«Lions» du Sénégal ou «Lions» de Dakar ?

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A quand la délocalisation des matches des «Lions» de football dans les régions ? Ce n’est en tout cas pas pour demain. D’ailleurs, depuis l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, seuls les Kaolackois (1976) et les Ziguinchorois (1995) ont eu ce privilège. Des exceptions et on revient à la règle : les supporters des «Lions» résidant dans les autres régions sont contraints de venir à Dakar pour voir l’équipe nationale jouer ou suivre ses matches à la télévision. Il en est ainsi parce que notre pays ne dispose que d’un seul stade aux normes de la Fifa.

Dakar n’est pas que la capitale économique, politique, culturelle du Sénégal. Elle est aussi la capitale sportive. L’une des conséquences de la concentration de plus de 80% des activités économique du pays dans une superficie de 550 Km?, soit 0,28 % du territoire national, fait qu’aujourd’hui les «Lions» du football sont condamnés à l’errance (voir Sud Quotidien, mercredi 19 juin 2013), à cause de la suspension du stade Léopold Sédar Senghor par la Confédération africaine de football (Caf).

Cette situation repose certes la sempiternelle question des infrastructures, mais aussi celle du sentiment d’appartenance des citoyens à une même nation. L’absence de vision, le manque de perspective des autorités font aujourd’hui, qu’aucun concitoyen sénégalais des régions de Matam, Saint-Louis, Fatick, Kaffrine, Diourbel, Louga, Kaolack, Ziguinchor, Sedhiou, Kolda, Tambacounda, Kédougou et Thiès ne rêve de voir les «Lions» jouer dans sa ville.

Depuis les indépendances, l’équipe nationale du Sénégal n’a livré que deux matches en dehors de Dakar. La première fois, c’était en 1976 au stade Lamine Guèye de Kaolack face au Maroc, battu (2-1). Deux buts de Christophe Sagna.
La deuxième fois, en 1995 à Ziguinchor, pour le compte des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations 1996. Les «Lions» avaient été tenus en échec par les «Aigles» du Carthage de la Tunisie (0-0).

20 ans après, Ziguinchor ne peut pas rêver un seul instant revoir les «Lions» dans leur antre du stade Aline Sitoe Diatta. Ce, nonobstant leur bouillant et déterminé public capable de transcender le Casa Sports dans des situations plus que compromises. Kaolack non plus ! C’est aussi valable pour toutes les autres régions du Sénégal où il n’y aucune infrastructure sportive qui répond aux normes de la Fifa.

Les onze stades chinois, dont certains sont accueillis en grande pompe par les autorités, sont certes une belle trouvaille pour permettre à chaque Sénégalais de pratiquer la discipline de son choix. Toutefois, il ne faudrait pas perdre de vue, que pelouses de ces stades sont en gazon synthétique. Une matière qui n’enchante pas trop Alain Giresse encore moins, les joueurs professionnels. Le technicien français l’a expliqué pour écarter la piste de Nouakchott (Mauritanie).

Mais, si le Sénégal est à la traine, les autres pays africains eux, n’ont plus ce souci. La Côte d’Ivoire ne sera pas obligé d’errer en Afrique à la recherche d’un stade si jamais la Caf ou la Fifa venait à suspendre Felicia d’Abidjan. Les «Eléphants» iront juste dans la ville de Bouaké, au Nord.

Le Mali peut bien zapper Bamako pour faire plaisir aux populations de Ségou, de Sikasso, de Mopti ou de Kayes. Les «Lions indomptables» du Cameroun naviguent entre Douala et Yaoundé. Les «Green Eagles» du Nigeria ont l’embarras du choix entre jouer à Abuja, Lagos, Kano, Calabar.

Le Botswana peut aussi bien évoluer à Gaborone, sa capitale qu’à Lobatse. Idem pour le Gabon avec les villes de Franceville et de Libreville. La Guinée-Equatoriale non plus, n’est pas obligée de jouer à Malabo. Elle peut bien évoluer à Bata. La Guinée Conakry a certes élu domicile au mythique et historique stade du 28 septembre, mais bientôt, le «Syli national » pourra changer de terrain en livrant ses matches au stade Ndongo. Un joyau architectural offert par la Chine avec une capacité de 50 000 places pour un coût de plus de 2 milliards de FCfa. La Zambie peut choisir entre Ndola et Chilalabowbe. On peut continuer à énumérer.

Quant aux pays maghrébins, inutile de dresser une liste. Chaque région, voire chaque ville peut accueillir une compétition de dimension internationale. C’est ainsi qu’en raison de l’insécurité à Benghazi, le match entre la Libye et le Togo, initialement prévu au Benina Martyrs Stadium a été délocalisé au «Tripoli Stadium» de la capitale, par la Fifa.

Au Sénégal en revanche, c’est Dakar ou pas de match. Une situation qui ne devrait étonner personne. Il est de tradition dans nombre de pays que le chef de l’Etat préside la finale du trophée qui porte son nom. Au Sénégal, la dernière fois que le président de la République a remis au vainqueur le trophée dont il est le parrain, c’était en 1991 avec Abdou Diouf. Macky Sall n’a pas dérogé à la règle, pour ce qui devait être sa première finale et le signe d’une rupture non pas proclamée comme dans bien de secteurs, mais traduite en acte.

Abdoulaye Thiam
Source sudonline.sn

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