Le Yonou Yokouté tant loué n’est pas pour demain. Par Lamine Niang

Date:

Avec l’annonce surprise de la baisse du taux de croissance du PIB de l’année 2013 à 2,4 %, contrairement aux projections de 3,7%, tout porte ainsi à croire que le Yonou Yokouté tant louée n’est pas pour demain. Les Sénégalais devront prendre leur mal en patience et s’accrocher aux promesses des lendemains meilleurs à défaut de voir leur sort s’améliorer dans la réalité quotidienne. Pire, en engageant le Sénégal dans une nouvelle spirale d’emprunts sans précédent dans le cadre du Plan Sénégal Émergent, nos autorités semblent sous estimer la renversante réalité de notre endettement public qui gruge déjà 42,9 % de notre PIB, dont 31,8% ne servent qu’à rembourser la dette extérieure. Comment prétendre et espérer un retour à l’équilibre budgétaire et à une meilleure santé de nos finances publiques si les recettes enregistrées finissent dans les coffres des institutions financières étrangères?
Nous applaudissons et remercions d’avance la lame tranchante du couteau qui se dirige tout droit pour nous abattre. Quelle irresponsabilité!
Malgré la bonne volonté affichée, après deux années à la tête du pays, le président Macky Sall ne montre aucun signe d’un gestionnaire capable d’impulser le développement économique du Sénégal à travers une vision et des stratégies de croissance clairement définies et connues des populations. Le tâtonnement et l’improvisation caractérisent la plupart des décisions prises dans un tintamarre aux relents populistes et dictés par des considérations davantage politiciennes. Même si la baisse de l’impôt sur le revenu des travailleurs a pu avoir un impact direct et individuel sur le nombre réduit de Sénégalais qui perçoivent un salaire mensuel, il est tout de même irréaliste d’apprendre lors de la seconde loi de finances rectificative que dans les 80 milliards de pertes de recettes enregistrées, 40 milliards sont dûs à cette décision impréparée et difficile à supporter par nos finances publiques. Il en est de même de la baisse du loyer, certes salutaire pour l’ensemble des locataires, mais dramatique pour l’investissement immobilier et l’économie en général. L’on annonce également à grande pompe une couverture médicale universelle et l’octroi de bourses familiales. Qui payera la note dans un contexte de marasme économique où l’on peine à dépasser 3% de croissance du PIB? Encore l’argent emprunté très probablement…

Car dans les pays qui peuvent se permettre un tel privilège , c’est l’impôt prélevé dans les salaires des travailleurs, aussi élevé soit-il, qui permet de financer principalement les programmes sociaux offerts aux citoyens tels que la gratuité médicale, l’aide sociale, l’assurance emploi, etc. Ce n’est nullement de l’argent tombé du ciel. Mais dans un pays comme le Sénégal où c’est une infime partie de la population qui travaille et paye des impôts déjà réduits, comment peut on s’engager dans une voie aussi incertaine? Encore l’argent emprunté très probablement…

Oui, le Sénégal peut bien nourrir de grandes ambitions, à l’instar des pays développés, mais cela doit passer au préalable par une mise en place d’une bonne planification de la gestion de l’État centrée sur la bonne définition des priorités dont la résolution aura un impact viable et pérenne. La demande sociale est certes exigeante et multiple, mais il serait illusoire pour une équipe qui gouverne dans un pays aussi pauvre que le Sénégal de vouloir tout résoudre en quelques années. Un pari impossible et contreproductif!

En réglant le problème du chômage de la population, une partie de l’ensemble de nos problèmes trouvera ainsi un début de solution.

Et c’est manquer d’ambition que de compter exclusivement sur la fonction publique pour créer des emplois aux jeunes. Les quelques centaines de postes qui se libèrent annuellement ne constituent finalement qu’une goutte d’eau de déceptions dans la mer des besoins de la population en âge de travailler. D’où l’urgence de redynamiser pleinement le secteur privé local qui peine à décoller et de mettre en place un environnement des affaires favorable et attractif pour les investissements étrangers. Mais comment y arriver avec un taux d’imposition qui demeure à 29% pour les entreprises?

Aussi, il faudra impérativement poursuivre les grands travaux d’infrastructures routières engagés sous l’ancien régime pour donner un véritable coup de fouet à notre relance économique, mais cela risque aussi d’être un vœu pieux si le président Macky Sall reste encore fidèle aux propos tenus en juillet 2013 lors d’une visite à Ouagadougou. «Ma mission n’est pas de construire des routes et des autouroutes. Ma mission première, c’est de construire un État de droit, combattre la corruption.» Comme si la poursuite d’un idéal de bonne gouvernance était incompatible avec l’ambition d’une croissance économique. À moins que le président n’ait toujours pas compris que c’est à travers l’investissement accru dans les infrastructures que l’on relance l’économie et non dans l’endettement chronique pour colmater les brèches et régler les problèmes immédiat de trésorerie.

Lamine Niang

[email protected]

7 Commentaires

  1. CONTRIBUTION DE BONNE FACTURE.
    LE YONOU YOKOUTE EXISTE A ÉTÉ BIEN MIS EN PLACE.
    CE QU’ON A OUBLIE DE NOUS DIRE QUE C’ÉTAIT DU YONOU YOKOUTE POUR 1/100.000 SENEGALAIS.
    EN EFFET +- UN SENEGALAIS SUR 100.000 TIRENT PROFIT DE CE PROGRAMME.
    EN EFFET LA FAMILLE DE PRÉSIDENT, SA BELLE FAMILLE, SON PARTI ET SURTOUT SES DIRIGEANTS, SES ALLIES DIRIGEANTS DE PARTIS, LES GRIOTS DU PRÉSIDENT, LES ALLIES, AMIS, CAMARADES, LES TRANSHUMANTS, LES AMIS ET COMPAGNES DE CEUX CI, LEURS ENFANTS SONT BIEN DANS LE YONOU YOKOUTE.
    ILS SE SONT CONSIDÉRABLEMENT ENRICHIS. ILS PROFITENT BIEN DU CHEMIN TRACE.
    LE YONOU YOKOUTE, C’EST POUR EUX. LA PREUVE ?
    ILS SONT PRÊTS A TOUT POUR RÉÉLIRE MAKKY SALL.
    OUVREZ UNE PAGE AVEC DE BONNES CONTRIBUTIONS:  » La présidence prône la transhumance Awa Ndiaye et c ».
    BONNE LECTURE.

  2. c’est la bonne réponse es ce qu’il ira loin. parlé rek sans avoir des ambitions et ne veux mme pas qu’une personne avance thiey les sénégalais.

    • quelle belle Vision t as deja vu une belle Vision provenant d un negro?sinon que la parlotte et le yakalate!surtout chez le senegalais meme ici en Europe ils savent qu on aime parler la politique ,la Religion,les menages d autrui,les tarikhas…bumba cluck
      !

  3. Macky est un esprit superficiel,il n’a rien compris.Il a des reactions epidermiques, irreflechies.
    Il ne peut pas diriger ce Pays, c dommage.
    Il ne connait que Wade et essaie de le plagier(what monkey see monkey do)mais il s’y prend tres mal car il n’a ni l’intelligence de Wade ni les connaissances academiques de Ndiombor.ET en plus il est mal entoure avec une plethore de minister-conseillers incompetents qui ne peuvent rien lui apporter sinon s’enrichir de maniere ignominieuse sur le dos des contribuables.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

VOUS AVEZ DIT PARTAGE DU GÂTEAU ?

Ce charmant pays est assurément à nul autre pareil...

Grave accident à Koungheul : 9 morts et 51 blessés

XALIMANEWS- Un accident d'une extrême brutalité s'est produit près...