Le COVID 19 au sanctuaire des charlatans. (Par Daouda NDIAYE)

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« Toute société qui n’est pas éclairée par des philosophes est trompée par des charlatans » (Condorcet).
« Ceux qui ont le don de la parole et qui sont orateurs ont en main un grand instrument de charlatanisme :
heureux s’ils n’en abusent pas » (Charles-Augustin Sainte-Beuve). Malheureusement, au pays de la terranga,
par mercantilisme (immédiat ou différé), de tels individus, réfugiés derrière une certaine érudition religieuse,
usent et abusent sciemment de la crédulité du peuple inculte, demandeur de culture ou de connaissance
religieuse.
Être un « érudit » du coran, ou de l’islam (selon) n’implique aucunement posséder des connaissances
médicales, ou être expert en prophylaxie, pour défier l’État dans ses décisions, dont le seul objectif
(pourtant) est de préserver la santé, et la sécurité des populations. Pour distiller d’abjectes recommandations,
ou conseils fondés sur de supposés révélations divines, qui pour la plupart vont à l’encontre de la logique
théologique, de prévention primaire pour sauver, ou épargner des vies, ou prévenir d’éventuelles «
hécatombes ».
Masturbation intellectuelle quand tu nous tiens, nous supplions Macky Sall de ne pas faiblir, la majorité du
peuple est avec toi. Puisqu’il n’y a pire trahison que de sous-traiter sa responsabilité en quelque domaine «
la faiblesse de notre raison et l’insuffisance de nos lois se font sentir tous les jours » (Voltaire), lorsqu’il faut
abdiquer face de dangereux criminels en liberté. Néanmoins, sans dédouaner ces funestes imposteurs,
quelque fois, le peuple est bien complice, puisque, sous le couvert d’une inculture religieuse, ou d’un défaut
de connaissance religieuse, il se fait divertir aussi facilement en dehors de tout bon sens.
Pourtant, les mesures qui restreignent les allées et venues, à savoir la mise en quarantaine, ou le
confinement, restent pour le moment, le seul remède pour faire face à cette satanée maladie, pour éviter sa
propagation, ou pour l’endiguer. Aussi étonnant, au pays de la « terranga » certaines personnes incrédules
ont trouvé un, ou des remèdes auprès de dangereux charlatans qui prodiguent leurs conseils, vendent des
babioles ou des talismans, mais encore font absorber des portions de potion pour se prémunir du COVID 19.
Même en minorant l’attitude des pouvoirs publics, il est à constater une certaine bienveillante
compréhension de leur part, pour n’être pas plus ferme, ou en ne sévissant pas, contre ces soi-disant amis
autoproclamés de Dieu. C’est dire, les attroupements non conditionnés par une nécessité absolue doivent
être interdits sans sourciller. D’ailleurs, peu d’attroupements rentrent dans la définition de « nécessité
absolue » lorsque sa vie ou celles des autres se posent.
La période actuelle, pour juguler la maladie est une occasion inespérée pour l’État, de s’affirmer en sifflant
la fin de ces nuisibles personnages, cachés derrière une certaine connaissance spirituelle. Qui jouissent
(presque) d’une certaine immunité, en tentant sciemment d’abuser vénalement le peuple, en le conduisant
dans une impasse fatale.
Comment comprendre au moment où les pays du monde prennent des mesures pour préserver leur
population, au Sénégal, l’État laisse libre cours à des individus qui continuent de propager des faussetés. Il
est vrai, dans les pays développés, à l’exemple de la France, l’absence de mesures appropriées contre la
propagation du « COVID 19 » va grever considérablement les caisses de sécurité sociale. Donc, engager une
lutte sévère contre la maladie est une vraie question de santé publique, pour limiter, voire stopper son
développement, et de surcroit limiter le nombre de malades, et de décès. Donc, prendre de telles décisions
s’avèrent être impératives pour ne pas creuser le déficit desdites caisses.
Aussi, la notion de santé publique n’est pas perçue de la même manière au Sénégal, et en France pour des
raisons tenant au système de santé, et à la couverture sanitaire des personnes. Autrement, en France, la prise
en charge de la population, au regard de la santé relève pour la plupart de l’Etat, ou plutôt d’une assurance
sociale, ou encore privée. Ceci n’est pas le cas au Sénégal, où l’on peut constater, à part « l’assurance divine
», la majorité de la population n’est couverte par aucune autre.

Fatalisme, naïveté, inconscience, irresponsabilité, manque de connaissance, ou suicide par procuration, la
question et le débat restent ouverts sur le cas des pays africains, notamment au Sénégal. Nous savons avec
certitude, le virus ne s’est nullement arrêté à nos frontières. Pourquoi, l’État, ou plutôt la DIC ne
convoquerait pas certains prêcheurs, charlatans, ou imams inconscients, et irresponsables ne serait-ce pour
un rappel à la loi.
Ainsi, pareil comportement de instances de contrôle, de surveillance et de veille pour faire respecter l’ordre
établi, fera prendre conscience, à ces préjudiciables illuminés, car « l’homme ne saurait connaître la loi,
mesurer ses limites, qu’en passant outre » (Arthur Adamov). En agissant comme tel, contre ceux qui
enfreignent les règles étatiques, cela solidifierait, redéfinirait et rappellerait aux individus les contours des
lois, mais encore va asseoir de manière durable la crédibilité, et l’autorité de la Puissance publique. Faute de
quoi, elle sera toujours considérée (à tort ou à raison), comme un « tigre en papier », pour être
continuellement défiée, remise en cause, ou contestée par ceux-ci, ou par leurs clones en somnolence.
Daouda NDIAYE

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