car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de douleurs. (1 Timothée 6 : 9-11)
Oui, les gains illicites partent toujours en fumée ! N’est-ce pas là encore une preuve irréfutable que l’Islam est une religion de la tradition biblique – et le parachèvement du judéo-christianisme ?
Au demeurant, le Coran est très explicite sur les conséquences dramatiques d’un commerce inéquitable :
(176) Les gens d’Al-Aïka (Madian) traitèrent de menteurs les Messagers. (177) Lorsque Chuaïb (prophète et gendre du prophète Moïse) leur dit : « Ne craindrez-vous pas [Allah] ? (178) Je suis pour vous un messager digne de confiance. (179) Craignez Allah donc et obéissez-moi, … (181) Donnez la pleine mesure et n’en faites rien perdre [aux gens]. (182) et pesez avec une balance exacte. (183) Ne donnez pas aux gens moins que leur dû ; et ne commettez pas de désordre et de corruption sur terre … ». (189) Mais ils le traitèrent de menteur ; alors, le ‘’châtiment du jour de l’Ombre’’ les saisit [Un nuage épais et noir … un nuage de feu qui les brûla] ; ce fut le châtiment d’un jour terrible. (190) Voilà bien là un prodige ; cependant, la plupart d’entre eux ne croient pas. (26. Les Poètes : 176-197 – Ach-Chu’arâ)
Au vu de tout cela, il apparaît évident qu’il ne peut pas y avoir de salut en dehors d’un retour à Dieu et donc à la « finance islamique » qui, dans ses principes, ne diffère pas de la « finance judéo-chrétienne ». Et l’évidence, toute stratégie de sauvetage, en dehors de Dieu, sera illusoire ; la foi demeure donc le seul remède pour sauver ce monde en perdition. En vérité, la crise financière mondiale actuelle n’est qu’un témoin de la faillite de l’approche laïque et un signe prémonitoire du déclin de la civilisation occidentale – Un rappel éternel !
(42) Considèrent-ils le sort réservé à leurs ancêtres ? Tu ne trouveras ni changement, ni déviation dans la coutume de Dieu. (44) Ne parcourent-ils pas la terre ? Ne voient-ils pas ce qu’a été la fin des hommes qui vécurent avant eux et qui possédaient une force plus redoutable que la leur ? (35. Le Créateur : 42-45 – Fâthir)
En vérité, la civilisation occidentale qui n’est qu’un judéo-christianisme sécularisé et donc « sans Dieu » ne peut être considérée que comme une ‘’pseudo-civilisation’’ – une alternative ‘’antéchristique’’ – et ne peut pas avoir un autre sort que celui de ses prédécesseurs : le déclin ! Les vestiges des civilisations anciennes qui ont toutes décliné constituent un appel à la clairvoyance – un rappel éternel ! Et au vu de tout cela, il est grand temps, après cinquante ans d’indépendance, que les dirigeants de notre pays, musulman à plus de 95%, tirent les enseignements de cette crise, se décomplexent et réactivent les modèles importés d’occident, en y introduisant la dimension religieuse – il n’y a pas d’alternative pour notre salut !
DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès).
