Lorsqu’un intellectuel de la trempe du Professeur Samir Amin nous quitte, il laisse un héritage si dense et si épais que plusieurs générations peuvent y prendre chacun sa part. Il n’a pas seulement produit des idées qui traversent le temps. Il a créé des institutions qui façonnent encore des pensées et contribuent à la transformation qualitative de l’existence de milliers personnes dans le monde.
Il était l’initiateur de l’Institut des Nations-Unies pour le Développement Économique et la Planification (IDEP) à Dakar au début des années 60. Je suis Directeur de Cours dans cette institution et y forme chaque année des dizaines cadres africains sur une économie politique qui leur permet de croire en l’Afrique et de défendre ses intérêts.
Il était aussi l’un des fondateurs d’Enda Tiers Monde, l’une des premières ONG africaines. Plus qu’une institution, Enda est une idée généreuse et robuste, une ouvreuse de voies et la plus grande productrice d’alternatives que je connaisse.
Plus récemment, comme pour indiquer la voie suivre, une dernière fois, le Professeur Samin Amin a été au cœur de la conception et de la production du Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA), le premier rapport qui raconte une autre Afrique ou l’Afrique autrement.
Je vois encore son regard me fixant, comme un signe d’approbation, lorsque je m’exprimais sur la façon dont l’Afrique devrait compter dans la gouvernance économique globale, à l’occasion du lancement du RASA.
Toutes mes condoléances à sa famille et à ceux qui lui étaient si proches.
Adieu le Professeur.
Dr Cheikh Tidiane DIEYE
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Oui, un Grand Monsieur, promoteur de la théorie du centre Vs périphérie, s’en est allé. Des personnes de sa trempe, comme celle de feu Amadou Aly Dieng, de feu Magib NDao et de feu Président Mamadou Dia ont fait un passage utile sur terre et nous ont laissés un legs inestimable à préserver en termes de connaissances, mais aussi d’enseignements d’attitudes dignes, d’indépendance d’esprit, de rigueur et du sens de la responsabilité.
Repose en paix Prof !
Ibrahima Sadikh NDour
Oui,assurément le professeur Samir Amin était un intellectuel organique dans le sens ou sa théoristique et son engagement ont contribué à décoloniser des intellectuels tiers mondistes dont la militance a contribuer à sauver les peuples du Sud de la déréalisation.Sa fameuse théorie de la deconnexion qui postulait des voies économiques de rupture par rapport aux institutions de Bretton Woods et l’économie néocolonialiste dans laquelle étaient maintenus les peuples anciennement colonisés le faisait vouer aux gémonies par les mandarins de la science économique.Economiste dissident qui à lui seul était devenu une institution,intellectuel humaniste le professeur Amin laissera un grand vide.
Un géant de la pensée économique contemporaine spécialiste des questions Centre -Périphérie vient de s’éteindre.Nous lui devons beaucoup pour son engagement et sa riche compétence en économie ouverte.Que le ciel l’accueille au paradis.Il va beaucoup nous manquer et sachons faire bon usage de son apport titanesque
Eh oui! Le professeur Samir Amin fut un intellectuel organique sans commune mesure,non pas qu’il s’est enseveli dans la lutte armée ou l’engagement poltique dans le sens de la militance.Sa théoristique et son engagement intellectuel aux côtés des peuples du Sud ont essaimé un corps de doctrine qui qui ont servi à la formation intellectuelle d’une intelligenstia engagée qui a aidé les peuples du tiers monde à vaincre la déréalisation.Sa théorie de la déconnexion qui postule la rupture par rapport aux institutions de Bretton Woods et aux modèles économiques qui continuaient à maintenir les peuples anciènnement colonisés dans la dépendance économico-politique lui a valu les foudres de l’establishment et des mandarins occidentaux qui n’ont jamais cessé de le vouer aux gémonies.Economiste dissident qui incarnait une institution humaniste et une résistance universitaire contre une science économique caporalisée par un libéralisme déshumanisant.Nous lui témoignons de toute notre gratitude pour avoir laissé à la postérité des exclus du système les armes intellectuelles de sa libération.