Le fascisme s’installe au Sénégal avec sa méthode coutumière Par Tafsir Ndické DIEYE

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Chérif Makhfous, notre indignation face à la barbarie ayant emporté la vie de Malick BA nous avait privés de parole. Mais, nous pensons qu’il nous faut briser notre silence. Le fascisme s’installe au Sénégal avec sa méthode coutumière : Problème Réaction Solution. Il faut créer le Problème de façon à pousser le peuple à réagir et utiliser les failles de sa Réaction pour trouver la Solution à son ambition fasciste. Dans le cas du Sénégal, les problèmes créés par ce régime n’ont d’autres objectifs que de pousser le peuple à réagir soit par la violence, soit par la fatalité consistant à dire : « laissons les faire, un jour ou l’autre, Dieu mettra un terme à leur règne ». Et, d’ailleurs, l’on entend dire que celui qui se fait tuer dans une manif est le seul perdant car la vie continue après son enterrement, que les gens vont commenter l’affaire autour de leur tasse de thé pendant quelques temps puis l’oublient. Ce genre d’illusion nous fait peur.

Dans le premier cas, c’est-à-dire une réaction violente face aux problèmes créés par le régime, nous  pourrions aboutir à une situation telle que personne ne parlera plus d’élection en 2012 mais plutôt de paix à rétablir. Ce qui donnerait au système en place un argument pour repousser les élections et du temps pour mieux mater les récalcitrants. Mais attention au revers de la médaille. Car une telle violence pourrait aussi tout balayer sur son passage, Prince et courtisans emportés par le même ouragan qu’ils auraient créé eux-mêmes.

Dans le deuxième cas, celui de la fatalité, la conséquence d’une telle attitude serait de pousser les populations à se taire et se terrer chez eux, à ne plus résister à l’oppression. Le régime, bénéficiant de la tendance des populations à tout remettre sur le dos de la volonté divine, pourrait tout se permettre, y compris prolonger le mandat du Président ou truquer les élections en 2012 et user de la force pour rester au pouvoir.

Faire peur aux populations en tuant de temps en temps des manifestants avec l’argument fallacieux consistant à dire que « force doit rester à la loi » ou « les forces de l’ordre étaient en légitime défense »  est une démarche lâche et atrocement criminelle. Elle ne grandit aucun pays du monde. Mais nous nous foutons de l’apprendre au régime, il le sait déjà. Par contre, nous disons aux populations qu’il ne tient qu’à elles pour mettre fin à ce bordel car, finalement, qui sont-ils ces gens qui nous gouvernent ? La plupart d’entre eux, pas tous, sont de piètres parvenus, des mange-mils, très petits pour que nous les laissions nous emmerder continuellement. Pourquoi devons-nous accepter docilement qu’ils nous mènent par le bout du nez ? Nonobstant le fait de nous priver d’électricité, de pain et d’eau, ils nous privent maintenant de nos vies. C’est du « fascisme hitlérien » porté par ce régime moribond qui est devenu complètement fou.

Chérif Makhfous, depuis qu’ils sont au pouvoir, le vol est banalisé, le mensonge est banalisé, l’assassinat est banalisé. La loi est leur loi pas celle du peuple souverain car, ils ont l’art de la manipuler ou de l’interpréter selon leur intérêt du moment. La Constitution votée par le peuple a été charcutée plusieurs fois pour les intérêts politiques du clan au pouvoir. Souverain ? Non ! Le seul « souverain » de ce pays s’appelle maître Abdoulaye WADE. Il chauffe le chaud et le froid, manipule ses inconditionnels qui foutent la merde partout … certains de leur impunité. Dans un Etat de droit, quand quelqu’un tue un citoyen, même dans le cas d’un accident de la circulation, la première démarche des services d’ordre est de le mettre aux arrêts et de diligenter une enquête afin de savoir quel aboutissement conféré à son dossier. Depuis l’assassinat de Malick BA, nous n’avons pas entendu une seule fois les autorités judiciaires de ce pays parler de l’arrestation de son meurtrier.

Pire, un petit bouffon  de ministre s’est permis de faire une conférence de presse pour faire les éloges de nos forces de l’ordre comme s’il était le seul à savoir et à reconnaître le mérite de ces derniers. Que de fumisterie ! Que d’hypocrisie ! Nous n’incriminons pas les forces de l’ordre, nous disons seulement basta à certains brebis galeuses au sein de ces forces de l’ordre qui agiraient comme de véritables nazis au solde d’un Hitler des temps actuels.

Il y a des actes que la foi, la tradition, la Loi, la morale et le bon sens répugnent : réduire sa vie à jouer à la marionnette pour son semblable. C’est indigne d’un être humain normal. Ce dernier oublie qu’il est un mortel qui va rendre compte devant Dieu le jour du jugement dernier. Mais comme disait le poète : « La distance de l’homme à la bête est souvent si proche » ; certains nous en donnent tous les jours la preuve. Ce qui s’est passé à Sangalkamme, et avant Sagalkamme Ucad, Kédougou, Bourse du travail, Soumbédioune etc. relève d’un manque de considération notoire de la vie humaine. Mais, lorsque, pour un problème de moteurs à changer, on commet la bêtise de faire dans une négligence coupable qui tue  plus de deux milles personnes dans le naufrage du Joola, on n’est capable de tout. Les charognards qui torturent, tuent, mutilent sentent mauvais. Tout peuple qui se respecte devrait les jeter à la poubelle des monarques déchus et très vite avant qu’il ne soit trop tard. Au Sénégal, la responsabilité de la jeunesse est interpellée ; elle n’a plus le droit de nous élire de la brume présentée sous les attraits d’un soleil au Zénith. Nous l’avions dit le 19 mars 2011 à travers les ondes de la Convergence FM et dans un article paru dans la presse écrite ; le Défi de notre jeunesse est de sauver notre peuple de la tyrannie des WADE.

WADE et sa clique sont de mauvais perdants. Depuis leur débâcle du 22 mars 2009, ils ne cessent de poser des actes qui confortent cet état de fait. Alors qu’en sera-t-il s’il venait à perdre l’élection de 2012 ? Ils nous donnent le ton avec cette façon d’utiliser la force républicaine à des fins politiques partisanes  au point d’arracher des vies humaines sans regret. Ce petit bouffon de ministre n’a qu’à la fermer ; il a assez joué au moulin à paroles et jusque là, cela n’a produit que des sottises. Quant à l’autre perroquet du palais qui passe tout son temps à bruire jusqu’à devenir un véritable casse-pieds, le Président WADE doit l’arrêter ; il nous pompe l’air. WADE doit l’arrêter. Ses masturbations politiciennes qui ne produisent que de la diarrhée verbale contribuent à polluer d’avantage l’image de WADE et du Sénégal. Ce perroquet dépourvu du sens de la mesure doit être le dernier à ouvrir son bec de nullard et d’inculte. Il ne connaît rien de l’Etat. Il n’a rien d’un homme d’Etat. WADE doit l’arrêter pour son propre bien et celui de la nation.

Nous présentons nos condoléances à la famille de Malick BA. Nous présentons nos condoléances aux populations de Sagalkamme et du Sénégal.

Nous demandons aux forces politiques de ce pays, aux mouvements citoyens, et à la société civile dans son ensemble de se mobiliser pour nous chasser ce régime en 2012. C’est un impératif citoyen. Nous interpellons tous les guides religieux de ce pays pour qu’ils acceptent d’élever leur voix pour dire à ce régime en place que les morts qu’il fait passer à pertes et profits, ça suffit ! Il faut du courage pour arrêter un monstre déchaîné. Il faut du courage pour arrêter un cheval fou. Il faut du courage pour arrêter un fou furieux qui s’ignore. Et Dieu sait que nous en comptons énormément dans notre pays, en ces temps d’alternance, de monstres déchainés, de chevaux fous, de fous furieux qui s’ignorent. En plus de découper arbitrairement des localités pour des visés politiques et autres non-dits, nous devons refuser qu’ils découpent nos têtes de sang froid pour nous faire peur ! Ça ne passera pas.

Chérif Makhfous, ces images de jeunes assassinés, de citoyens brutalisés que nos médias, par devoir d’informer, montrent aux enfants et aux jeunes de ce pays ne sont pas bonnes à voir. Elles peuvent avoir des conséquences fâcheuses dans l’évolution de leur mental, dans leur façon d’appréhender la politique… elles offrent aux enfants et aux jeunes une dose de révolte qui risque de les transformer en boule de grogne ou volcan dont le réveil risque d’être fatal. A force de jouer avec le feu, on risque, un jour ou l’autre, de sentir le fagot. Ce pays est au bord du précipice, il ne faut pas chercher à apeurer les populations par la violence d’Etat au point de le précipiter dans les abysses. Nous devons récuser la violence d’où qu’elle vienne. Nous devons aussi exiger que justice soit faite dans cette affaire et dans toutes celles qui l’ont précédée.

Alpha Blondy disait : « Les salauds ont mis le feu dans mon pays (…) ils se foutent de toi et moi… ils se foutent de nos parents, ils se foutent de nos enfants… »  Nous savons déjà que nos « Salauds » se foutent de nous, que nos « Salauds » se foutent de nos parents… et de nos enfants. Cependant, nous osons espérer que « Nos Salauds » vont se ressaisir à temps afin de ne pas mettre le feu dans notre pays. Il revient à tout un chacun de jouer sa partition pour barrer la route à l’irréparable en obligeant ce régime à organiser une élection paisible, libre, transparente, démocratique en 2012 et surtout, œuvrer pour qu’il la perde démocratiquement pour le bien du peuple.

Chérif Makhfous, refusons que nos bourreaux nous transfèrent leur propre peur (peur de perdre les élections en 2012 et d’être jugés, leurs biens gelés) en méditant cette sagesse de Khalil GIBRAN dans son célèbre ouvrage intitulé Le Prophète : « Car nul tyran ne pourra dominer des sujets libres et fiers, que s’il existe déjà une tyrannie dans leur liberté, et une honte dans leur fierté. Et si vous chercher à chasser vos soucis ou à dissiper vos craintes pour libérer ainsi votre esprit, sachez que vous-mêmes les avez choisis avant que vous ne les ayez subis. Et que le siège de votre frayeur est dans votre cœur et non dans la main de celui qui vous fait peur (…) Je ne dis avec des mots que  ce que vous connaissez vous-même en pensée. »

Il est temps que le Prince cesse de se prendre pour un grand colon qui ferait nous autres ses petits nègres de service. Ce pays nous appartient et nos ancêtres nous ont déjà montré la voix du refus. Mais le refus a un prix que chacun doit accepter de payer au moment opportun. Nous en appelons à la responsabilité de tous pour un Sénégal de Démocratie, de Justice, de Paix et de Prospérité.

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie dont :

Odeur de sang (polar), Silence ! On s’aime (Poésie)

Editions Le Manuscrit Paris mars 2008

Horreur au palais NEI/CEDA Abidjan Novembre 2010

E-mail :[email protected]

 

 

 

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