Lettre ouverte au Président de la République sur la tuerie des étudiants

Date:

Modou Marame Diagne Etudiant à l’UGB Saint louis

Le 15/05/2018 date mémorable pour Fallou Sène, sa famille et ses camarades

A son excellence Monsieur le Président de la République, chef suprême des armées, chef de l’Etat

Le peuple sénégalais vous a élu avec une grande majorité dans l’espoir d’un avenir mieux et meilleur ; dans l’espoir d’observer une rupture d’avec certaines pratiques odieuses et écœurantes comme les crimes perpétués sur les pauvres étudiants qui, comme vous à votre temps, dépendent de leur maigre bourse pour survivre. Chef suprême des armées, qu’est-ce que vous nous reprochez ? Au lieu de nous protéger, nous l’avenir de ce pays, vous nous tuez comme des mouches indésirables. Chef suprême des armées qu’est-ce que vous nous reprochez ? Un pauvre étudiant, vous le privez de sa bourse jusqu’à la quinzaine du mois ; il réclame son droit, vous ordonnez qu’on ouvre le feu sur lui. Pendant qu’on y est autant ne plus s’indigner des crimes commis sur les palestiniens au Moyen-Orient. Ceux-ci sont comparables à nous: ils n’ont que leurs pierres tout comme nous. Maintenant je réalise dans la douleur ce qui se passe dans mon pays. Ce pays que j’ai tant aimé, que je veux servir dans l’avenir, me tue sans hésiter. Donc autant le fuir. Le grand Victor Hugo disait : « ouvrez des écoles, vous fermez des prisons ». Les mots de ce sage sont compris par mes autorités dans le sens inverse. Elles ouvrent des écoles pour ouvrir de nouveaux cimetières. Chef suprême des armées, comme il est de tradition en pareil cas c’est les condoléances de routine avec des billets de banque supérieurs à la somme de 36000 que réclamait Fallou Sène mais inférieurs à sa vie et tout ce qu’il pourrait servir à son pays. A votre place Monsieur le président avec tout le respect que je vous dois, au lieu de ces condoléances inutiles qui divisent la famille de la victime, je parlerai de la formation de tous ces gendarmes qui ne savent que frapper, tirer et tuer ; je sanctionnerai toutes ces « forces de l’ordre » qui ne savent que mettre du désordre dans le pays ; je sanctionnerai ces gens qui ne peuvent encadrer une manifestation, aussi petite soit-elle, sans blesser ou tuer. Enfin Monsieur le président, je vous prie de ne pas regarder la situation du haut de votre palais, ou du haut de la terrasse d’un père de famille dont le fils est à l’abri de tous ces massacres mais de la regarder du bas du statut de l’étudiant que vous étiez. A mon frère Fallou Sène qu’Allah t’accueille dans ton paradis. Fallou Sène, un martyre de plus. La liste d’étudiants tués banalement est longue. Et ces gendarmes n’ont pas encore terminé d’y ajouter des noms avec leurs bras d’acier sanguinaires. A plus frère, je sais que je te rejoindrai. Peut-être que ce sera moi le prochain. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président mes sentiments les plus attristés.

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