Malal Talla alias Fou Malade se défoule: « Awadi a failli et il est très contradictoire. Il a troqué son manteau de révolutionnaire pour des raisons pécuniaires »

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Malal Talla alias Fou Malade n’est pas du tout content, et pour cause. Le célèbre rappeur a ouvert le feu sur tout ce qui bouge. En effet, le rappeur en veut à Didier Awadi qui, selon lui, a troqué sa veste de révolutionnaire pour travailler avec Wade. Parlant de ses concerts qu’il a l’habitude de donner dans les prisons, Fou Malade file une information de taille. « Le Directeur de la maison d’arrêt du Camp Pénal m’a dit que je filais les informations au journal L’As », révèle-t-il.

L’As : Cela fait longtemps que vous n’avez pas mis sur le marché un album. Que devient Fou Malade ?
Fou Malade : Je suis un artiste, je suis en même temps le directeur du label Young Koung Koung studio. Donc depuis un certain temps, on travaille sur des produits très importants, à savoir la production de RapAttack patate qui est lancée sur le marché depuis le mois de juillet, la production de « Gnamu Mbam » qui va bientôt sortir et dont la réalisation est finie, et l’album aussi de Niagass va sortir. Le clip passe déjà à la télévision et est très apprécié. Sinon, Fou Malade ne va pas sortir d’album c’est plutôt le bat’haillon blind-d composé entre autres de Fakhman, de Dj Alla et de Malal Talla alias Fou Malade. Actuellement, on est en train de travailler sur le choix de nos thèmes à aborder.

Vous avez été choisi pour composer l’hymne du tube de l’année. Qu’allez-vous proposer au public ?

Pour le tube de l’année, j’ai été choisi pour faire l’hymne. Je suis en train d’y travailler et dès mercredi Ndlr : aujourd’hui. L’entretien a eu lieu dimanche), les mélomanes en sauront quelque chose, parce que ça va passer à Real one.

Quel est votre pronostic pour les groupes sélectionnés cette année ?

Il y a Daraa Dji qui est très crédible, il y a aussi Awadi qui est crédible et beaucoup plus connu que Rap attack, que Express de Diourbel qui a fait un album extraordinaire et qui en fait partie, il y a aussi le groupe de Yeumbeul qui en fait partie, il y a 23 3. La partie va être serrée.

Où en êtes-vous avec Prison Tour ?

Pour Prison Tour, nous avons fait cette année la prison des enfants avec des ateliers d’écriture ; avec le soutien de la cellule d’appui à la protection de l’enfance (Cape), logée au niveau de la présidence de la République. On a aussi eu le soutien du ministère de la Justice. Il y a eu juste un petit problème concernant le concert à la maison d’arrêt du Camp pénal, qui ne s’est pas tenu pour une première fois. C’est un concert qui devait avoir lieu au mois de mai.

Qu’est ce qui s’est passé ?

Quand j’ai été au Camp Pénal, j’ai été surpris par la réaction du directeur qui m’a fait savoir que le concert ne pouvait pas avoir lieu. Il m’a dit que je suis la personne qui donne des informations au journal « L’As ». Il m’accuse de sortir les cafards de la prison que, selon lui, je livre à la presse. Ce n’est pas mon travail d’informer la presse, d’inciter la presse d’écrire des choses qui n’existent pas. Peut-être qu’il a s’est fondé sur le fait que le journal « L’As » soit le journal de mon grand frère. Je suis une grande victime par rapport à ce problème ; mais je ne sais pas d’où les journalistes de « L’As » tiennent leurs informations. Ce n’est pas Malal, parce que déjà ce que « L’As » dit, Malal l’a dit il y a 10 ans. Mes textes datent d’avant l’existence du journal « L’As ».

En 2003 déjà, j’avais sorti une chanson sur la prison, appelée « Niari kasso », que j’ai faite avec Fakhman et qui ne parle que de ça. Et en 2003, « L’As » n’existait pas. J’ai été très surpris quand ils m’ont dit : oui Malal, c’est toi qui informes le journal « L’As ». C’est quand même assez gauche et bizarre que je me trouve interdit d’entrer dans cette prison, alors que tout le monde le fait. Avec le travail que nous faisons dans ces prisons, l’importance et l’intérêt que nous portons à ces prisonniers, il devait soutenir le projet. Parce qu’au moment où je vous parle, les moyens financiers manquent, on se débrouille pour les trouver. Donc, c’est un travail à soutenir c’est-à-dire qu’il ne faut pas voir Malal comme un ennemi mais plutôt comme quelqu’un qui a besoin de s’associer avec l’administration carcérale pour bien faire les choses.

Est-ce que le directeur a le droit de vous interdire l’accès à cette prison ?

La décision ne doit pas venir du camp pénal, elle doit plutôt venir du directeur de l’administration pénitentiaire et je suis en bons termes avec lui. D’ailleurs même, je lui ai écrit une demande d’audience à cause de ça. Le directeur du camp pénal ne s’intéresse pas à des concerts de rap. Par exemple, j’ai vu Serigne Aïdara Mbacké organiser des conférences religieuses, des combats de lutte ont été organisés là-bas entre la période de l’annulation de notre concert et maintenant. Donc moi, je ne comprends pas et j’ai besoin de comprendre ; et lui-même je l’ai rencontré, on a parlé, il y avait un témoin et je lui ai demandé s’il y avait un problème entre nous. S’il y en a, il faut lever le malentendu, je suis venu en tant que petit frère et partenaire. Dites-moi ce qui ne va pas. Il me dit : oui Malal, il n’y a pas de problèmes patati patata, c’est des dispositions sécuritaires qui ne sont pas encore effectives et puis à ce qu’il paraît, je crois que c’est toi qui informes à l’extérieur ; par exemple quand il y a un problème au camp pénal, c’est toi qui informes.

Quels sont vos rapports avec les prisonniers ?

Il n’y a rien à dire sur ce point, car je prépare les prisonniers. Naturellement. C’est normal. Il m’arrive de discuter avec eux et ils me disent leurs conditions de détention. Récemment, ils se sont inquiétés de la réduction de leur budget. Il y a des détenus qui n’ont pas de parents qui viennent les voir. Et ces derniers peuvent mourir.

Qu’est-ce que vous avez eu à faire concrètement pour les détenus ?

Concrètement, c’est la réalisation de l’album de Requin (Ndlr : un rappeur récemment libéré et qui a mis sur le marché un album). Nous ne sommes pas l’Etat. Nous ne sommes pas subventionnés pour mettre sur pied des centres de réinsertion sociale. Nous avons une structure privée et si nous pouvons réinsérer les gens par ce que nous savons faire, à savoir le Hip-Hop, on le fait. Je ne peux pas réinsérer un détenu par la couture, parce que ce n’est pas mon métier. D’ailleurs, pour prouver que ce que nous faisons intéresse les prisonniers, il y a des détenus comme Odio Badji, qui écrivent des textes. Il a envie de devenir comme Requin. À chaque fois que je passe voir Odio, il me dit que tout ce qu’il a comme argent, il achète un stylo et un cahier pour écrire ses textes. Requin est devenu un miroir, un exemple pour beaucoup de détenus. Ce que nous voulons, c’est que la formation Hip-hop soit formalisée en milieu carcéral. Nous l’avions demandé et nous attendons toujours.

À 10 jours du Fesman, quel regard portez-vous sur l’organisation, la communication…

Puisque nous en parlons, cela veut dire que la communication sur le Fesman passe et les gens en parlent. Par rapport à mon domaine, le Hip-hop, les cultures urbaines ont été confiées à Awadi qui est nommé commissaire sur le plan international ; et il y a aussi Amadou Fall Bâ qui a été nommé.

Est-ce que la nomination de Awadi comme commissaire est logique ?

(Il observe un temps d’arrêt). Moi, je faisais partie des premiers qui ont dit, à la réunion du comité des 72 heures, de boycotter si c’était Awadi ou Malal ou Matador qui étaient nommés pour s’occuper des cultures urbaines, parce que nous sommes des privés. Nous avons nos structures à nous. Moi, j’ai Young Koung Koung, Matador a Afrik Culture urbaine et Awadi a Sankara. Il y a une instance qui représente tout le mouvement Hip-hop et cette instance, c’est le comité des 72 heures. Si le théâtre est confié au Théâtre national Daniel Sorano, la musique à l’Orchestre national et la littérature à la Direction du Livre et de la Lecture, donc le hip-hop doit être confié à un officiel. C’est-à-dire que Awadi n’est pas un officiel, ni Matador, ni Malal. Donc le comité des 72 heures, même s’il n’existe pas formellement, le hip-hop dans le Fesman doit revenir à cette instance. Le problème est qu’il n’existe pas de papier qui structure cette instance ; parce qu’à chaque réunion, les gens tergiversent et s’attardent sur des questions qui n’ont aucune importance. Au finish, moi, j’y vois un petit complot, c’est-à-dire que les gens ne voulaient pas que cette instance soit une association.

Qui par exemple ?

Je ne nommerai personne, mais je veux dire par exemple qu’il y a des choses qui devraient relever de la responsabilité du président de cette instance, Simon de Bisbi clan, qui aurait pu prendre des décisions. Nous n’avons pas compris pourquoi nous n’avions pas structuré les 72 heures. Quand je parlais du boycott, tous les rappeurs étaient d’accord avec moi. Seulement, quand Awadi est venu, les rappeurs ont retourné leurs vestes, à l’exception de Maxy Crazy.

Quelle a été la réaction de Awadi ?

J’en ai discuté avec lui et il m’a dit que je suis courageux et que je suis franc. Le fait de refuser que le comité des 72 heures soit une association, c’était une façon de se dire qu’avec le Fesman, il y aura beaucoup d’argent, donc ils ont mis en avant leurs intérêts personnels, au lieu de ceux du mouvement. Ici l’esprit des gens, c’est de tout ramener à leur propre personne, à leur structure alors que ce n’est pas bien. Si nous avons créé les 72 heures, c’est pour fédérer tout le mouvement Hip-hop sénégalais. Ce que je comprends, c’est que les 72 heures ont été utilisées pour permettre à certaines personnes comme Simon et Awadi de régler leurs propres problèmes au nom de cette instance. C’est des intérêts crypto personnels. A ce rythme, ça va tuer les 72 heures. En plus, le cachet du Fesman n’est pas gros. Il y a des gens qui, pour 15 minutes de spectacle, vont recevoir un million. Awadi ne rend compte à personne. Il doit nous dire combien les organisateurs lui ont donné pour le Hip-hop.

Awadi qui tire tous les jours sur Wade et qui travaille pour un projet de Wade, ce n’est pas étonnant ?

C’est là où il y a contradiction. Il a profité de l’inauguration du monument de la renaissance pour présenter son album et le thème du Fesman est axé sur la renaissance. Awadi a failli et il est très contradictoire. Il a troqué son manteau de révolutionnaire pour des raisons pécuniaires. L’argent est dangereux. Il y a des révolutionnaires qui ont tout perdu à cause de l’argent. Aujourd’hui, je me demande à quoi sert d’insulter un Pacotille parce qu’il a chanté Abdoulaye Wade. Pourtant, Pacotille l’a assumé. Mais quand il faut utiliser le discours engagé pour en retour s’en servir pour des raisons pécuniaires, il y a danger. Il a travaillé avec la Délégation générale qui est composée de Syndiély Wade, de Aziz Sow, des membres du gouvernement…. Aujourd’hui, Awadi travaille pour le gouvernement. Je pense que c’est la plus grande contradiction du mouvement Hip-hop. Il était connu pour son discours engagé et à cause du Fesman, il risque de tout perdre.

Propos recueillis par Samba THIAM et Nima Bocar DAFF
LASQUOTIDIEN.INFO

4 Commentaires

  1. Mala moi je trouve que c’est toi qui es contradictoire. Awadi est révolutionnaire mai il est avant tout un citoyen sénélagais. Le fesman n’est pas un projet de Wade, ce n’est qu’une continuité de ce que ses prédecesseurs lui ont laissé; et ça ne lui appartient pas du tout, ça appartient à tous les sénégalais et à toute la communauté noire. Alor je ne vois pas pourquoi Awadi qui se dit panafricaniste ne devrait pas oeuvrer pour la réussite de la plus grande célébration de la culture noire. Stop being jealous please! Sénégal gnoko bok ce n’est pas le Sénégal de Laye Wade mais celui de tous les sénégalais

  2. Mala moi je trouve que c’est toi qui es contradictoire. Awadi est révolutionnaire mai il est avant tout un citoyen sénélagais. Le fesman n’est pas un projet de Wade, ce n’est qu’une continuité de ce que ses prédecesseurs lui ont laissé; et ça ne lui appartient pas du tout, ça appartient à tous les sénégalais et à toute la communauté noire. Alor je ne vois pas pourquoi Awadi qui se dit panafricaniste ne devrait pas oeuvrer pour la réussite de la plus grande célébration de la culture noire. Stop being jealous please! Sénégal gnoko bok ce n’est pas le Sénégal de Laye Wade mais celui de tous les sénégalais

  3. Yaw mina si tu maitrises pas ton sujet alors faut la boucler. Le raisonnement de Malal est tres pertinent. Pourquoi serait il Jaloux de Awadi? Je te rapelle que Malal fait parti des derniers venus du mouvement et l’un des plus respecte a cause de son discours aussi bien a Jolof qu’a l’etranger. Quant a awadi mome, il ferait mieux de faire gaff a ce vieux demon qui detruit tout ce qu’il touche.

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