Mali: les rebelles sont entrés dans Tombouctou

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Les rebelles touareg ont pénétré dans la principale ville du nord Mali encore sous contrôle des forces gouvernementales. Des miliciens arabes loyalistes ont pris position pour protéger la ville.
Après avoir pris Kidal vendredi et Gao samedi, les rebelles touareg sont entrés dimanche à la mi-journée dans la ville de Tombouctou, dernière ville du nord-est du Mali encore sous contrôle gouvernementale.
« Oui, les rebelles sont arrivés dans Tombouctou. Au moment où je parle, je les vois (se diriger) vers une banque de la ville », a déclaré un habitant, interrogé au téléphone depuis Bamako, et dont le témoignage a été confirmé par plusieurs autres sources précisant notamment qu’il y actuellement peu de coups de feu.
Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) « informe que son état-major cerne la ville de Tombouctou pour déloger le reste de l’administration politique et militaire malienne (…) », indique ce communiqué mis en ligne dimanche sur le site Internet du groupe rebelle, qui annonce la « libération complète » de la région de Gao. Selon des témoins, interrogés au téléphone depuis Bamako, des tirs ont été signalés dimanche matin en provenance de la périphérie sud-est de Tombouctou.
Des miliciens arabes loyalistes ont pris position pour défendre la ville où de nombreux militaires des forces gouvernementales se sont mis en civil et ont quitté leurs positions, a appris l’AFP de sources concordantes. « Ce sont les miliciens arabes qui défendent aujourd’hui la ville de Tombouctou. De nombreux militaires de l’armée se sont habillés en civil et se sont retirés » de leurs positions, a déclaré à l’AFP Alhader Tindé, fonctionnaire au gouvernorat de Tombouctou.
« Vers l’aéroport, j’ai vu des miliciens arabes qui ont pris position. On ne voit pas de militaires en ville. Ils se sont déshabillés et sont en civil », a reconnu Moussa Haïdara, un policier local. « Les miliciens tirent en l’air dans des quartiers. Ils ont la ville en main. Et je crois qu’ils feront face aux rebelles « , a estimé cette source. Quasiment aucune boutique n’était ouverte dimanche dans la ville, toujours selon des témoins, interrogés au téléphone depuis Bamako.
La milice arabe locale a pris contact avec les deux groupes rebelles touareg qui assiègent la ville, selon l’un des chefs de cette milice. « Nous avons pris contact avec deux groupes de rebelles au nord et à l’est de Tombouctou. Nous leur avons dit de ne pas entrer dans la ville, pour éviter les actes de violences », a déclaré Brahim Ould Handé, chef de cette milice. « Nous contrôlons la ville. Nous avons dit aux rebelles que c’est notre ville. Ils peuvent se mettre à côté, mais nous ne souhaitons pas qu’ils rentrent en ville », a affirmé la même source.

Selon des sources concordantes, la ville de Gao est tombée dans la nuit de samedi à dimanche aux mains des rebelles, qui ont investi les deux camps militaires. « Les deux camps de Gao sont tombés entre les mains de différents groupes rebelles. Gao est entre leurs mains », a déclaré à l’AFP un conseiller du gouverneur, interrogé au téléphone depuis Bamako. « Nous contrôlons le camp qui est à la sortie de la ville », a indiqué à l’AFP un élu de la région, Mohamed Assale, rallié aux rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), principale composante de la rébellion. « Les rebelles islamistes contrôlent le camp 2 qui est à l’intérieur de Gao. Avec les islamistes, nous avons le même objectif, la lutte contre le pouvoir malien », a précisé cette source.
Principale ville du nord Mali encore sous contrôle des forces gouvernementales, à environ 1000 km au nord-est de Bamako, Gao abritait l’état-major de l’armée pour toute la région septentrionale. Il s’agit d’une grosse prise pour la rébellion.
Selon des témoins, interrogés par l’AFP dans la nuit de samedi à dimanche, les portes de la prison civile ont été ouvertes de force par des inconnus, et plusieurs bâtiment publics ont été pillés par des civils. Les responsables de plusieurs ONG internationales basées à Gao ont quitté la ville, selon une source sécuritaire sur place.
Le chef de la junte militaire au pouvoir depuis le 22 mars à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, avait ordonné samedi soir à l’armée de « ne pas prolonger les combats », laissant de facto la ville ouverte aux rebelles qui y avaient lancé des attaques dans la matinée. A un millier de kilomètres au nord-est de Bamako, Gao, environ 90.000 habitants, abritait l’état-major des forces gouvernementales pour toute la région Nord.
Avec AFP

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