Le 30 juillet 2017 et le dernier dimanche de février 2019, je serai un mauvais musulman ! Par Mody Niang

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Oui, si je suis en vie jusque-là, je serai un mauvais musulman pendant ces deux jours. Je serai un mauvais musulman, puisque je voterai contre la liste de Bennoo Bokk Yaakaar le 30 juillet 2017 puis, contre la réélection du président-politicien, en février 2019. Je ne serai donc pas des Sénégalaises et des Sénégalais qui suivront la recommandation du Khalife général de la famille de Léona Niassène. En effet, selon ‘’L’AS’’ des samedi 12 de dimanche 13 mars 2017, ce chef religieux ‘’a vivement remercié le Président de la République pour l’achèvement des travaux de la mosquée de Léona Niassène, inaugurée vendredi’’. Il l’a fait d’abord en ces termes : « Vous avez honoré votre engagement, mais sachez qu’on vous rendra la pièce de votre monnaie. » Ici, il est dans son droit. Mais, là où le bât blesse, c’est lorsqu’il poursuit : « Tout bon musulman qui croit en DIEU et au Prophète (PSL) doit voter pour le président. » Et il rassure ainsi son hôte de marque : « Je sais que les talibés vont suivre ma recommandation. Donc, vous pouvez être tranquille, M. le Président. » Le Khalife général termine par une ‘’réclamation’’ au président Macky Sall : « Un poste de député au nom de Léona Niassène. » Une sorte de retour de l’ascenseur.

Nous sommes en 2017, cinquante sept (57) ans après notre accession à la souveraineté internationale, et vivons notre seconde alternance par les urnes. Nous sommes donc – ou devrions être – suffisamment mûrs et libres de donner nos points de vue sur des questions en rapport avec la gouvernance de notre pays, surtout par les temps incertains qui courent.

Le khalife général de Léona Niassène a bien le droit de remercier le Président de la République qui a contribué à l’achèvement des travaux de la mosquée de sa concession. Il a peut-être aussi le même droit de recommander à ses talibés de retourner l’ascenseur à leur bienfaiteur. Il peut même aller jusqu’à le rassurer, qu’avec ses seuls talibés qui vont appliquer à la lettre ses recommandations, il peut dormir tranquille, puisque ces derniers sont probablement majoritaires au Sénégal. Le problème – et c’en est vraiment un, et un de taille –, c’est lorsqu’il affirme que « tout bon musulman qui croit en DIEU et au Prophète (PSL) doit voter pour le président ». Si le critère, pour être un bon musulman, c’est de voter pour le président-politicien, je ne le serai point. Je ne serai pas un bon musulman puisque je ne voterai jamais pour ce président-politicien. Je ne voterai pas pour lui, ni pour sa coalition puisque, pendant les cinq années qu’il a passées à la tête du pays, il n’a pratiquement respecté aucun des engagements qu’il avait solennellement pris comme candidat. Ses infrastructures coûteuses, plus de prestige que de développement, ne cachent pas la dure réalité, que sa parole ne vaut plus un copeck. Il a trahi, il a renié l’essentiel de ses engagements qui lui ont valu d’être porté avec triomphe au pouvoir, le 25 mars 2012. Point n’est besoin de nous étendre, outre mesure, sur la grosse déception que constitue sa gouvernance, qui est l’exact prolongement de celle de son prédécesseur. Rappelons, parmi ses très  nombreux engagements jetés par-dessus bord, celui-ci : « L’une de mes premières missions, ce n’est pas de construire des routes, des autoroutes et des ponts. La première mission est de construire un Etat de droit. Or, l’Etat de droit, ce sont des valeurs, ce sont des principes, c’est l’égalité des citoyens devant la loi, c’est la lutte farouche contre la corruption et le népotisme, c’est d’ériger le travail en dogme et que tout le monde soit convaincu que c’est par le travail que nous pouvons développer notre pays. » La cause est entendue, vraiment entendue. Nous sommes légitimement fondés à nous demander si l’auteur de cette déclaration est vraiment l’homme qui gouverne aujourd’hui le Sénégal. Etat de droit, valeurs, principes, égalité des citoyens devant la loi, lutte farouche contre la corruption ! Quelle valeur, quelle signification donne-t-il à ces concepts, aujourd’hui ? Demandons à Mme Nafy Ngom Keita si le président-politicien croit vraiment à la seule lutte contre la corruption, sans aller jusqu’à ‘’farouche’’ ! Ose-t-il parler de valeurs  et de principes aujourd’hui, lui qui a béni publiquement la détestable transhumance, et l’a pratiquement élevée au rang de méthode de gouvernement ? Sindièly Wade et le citoyen lambda sont-ils égaux devant la loi ? Désormais, dans une famille, quand deux ou trois membres sont convaincus de vols ou d’autres délits, on ne les envoie pas tous en prison, on choisit !

’Eriger le travail en dogme’’ ! Est-ce vraiment ce qu’il applique aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr. Les ministres et les directeurs généraux ne sont plus jugés sur leur compétence, leur capacité de faire progresser les secteurs qui leur sont confiés mais, plutôt, de plus en plus, sur leur ‘’capacité de mobilisation’’. On mobilise jusqu’à Bamako, on y consacre des dizaines et des dizaines de millions de francs CFA dont le pauvre contribuable se demande d’où ils viennent. Je renvoie le lecteur à ‘’L’Observateur’’ 10 mars 2017 (page 8) et au journal ’’Le Quotidien’’ du même jour (page 9) : un directeur général y étale sa capacité de ‘’mobilisation’’ en louant deux demi-pages de publicité coûteuse, avec pour titre : « Tournée économique du Chef de l’Etat Macky Sall au Fouta : le pari de la mobilisation gagné par Amadou Samba Kane Maire de Ounaré, Directeur général de la LONASE ».

C’est donc la course à la mobilisation que prétend avoir gagnée ce directeur général, dont la gestion est de plus en plus pointée du doigt. Il a probablement payé d’autres espaces publicitaires dans d’autres quotidiens. D’autres directeurs généraux en ont sûrement fait autant. A la page 5 de son édition du vendredi 3 au dimanche 5 mars 2017, ‘’Le Témoin quotidien’’ titre en gras : « Moustapha Diop, Amadou Mbéry Sylla et Mamadou Mamour Diallo sur le Pont (avec photos à l’appui) : la guerre de la mobilisation bat son plein pour accueillir Macky Sall dimanche à Louga.» Au bas de la même page, on lit : « Le chef de l’Etat à Matam les 8 et 9 mars : le DG de la Lonase Amadou Samba Kane bat le rappel des troupes pour lui réserver un accueil exceptionnel

L’heure est donc à la mobilisation qui prend le large sur le travail. Les gros gestionnaires de deniers publics en sont maintenant convaincus : plus ils mobilisent, plus ils gagnent des points auprès du président-politicien. Et, à l’occasion, ils peuvent se permettre de dépenser des dizaines, voire des centaines de millions, sans courir le risque d’être contrôlés.

Je refuse catégoriquement de voter pour ce président-là, qui a politisé à outrance notre pauvre administration, voit tout en rose-marron, installe notre pays dans une campagne électorale permanente. Si, pour être bon musulman, il faut voter pour lui, je serai un mauvais musulman. C’est d’ailleurs le lieu de s’interroger, encore une fois, sur les milliards incontrôlés que le président-politicien dépense dans la construction de mosquées, de résidences pour hôtes, d’esplanades, de salles de conférences, etc., dans les cités dites religieuses. C’est aussi celui de se poser des questions légitimes sur ce cabinet d’architecture logée à la Présidence de la République et qui aurait la main mise sur lesdits milliards.  On parle d’une dame et de son époux qui y feraient la pluie et le beau temps ! L’argent du contribuable doit être encadré et contrôlé, où qu’il soit dépensé.

Au début de ce texte, j’insistais sur notre droit (inaliénable) de regard sur la marche de notre pays, même s’il s’agit de questions considérées, à tort ou à raison, comme sensibles. La classe politique sénégalaise, majorité comme opposition, s’est bousculée à Tivaouane, pour présenter ses condoléances au nouveau khalife général des Tidianes (que la terre de la ville sainte soit légère à son illustre prédécesseur !). Ce dernier a profité de l’opportunité pour faire des recommandations aux uns et aux autres, peut-être même pour les sermonner un peu. Il les a notamment appelés au dialogue, à la retenue, à l’unité. Comme lors de rencontres similaires, ils se sont engagés à suivre ces recommandations tout en sachant qu’ils n’en feront rien. Ces messieurs et dames ont blanchi sous le harnais de la politique. Ils doivent être maîtres de leurs actes et de leurs propos, sans nécessairement l’aide d’un régulateur social. Il est vrai que ce dernier peut y contribuer mais, de lui, ne devraient pas venir toutes les solutions aux problèmes politiques. Ce ne serait même pas l’idéal que ce fût le cas car, ceux que nous considérons généralement comme régulateurs sociaux ne sont pas toujours neutres. L’idéal ne serait pas, non plus, qu’ils prennent publiquement des initiatives qui peuvent être interprétées comme des tentatives d’infléchir le cours de la justice dans un sens ou dans un autre. Quand on demande publiquement au Président de la République de libérer Massamba ou Mademba, on conforte l’idée fortement répandue que notre justice n’est pas indépendante, qu’elle est instrumentalisée par l’Exécutif.

Si j’étais un chef religieux, je m’informerais d’abord largement avant de me risquer à intervenir en faveur d’un talibé qui a maille à partir avec la justice. Tous les talibés ne sont pas des modèles de bonne conduite. En particulier, être homonyme d’un saint ou même du Prophète (PSL) ne saurait être un prétexte commode pour ne pas répondre de ses actes, s’ils sont délictueux. Quand on s’appelle El Hadj Malick, El Hadj Oumar Foutiyou, Cheikh Amadou Bamba, etc., on doit essayer de s’imposer, en toutes circonstances, une conduite qui s’inspire de celle de son illustre homonyme. Cette homonymie ne doit être en aucun cas perçue comme un privilège qui permet tous les écarts, mais plutôt comme un sacerdoce, une lourde responsabilité.

En conclusion, je précise que la réflexion qui vient d’être développée ici ne vise, en particulier, aucune religion, aucune confrérie, ni aucun compatriote qui serait dans les liens de la justice. Elle n’a pour seul objectif que d’exprimer, en toute liberté, un point de vue sur des questions importantes agitées çà et là, et qui peuvent influencer dans un sens ou dans un autre, la marche des affaires publiques dans notre pays.

Dakar, le 23 mars 2017

Mody Niang  

18 Commentaires

  1. Blablabla
    Encore blablabla
    Toujours Blablabla
    Je ne vois toujours pas l’utilité de ces écrits interminables, qui manquent de saveur, du même auteur qui n’a jamais édifié quelqu’un sur quoi que ce soit, qui cherche juste à se donner l’impression qu’il fait quelque chose pour son pays car n’ayant jamais mouillé le maillot si ce n’est au frais devant son ordinateur.

    Quelque part je suis même triste pour ce monsieur, gagné par l’oisiveté. Sous Wade il avait même écrit des livres je crois. Qu’attend-t-il pour en écrire un sur Macky Sall ? Cela l’occuperait

    OBSERVATEUR

    • @Observateur
      cela ne nous étonne pas de toi car tu es à motié analphabéte et bete tiens tu t’es donné comme pseudo Observateur cel me rappelle un journal-torchon qui débite les memes conneries que toi

  2. Merci Mr Niang. Toujours un plaisir de vous lire. Ne vous découragez surtout pas par le commentaire précédent. Je serai aussi un mauvais musulman le 30 Juillet 2017 et le dernier dimanche 2019, inchAllah.

    Qu’Allah vous protège et notre cher Senegal…

  3. Moi, je peux comprendre un musulman qui vote Macky parce qu’il ne sait pas. Mais un musulman très informé qui vote Macky, je le prend pour un ennemi du Sénégal, un ennemi de l’Islam.

    • en tout cas les mourides attendent toujours le ndigueul pour construire leurs édifices qu’ils inaugurent eux même ils n’attendent jamais l’état bravo

  4. Cher camarade en lisant ton article je me suis inéluctablement nagé dans l’océan de la vérité. Vraiment tu a analysé de façon causale et empirique

  5. Moi aussi je serai un mauvais musulman le 31 juillet 2017 et le dernier dimanche de février 2019.

    Et pour revenir à l’homonymie, voilà ce que le prophète Yakhouba (Jacob) a écrit en substance dans sa missive adressée au gouverneur d’Égypte, qui était en fait son fils le prophète Youssouf (Joseph), mais qu’il ignorait au moment d’écrire sa lettre, afin que ce dernier libere son autre fils Benjamin accusé de vol et pris en Egypte comme esclave pour punition selon leur justice à l’époque : « …je ne dis pas que les enfants de prophètes sont exempts de tout reproche, loin de là… »
    Donc, ceci est encore plus vrai pour les liens d’homonymie.
    Merci Mody Niang. Que Dieu vous garde et bénisse.

  6. Tres bon texte, encore merci.
    Je partage l’avis de xeme, car le coran ns dit bien que celui qui connait et celui qui ne connait pas ne st pas egaux. Meme les ministres de macky qui voterons pour lui auront maille avec Dieu, parce qu’ils savent mieux que quiconque que macky est mauvais.
    A ceux qui comprennent « Yallay fal » comme Dieu approuve, ns leur disons alors que « Yalla falone na fir’ awna » et pourtant il a denigre ds le coran.

  7. ce soit disant Khalife est un etre humain comme nous tous il n’a rien de spécial certainement il ne connait rien du coran à part deux ou trois sourates pour faire la prière par la volonté de Dieu il est né dans cette famille et comme c’est une monarchie politico-religieuse comme à Tivaoune ou Touba et partout ailleurs au Sénégal il est monté au trone pour continuer de diriger les abrutis qui croient à leurs foutaises mais bon c’est leur affaire on s’en fout
    Son appel est normal c’est de la corruption celui qui a construit cette fameuse mosquée Macky Sall s’est déplacé personnellement pour recevoir le retour de l’ascenseur s’il etait sincère et avait fait les choses pour le bon Dieu il pouvait le faire discrètement sans publicité mais il termine la mosquée et on le récompense par un appel de vote pour lui et Dieu dans tout ça combien IL doit payer ? QUEL DEAL D’ESCROCS !!!!
    Des centaines de senegalais construisent des mosquèes sans qu’on connaisse leurs noms car ils sont de vrais de musulmans ils n’ont pas fait cet acte pour avoir de la publicité ou chercher des retombés politiques c’est nauséabond ce qu’a fait Macky Sall lui meme s’il etait sicnère devait refuser cet appel en arguant qu’il a fait cet acte en tant que musulman et qu’il ne cherchait rien dérrière tout ça quelle honte !!!

  8. Merci Monsieur Niang vous ne faites que nous eclairer. Que Dieu benisse le Senegal et nous preserve des hypocrites. Servir le Senegal et non se servir. je pense qu’il est temps de parler aussi de YOUSSOU NDOUR. je serai un mauvais musulman ces deux jours.

  9. Moustique ne taventure pas sur un sujet que tu as du mal a maîtriser.
    Touba différemment des autres bastions confreriques n’a jamais demandé le soutient de l’état pour construire ou rénover une mosquee encore moins un dara moderne ou une maison des hôtes. C’est au contraire l’état qui lui doit ded milliards empruntés à serigne saliou.quant aux comportements observés chez la plupart des marabouts, ils relevent de choses purement mondaines dans lesquelles un guide religieux ne doit pas s’immiscer. Mody vous faites vraiment preuve de grandeur.Ton analyse est pertinente.Old verront bien au soir fu dernier dimanche de fevrier 2019.

  10. Merci Mody niang, vous ne dites que la vérité et je le dis, je suis tidiane et je hais tout Ndigueul politique et toute tentative d’infléchir le cours de la Justice par qui que ce soit.
    Macky sall doit aider les familles religieuses en tout cas car beaucoup de sénégalais se reconnaissent en eux mais ce qu’il fait en ce moment, c’est de la corruption de marabouts: il investit chez eux pour les faire taire quand il prend un mauvais chemin.
    Les religieux doivent éviter des interventions intempestives dans le débat politique car leur discours ambivalent jette le trouble; on ne peut pas mettre sur le même point macky sall qui se conduit comme un chef d’état d’une république communiste et l’opposition qu’il a juré d’éradiquer comme une maladie infectieuse. Jamais le pays n’a connu pareille répression sur les droits les plus élémentaires.
    Les citoyens sont mal à l’aise quand les marabouts avancent certains propos qui tendent à confirmer l’existence de faveurs au nom de la tarikha ou du nom porté par un homme qui a maille à partie avec la Justice.
    Ce pays n’a pas besoin de cela et les sénégalais sont assez éveillés pour savoir ce qui est sensé.
    Aucune confrérie ne peut se passer de l’État malgré tous les moyens qu’elle pourrait avoir, Touba n’a pas besoin de l’Etat pour la grande mosquée et pour son urbanisation l’urbanisation mais elle a besoin de lui pour les investissements qui concernent tout simple citoyen y résidant: électricité, santé, voirie, sécurité. Il est juste de dire cependant que Touba est beaucoup plus prudente que les autres familles religieuses dans les relations avec les politiciens qui nous dirigent, ils sont très réservés avec eux et c’est tout à leur honneur.
    « ku eumb sa sanqal eumb sa soutoura », les politiciens ne fréquentent jamais la cour des marabouts par religiosité, et les marabouts devraient éviter certaines accointances avec eux et au final, cela nuit même au politicien, j’en veux pour preuve la malheureuse déclaration de Moustapha sy sur l’affaire khalifa sall. Je supporte khalifa sall dans son combat mais je ne veux pas que sa libération soit due à l’intervention de marabouts, car quand j’aurai des tracas avec la Justice, ce marabout ne me soutiendra pas puisqu’il ne me connait pas. Nous sommes encore en république même si notre « lion qui dort » veut en faire un royaume

  11. Les Sénégalais pourraient dans leur grande majorité , crouler dans des tas de problèmes divers, ces marabouts n’en n’auraient cure dès lors que leurs doléances sont satisfaites par le pouvoir d’aujourd’hui, comme c’était le cas d’hier sous Wade ! Pourquoi les Sénégalais, les Africains en général se sentent obligés d’avoir un guide ? Pourtant, quand on sait lire la bible, la Thora et le coran dans n’importe quelle langue, on peut pratiquer le monothéisme dans l’espoir de plaire à Dieu ! Au fait, Dieu aurait-il parlé une seule fois dans une langue Africaine ? Si oui, à travers quel prophète ou saint ? J’ai décidé depuis vingt ans de refuser de m’adresser à Dieu en Arabe ou en Français, et je ne m’en porte que mieux, advienne que pourra après ma mort !

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