Le Cnra Epingle Radios Et Televisions: «les Médias Font La Promotion D’une Forme D’esthétique De L’insoutenable»

Date:

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a publié hier son bulletin trimestriel. Et l’équipe du président Babacar Touré n’a pas fait de cadeau aux radios et télévisions, dont 15 d’entre elles ont fait l’objet de monitoring. Soulignant les tares des médias, le Cnra affirme qu’ils «servent de plus en plus de caisse de résonance aux drames quotidiens des populations en situation de détresse», laissant de côté des pans importants de leurs missions. Des manquements à l’éthique et la déontologie aux publicités mensongères, en passant par le non-respect de la vie privée, de la présomption d’innocence…, le Cnra a tapé sur les médias.

Le Cnra dénonce la prolifération des organes de presse qui exercent en violation des textes qui régissent leur existence et leur fonctionnement. «Sans projet éditorial véritable, ni projet d’entreprise viable, de nombreux opérateurs privés, aujourd’hui détenteurs de fréquences, sont devenus des acteurs importants de l’écosystème médiatique à l’échelle locale, régionale ou communautaire. La majorité d’entre eux, échappant à toute régulation, semble ignorer les principes et valeurs auxquels ils ont librement souscrit à travers les cahiers de charges et conventions qui régissent l’audiovisuel», soutient l’équipe de Babacar Touré dans son bulletin trimestriel, qui nous est parvenu hier. Poursuivant, le Cnra accable davantage la presse. «Les médias servent de plus en plus de caisse de résonance aux drames quotidiens des populations en situation de détresse. Ils font la promotion d’une forme «d’esthétique de l’insoutenable» particulièrement dans le traitement des faits divers. Certains contenus audiovisuels exposent des consciences innocentes et portent souvent atteinte à la cohésion nationale, à l’intégrité du territoire et au respect des institutions républicaines».

Manquement à l’éthique et la déontologie, invitation à des pratiques et comportements délinquants, non-respect de la présomption d’innocence, non-respect de l’équilibre….les nombreux griefs du Cnra aux radios et télés.

Au cours du premier trimestre de l’année 2017, les dysfonctionnements et manquements constatés ont trait à «la place de l’éthique et de la déontologie, de la protection du jeune public, du pluralisme et de la diversité et, enfin, de la publicité», souligne le Collège du Cnra. Concernant l’éthique, les manquements sont liés au «non-respect de la vie privée, de l’honneur et de l’intégrité de la personne humaine (…), l’évocation de thèmes graves, difficiles et sensibles comme le viol et l’infanticide, sans précautions ni compassion». En ce sens, le Cnra dénonce l’attitude de «certains animateurs qui n’ont cure de l’impact que peut avoir l’évocation de scènes ou de situations insoutenables et qui, sans hésiter, se livrent à des commentaires et/ou plaisanteries déplacés, destinés au public». Le Conseil dénonce aussi l’«incitation à des pratiques ou comportements délinquants ou inciviques», le «non-respect de la présomption d’innocence», la «programmation à des heures indues de contenus à caractère violent et/ou inapproprié sans signalétique», de même que «l’évocation de la drogue, du suicide, de l’inceste, de la violence conjugale, de la violence envers les enfants, les infanticides, les meurtres, les actes sexuels». Toutes choses qui peuvent nuire aux enfants et adolescents. Les acteurs de l’audiovisuel ont été aussi épinglés pour «non-respect de l’équilibre dans le traitement de l’information» et dans le domaine de la publicité, pour «non-conformité aux exigences de vérité, de décence, de respect de la personne humaine et de sauvegarde de la santé des populations».
Les recommandations du Cnra
En guise de recommandations, le Cnra demande aux médias d’observer strictement les règles d’éthique et de déontologie dans le traitement de l’information, de veiller au respect d’une présentation honnête, impartiale et objective des questions et sujets traités et assurer l’expression des différents points de vue, d’arrêter la diffusion de scènes de violence aux heures de grande écoute, de veiller au respect des cahiers des charges… surtout à la conformité des messages publicitaires, aux exigences de vérité, de décence, de protection des consommateurs et des couches vulnérables, de même qu’au souci de la santé des populations en ce qui concerne la publicité des produits destinés à la dépigmentation (éclaircissants).
Le bulletin trimestriels du Cnra publié hier couvre la période du 1er janvier au 31 mars 2017 et le monitoring a porté sur 3587 contenus audiovisuels diffusés par 5 radios (Radio Sénégal, Rewmi Fm, Rfm, Sud Fm, Zik Fm) et 10 Télévisions (2STV, Dtv, Lamp Fall Tv, Lcs, Mourchid Tv, Rdv, Rts, Sen Tv, Tfm, Walf), selon les critères ci-après : langue utilisée, format des programmes, thématique abordée, signalétique.

jotay.net

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Grève virtuelle du SYNPICS/E-media : La direction du groupe brise le silence

XALIMANEWS- La direction générale du groupe Emedia, à travers...

Groupe Futurs Médias : Le syndicat des travailleurs annonce une grève pour cause de retard des salaires

XALIMANEWS- C'est du grand remue ménage au Groupe Futurs...

Presse-Nécrologie : Décès du journaliste Mbaye Sidy Mbaye

XALIMANEWS-Le journaliste Mbaye Sidy Mbaye, ancien porte-parole du Conseil...