A Son Excellence Maky SALL Président de la République du Sénégal
OBJET : Lettre ouverte à son Excellence. Monsieur Maky SALL Président de république su Sénégal
Excellence,
Nous venons de très, très loin!
Le 25 mars 2012, après de lourds sacrifices que l’histoire retiendra à jamais, le peuple sénégalais, dans un élan de conscience nationale sublime, a dégagé le pouvoir affairiste, véreux et dictatorial de Wade pour vous élire démocratiquement de fort belle manière à la magistrature suprême.
Cette brillante victoire populaire doit mener vers l’Etat de droit dans lequel baigne une République vertueuse faite de justice, d’équité, de bonne gouvernance, puis conséquemment rectifier tous les abus dangereux causés par le régime mafieux déchu.
Excellence, seulement plus de huit mois après votre magnifique élection à la présidence de la République, les populations, surtout les jeunes de Rebeuss, Dakar-Plateau, Medina, Gueule-tapée, Fann, Fass, Colobane attendent impatiemment et éperdument que l’Etat pose des actes concrets pour la restitution du stade Assane Diouf, conformément à votre engagement solennel. Vestige historique indéniable, structure d’utilité publique d’une importance capitale, ce mythique stade ne doit pas disparaitre comme vous l’annonciez avec fermeté et détermination dans la campagne électorale.
Excellence, le Stade Assane Diouf, c’est le sport à l’école avec tous ces établissements scolaires qui y font leurs cours d’éducation physique, c’est aussi le sport de masse avec les 26 A.S.C des zones 1 et 2 de l’ODCAV 1 qui y compétissent en cadets plus l’ASEC KUSSUM et l’ASC KHANDALOU très populaires, le sport pro avec l’Union Sportive Goréenne, le brassage communautaire avec nos frères guinéens, le basket, la lutte, l’athlétisme, le karaté, mais encore la formation en informatique, en couture, en broderie, l’alphabétisation aux langues nationales au niveau de son centre socio-éducatif culturel.
Au mépris de la bonne gouvernance, des règles d’aménagement, la Commune d’arrondissement de Dakar-Plateau est privée depuis 2007 de la seule infrastructure sportive fonctionnelle dans le Plateau.
Le 26 mars 2008, votre prédécesseur prenait, en Conseil des ministres, la décision de redonner au stade Assane Diouf sa vocation initiale. Ce manquement au respect de la parole donnée (le wax, waxéte) en disait long sur le mode de gouvernance de l’époque. Assurément, on avait préféré les milliards de l’étranger à la disponibilité de la jeunesse sénégalaise.
La contradiction était flagrante entre la politique affichée par le gouvernement de l’alternance et l’insuffisance d’infrastructures sportives, qui plus est dans un pays où les jeunes de -15 ans représentent 47% de la population. Dakar concentre à elle seule plus de deux millions de Sénégalais.
Excellence, notre malheureuse élimination de la CAN 2013 doit nous pousser à construire des infrastructures sportives modernes, fonctionnelles et viables d’où se forgeront des sportifs de haut niveau, mais surtout des citoyens imbus de leur responsabilité et aptes à relever dignement les nombreux défis auxquels ils seront confrontés.
Excellence, allons-nous laisser le Stade Assane Diouf mourir tristement de sa double mort, au moment où le football, véritable activité économique à forte croissance, discipline déterminante dans la solidarité, l’équilibre, la stabilité et le développement d’une nation n’a pas assez de stade pour jouer ?
Sans vraiment comprendre votre silence, nous pensons sérieusement Monsieur le Président de la République qu’on vous cache la vérité en ne vous donnant pas la bonne information, mais surtout en détournant systématiquement tout courrier ou dossier susceptible de vous éclairer sur certaines situations nébuleuses. Ces mauvaises pratiques sont en train d’être menées par des lobbies d’affairistes douteux qui prennent leurs marques au niveau de votre proche entourage.
Enfin, excellence, votre élection a suscité beaucoup d’espoirs, surtout en termes d’exigence de liberté, de démocratie, de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption, la concussion et le népotisme. En cela nous tenons respectueusement à vous rappeler votre engagement devant le peuple sénégalais, le 21 mars 2012, de restituer aux jeunes de Dakar, le stade Assane Diouf.
Sa matérialisation réconciliera les Sénégalais avec l’éthique dans la politique. Le contraire serait une grosse déception pour le peuple seul et légitime détenteur de la souveraineté.
Excellence, le Collectif René Sanchez, vous prie, de croire à l’assurance de sa considération distinguée.
Collectif René Sanchez Pour la Sauvegarde
et la Réhabilitation du Stade Assane Diouf
Contacts : 77 635 74 59 – 77 542 12 99
