La face… cassée de Macky 2012

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Avec dans son escarcelle plus d’une vingtaine de partis politiques et de mouvements citoyens, la coalition Macky 2012 n’arrête pas de revendiquer la (digne) place qu’elle estime devoir occuper dans l’attelage gouvernemental et dans les institutions de la République. Entre le Mouvement de la réforme pour le développement social (MRDS, imam Mbaye Niang), le Bloc des centristes gaïndé (BCG, Jean-Paul Dias), le Mouvement pour la démocratie et les libertés (MODEL, Ibrahima Sall), l’Alliance pour la République (APR) du chef de l’Etat fait figure de parti-pivot. Le reste est essentiellement composé de minuscules petits partis et de mouvements de soutien dont le sport favori reste de s’accrocher au wagon de l’alliance pour être des élections.

Kissal (Prospérité en Haal pulaar), Revenu de base généralisé (RBG), Mouvement pour le parti de la construction (MPC), Parti indépendant et démocratique (PID), Union pour le fédéralisme et la démocratie (UFD), Action solidarité développement (ASD), Nouvelle convergence pour le développement de l’Afrique (NIDA), entre autres. Ces appellations ne sont pas familières aux Sénégalais, mais elles existent pourtant en tant que partis politiques et mouvements citoyens, avec pour particularité leur appartenance à la coalition Macky 2012.

Hétéroclite, celle-ci est dans la tourmente depuis la publication du fameux communiqué qui demandait à tous les partis alliés de l’autre coalition, Benno Bokk Yaakaar, de renoncer à leurs ambitions électorales pour les dix prochaines années. Cela, «afin de se consacrer exclusivement et entièrement à la reconstruction du Sénégal et faire bloc et corps avec le Président Macky Sall pour faire face aux attentes des populations». Le renoncement des alliés à toute candidature isolée à l’élection présidentielle de 2017 permettra alors «de préserver l’unité et la dynamique du Yoonu Yokkute ».

Seulement, cette sortie n’a pas fait mouche. Bien au contraire, elle a eu un effet boomerang qui a attiré sur elle les foudres du président Sall qui aurait menacé de dissoudre la coalition.

Prenant acte de cette position du président de la République, les leaders de la coalition Macky 2012 ont tenté de se justifier en précisant que  »le communiqué qui a fait l’objet de polémique relève d’une réflexion qu’elle a engagée, dans son intégralité et son entièreté, pour inspirer une gouvernance apaisée et sans calcul, en vue d’asseoir une atmosphère politique sereine pour une prise en charge correcte et durable des préoccupations des populations ».

Mais au fond, que vaut la coalition Macky 2012 sur l’échiquier politique national ? Pour apporter un début de réponse à cette question, EnQuête s’est intéressé aux différentes parties prenantes qui composent cette coalition.

Née des cendres de la coalition Dekkal Ngor, la coalition Macky 2012 voit le jour à quelques encablures de la présidentielle de 2012. Dès sa naissance, plusieurs formations politiques et mouvement citoyens ont marqué leur adhésion à cette coalition. Seulement, force est de constater que bon nombre de ces formations politiques et mouvements citoyens restent toujours dans l’anonymat.

BCG: Officiellement reconnu le 15 mars 1996, c’est à la veille de l’élection présidentielle 2012 que la Bloc des centristes gaïndé a rallié la coalition Macky 2012. Avec à son compteur zéro participation à une élection présidentielle au Sénégal, le Bcg a néanmoins pris part aux élections législatives de 1998 et de 2001, sans résultats significatifs.

MRDS : Créé et dirigé par le député imam Mbaye Niang depuis 2000, le Mouvement de la réforme pour le développement social a participé aux élections législatives et locales cumulées de 2002, aux élections législatives de 2007 (1 député), et aux élections législatives de 2012 à l’issue desquelles il a eu deux sièges à l’Assemblée nationale après avoir été le pivot d’une coalition.

Union citoyenne/Bunt bi : Depuis 2007, Union citoyenne/Bunt bi du Pr El Hadji Ibrahima Mbow a pris part aux élections parlementaires organisées la même année, mais sous la bannière d’une coalition pilotée par Talla Sylla, à l’époque président du Jëf Jël. En 2009, il a tenté d’aller sous sa propre bannière aux élections locales de mars qui a vu les grandes villes raflées par l’opposition réunie à l’époque dans Benno Siggil Senegaal (Bss).
MPC : D’obédience nationaliste pour la «transformation sociale» du pays, le Mouvement pour le parti de la construction a intégré Macky 2012 le 11 septembre 2011, soit cinq ans après sa création, le 6 octobre 2007. Selon son porte-parole, Mafouze Baldé, il a participé aux élections locales de 2009 où il serait ressorti avec 500 conseillers municipaux élus sur toute l’étendue du territoire national.

PID : Membre fondateur de la coalition Macky 2012, le Parti indépendant et démocratique est en veilleuse depuis l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême. Créé le 17 juin 2001, il obtient son récépissé entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Son leader, Mamadou Wane, est devenu adjoint au préfet dans le département de Linguère…

UFD : Né entre 2003 et 2004 selon ses responsables, l’Union pour le fédéralisme et la démocratie est pilotée par le député Mouhamed Tété Diédhiou, président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Outre l’élection l’élection présidentielle de 2012, il a participé aux élections locales de 2009 sous la bannière de la coalition Dekkal Ngor qui soutenait Macky Sall, fraîchement éjecté du perchoir de l’hémicycle.

Ag/Jotna : À l’image de l’Ufd, l’Alternative générationnelle/Jotna n’a jamais participé à une élection en cinq ans d’existence. Idem pour le Rassemblement national des indépendants (RNI) de Mamadou Ndiaye qui a vu le jour au mois de janvier 2010, et le mouvement Revenu de base généralisé (RBG). Fondé en 2008, son leader Ndiouck Seck s’était déclaré candidat à la présidentielle de 2012 avec une offre politique déclinée en 44 propositions. Il s’est retiré par la suite de la course présidentielle pour soutenir la candidature de Macky Sall car, a-t-il confié à EnQuête : «Nous avons eu des convergences de vue sur plusieurs aspects de la vie économique, sociale et politique du pays. »

Il faut signaler que depuis son élection à la tête du pays, Macky Sall a convaincu plusieurs mouvements de venir se dissoudre dans l’Apr. Parmi eux, le Mouvement pour la renaissance du Djolof (MRB) du ministre de l’Énergie Aly Ngouye Ndiaye, Action solidarité développement (ASD) de Baba Ndiaye, Set Sellal d’Aminata Tall, portée à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

ENQUETEPLUS.COM via seneplus.com

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