Lutte contre l’évasion fiscale – L’enfer pour les paradis fiscaux: Amadou Ba compte sur la coopération de Paris

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Sur la base des révélations de Panama papers, l’Administration fiscale sénégalaise est en train de voir dans quelle mesure des reprises fiscales peuvent être opérées, a annoncé hier Amadou Ba, ministre de l’Économie, des finances et du plan, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français. Mais compte tenu de la complexité de cette traque fiscale, le Sénégal compte beaucoup sur la collaboration de Paris.

Le Sénégal n’est pas resté indifférent au scandale de Panama papers qui continue de défrayer la chronique. Suite à l’éclatement de cette affaire qui a éclaboussé certains Sénégalais, le ministre de l’Economie, des finances et du plan, Amadou Ba, a confirmé hier, lors d’une conférence de presse conjointe avec Michel Sapin, ministre des Finances et des comptes publics de la France, que le Sénégal a reçu «des informations et l’Administration fiscale est en train d’y travailler pour voir dans quelle mesure les reprises nécessaires peuvent être opérées». Mais, précise le ministre, c’est une question qui n’est pas facile sur le plan juridique parce qu’il faut que le droit soit respecté. «Nous avons un problème de prescription qu’il faut régler parce qu’on ne peut pas reprendre un impôt parce que tout simplement on a envie de le reprendre. Ce sont des questions techniques qui sont en train d’être réglées par les Adminis­trations fiscales. Et cela pose la nécessité d’une meilleure collaboration internationale», soutient Amadou Ba. A ce propos, rappelle-t-il, «le Sénégal et la France ont un accord d’échange d’informations. Les deux pays échangent régulièrement des informations à des fins fiscales».
L’évasion fiscale épargne aujourd’hui peu de pays. Ainsi, estime le ministre français des Finances, la lutte contre le phénomène requiert une mutualisation des forces. «Si on veut lutter contre les paradis fiscaux, nous devons agir tous ensemble avec les mêmes critères. Il faut avoir les mêmes procédures, c’est l’avantage du travail qui a été fait au sein de l’Ocde, de l’accord sur l’échange d’informations», plaide Michel Sapin.
Le Sénégal a signé le 4 février 2016, à Paris, l’accord multilatéral d’échange d’informations de l’Ocde. Selon Amadou Ba, «le Sénégal s’est inscrit dans cette voie de transparence fiscale et le Président Macky Sall représente l’Afrique au sein du G20 et un peu le porte-étendard des questions de transparence. Donc, toutes les questions liées à la mobilisation des ressources, à lutte contre les flux illicites, la voix du Sénégal se fait entendre».
Quid de l’idée de création d’un paradis fiscal au Sud du Sénégal ? L’argentier du Sénégal rassure : «J’en ai entendu parler. Mais c’est impossible. Ça ne marche pas comme ça. Je pense qu’il y a eu une confusion entre paradis fiscal et zone économique spéciale. Dans tous les cas, que cela soit la zone économique spéciale ou ce qu’il est convenu d’appeler paradis fiscal, ce n’est vraiment pas prévu. Ce ne sera pas fait et ça n’appartient pas à un privé de parler de création de zone économique spéciale ou de paradis fiscaux. Il n’y a pas de projet en ce sens qui soit connu et traité par le gouvernement du Sénégal.»

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