Mme Niass Yaye Fatou Diagne, présidente du mouvement des femmes du Fap : «Moralement, le Pm ne doit pas militer à l’Apr»

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«Macky Sall doit commencer les audits à partir de 2000 s’il veut être équitable»
Investie sur la liste départementale de Guinguinéo par la coalition Bokk Guiss Guiss, Yaye Fatou Diagne est sûre de sortir vainqueur dans sa localité où l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, n’a pas fait de grands résultats. Par ailleurs, la présidente du mouvement des femmes du Front des Alliances patriotiques (Fap) se dit révoltée par la décision du Pm, Abdoul Mbaye, de militer à l’Apr. Selon elle, c’est moralement inacceptable. Elle demande d’ailleurs à Macky Sall de s’auditer d’abord s’il veut être équitable.

Confirmez-vous être investie à Guinguinéo ?

Oui, je suis investie comme tête de liste départementale par la coalition Bokk Guiss Guiss.
Quelles sont vos chances dans cette localité dirigée par un ancien Premier ministre, en l’occurrence Souleymane Ndéné ?

Mes chances dépendent des résultats que l’ancien Premier ministre a faits dans la zone. Je pense que son bilan est dérisoire. En plus, il n’est pas tête de liste départementale pour son parti.

Etes-vous de ceux qui pensent que la majorité présidentielle doit dominer au Parlement ?

Non ! Dans l’évolution de notre démocratie, nous devons faire la part des choses maintenant. Donner à quelqu’un le pouvoir absolu, je pense que c’est ce qui a été à l’origine des événements du 23 juin. Parce que si le président sortant a envisagé de faire passer la loi des 25%, c’est parce qu’il comptait sur sa majorité. Pour que cette idée n’effleure plus l’esprit de quiconque, une majorité à l’Assemblée n’est plus à l’ordre du jour. Par rapport à l’évolution de notre démocratie, ce serait un équilibre et même un recul. Pour gouverner, il n’est pas dit qu’on a obligatoirement besoin d’une majorité à l’Assemblée. Les élections législatives sont des élections de localités.

La majorité présidentielle a souvent plus de chance d’être majoritaire. Comment comptez-vous inverser cette tendance ?

Ce n’est pas une question d’inverser la tendance. C’est plutôt une question de sensibilisation, d’expliquer clairement qu’on n’a pas besoin de majorité pour gouverner. C’est une arnaque politique de faire comprendre aux populations que si on élit un président de la République, on doit nécessairement avoir une majorité au Parlement pour bien gouverner.

Votre parti a été proche du Pouvoir ; quel a été votre position lors de l’élection ?

Non, là il y a eu amalgame. Ce n’est pas notre parti qui était proche du pouvoir. On est en politique mais aussi on est en vie en société. Notre leader, en l’occurrence le Président Ahmet Khalifa Niasse, a des rapports d’amitié qui le lient au président Wade qui datent de plus de 40 ans. Lors de l’élection présidentielle, il n’y avait pas de mot d’ordre. Ce n’était pas le parti qui a soutenu Wade mais le président du présidium.

Comment appréciez-vous les premiers pas de Macky Sall en tant que Chef d’Etat ?

Je vois qu’il essaie de trouver ses marques. Mais il y a un acte que je déplore sincèrement à l’endroit du Premier ministre qui dit qu’il va militer à l’Apr. Je pense que moralement, le Premier ministre n’a pas le droit de le faire.

Pourquoi ?

Parce que notre pays était dans un tourbillon. Et lors de l’élection présidentielle, la plupart des Sénégalais s’étaient engagés et ont montré leur position. Notre actuel Premier ministre avait choisi de rester apolitique dans son coin. Il a suffi qu’on le nomme Premier ministre pour que monsieur dise qu’il s’intéresse à l’Apr. Je pense qu’on ne l’a pas nommé pour qu’il milite activement à l’Apr. Il doit plutôt s’activer à régler nos problèmes.

En quoi cela peut-il gêner ?

Je dis qu’il y a changement de mission de sa part. Il ne s’est jamais intéressé à la politique. Pourquoi le faire maintenant ? Moi, moralement, je ne l’accepte pas. S’il milite, il est sûr qu’il sera partisan. Ce sont les assises qui ont facilité la coalition pour élire Macky Sall. Elles ont même demandé à Macky Sall de démissionner de son parti. Elles ont, clairement, dit que le Sénégal ne gagnerait pas à ce que son président soit chef de parti. Ce qu’on a toujours vu, c’est que les gouvernements utilisaient les budgets de l’Etat qui devaient être mis au service des populations pour faire de la politique. Et nous devons rompre d’avec cette démarche. Les gens qui dirigent, en l’occurrence le Premier ministre et ses ministres, devraient être éloignés du registre du militantisme responsable politique. Non seulement Macky Sall n’a encore rien dit sur le fait qu’il est toujours président de parti contrairement aux assises, son Premier ministre dit qu’il va militer à l’Apr. On va vers quoi ? On aura un comité directeur de l’Apr au Conseil des ministres.
Quelle est votre appréciation du patrimoine déclaré de Macky qui a fait tant polémique ?

Nous avons fait un calcul avec des amis sur cela et nous avons trouvé que pour avoir un tel patrimoine, on devait lui faire une épargne de 200000 francs par jour depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui. Maintenant par quels moyens il les a eus, ça laisse à désirer. On a parlé des audits. Il n’a qu’à les faire. Et on situera le problème. S’il veut être équitable, il devra commencer les audits à partir de 2000. Mais il ne peut pas auditer les autres alors qu’il était à l’intérieur. Je pense que ça ne donne pas de crédit.

Source : La Tribune

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