Monsieur le Président Macky SALL, non à des ministres au passé délictueux ! Par Tafsir Ndické DIEYE

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Monsieur le Président Macky SALL,  non à des ministres au passé délictueux !

Monsieur le Président, dans une lettre que nous vous avions adressée au lendemain de votre formidable victoire, nous vous disions ce qui suit : « Une chose est sûre ; il nous faut opérer une rupture globale avec la gestion clanique et familiale de l’Etat. Il nous faut changer la donne car la médiocrité, l’arbitraire et l’impunité comme système de gestion, ça suffit. Ce pays a besoin de ce que disait Serigne Moustapha SY ibn Serigne Cheikh Ahmet Tidjane : un redressement moral. Nous ajoutons qu’un tel redressement moral est impératif et doit précéder et accompagner tout redressement économique et social. C’est pourquoi, il faudra bien veiller, monsieur le Président, en plus de leur compétence, sur la moralité des futurs membres de votre équipe. Monsieur le Président, il faut que les événements qui découleront de vos premières mesures fassent naître le bonheur dans le cœur du peuple sénégalais. »

D’après le Quotidien du mardi 10 avril 2012, il paraît que votre premier ministre aurait été inculpé dans des affaires d’escroquerie et d’abus de confiance portant sur plusieurs centaines de millions. D’après ce même journal,  il aurait même un dossier pendant devant la Justice. Le même article du Quotidien dit que deux de vos ministres ne seraient pas de bonnes mœurs : l’un serait un ancien escroc – prisonnier, l’autre un ancien violeur de femme. Nous souhaiterions être fixés sur la véracité de telles accusations.

Nous sortons d’un régime qui nous avait habitués à l’impunité. Aujourd’hui, il est temps que vous soyez très regardant sur le choix de vos collaborateurs afin de nous épargner des gouvernements dans lesquels, des hommes et des femmes, au passé criminel, seraient promus à des responsabilités indignes de leur conduite délictueuse. Au début de l’alternance sous Wade, l’un de ses ministres avait été accusé d’avoir un passé pas clean, il s’agit de Mamadou Seck. Il avait démissionné de ses fonctions ministérielles pour mettre à l’aise son Président et son gouvernement et permettre à la justice de faire son travail. Après être blanchi par cette même justice, il était revenu dans l’exécutif. Un geste que nous avions tous salué en son temps. Nous pensons que ceux qui sont suspectés actuellement devraient avoir la même attitude pour vous mettre à l’aise.

En effet, des ministres au passé douteux ne doivent plus continuer à cheminer à vos côtés. Cela ne rassure pas le peuple ; surtout que vous aviez promis d’assainir les mœurs dans la manière de gouverner ce pays. Vous avez promis des audits en précisant, le 03 avril 2012, que vous n’allez protéger personne. Ces cheveux dans la soupe compliqueront au peuple sa digestion. Vous n’avez pas que des amis dans la population. Lorsqu’un ministre a un passé incommodant,  il faut savoir s’en démettre même s’il est de votre propre parti.

Monsieur le Président, depuis des années, les partis politiques et la société civile réclament un ministre de l’intérieur neutre. Des voix, très autorisées, s’élèvent pour vous le rappeler. Tous ces bruits de bottes sur le plancher ne sont pas rassurants pour votre gouvernance débutante. Essayez de corriger cela! Nous avons assez de généraux vertueux en mesure d’occuper ce poste. Votre fidèle collaborateur, Mbaye Ndiaye, pourrait faire valoir ses compétences certaines dans un autre ministère d’envergure. Il faut travailler à éviter de répéter les erreurs de votre prédécesseur.

Monsieur le Président, l’une des erreurs de ce dernier fut d’opter pour une gestion solitaire de l’Etat ; ceci a fini dans des pratiques nébuleuses, hasardeuses et médiocres. Vous aviez une démarche participative très efficace pendant la campagne électorale. Cette démarche doit continuer en s’adaptant aux exigences de l’Etat. Et nous savons que vous avez, dans votre parti, dans les coalitions Macky 2012 et Benoo Bok Yakaar, et au sein de la population des esprits assez libres et féconds, sur qui vous pouvez compter pour des échanges fructueux.

Monsieur le Président, il urge que vos ministres parlent aux syndicats d’enseignants afin de sauver l’année scolaire. Certes, en ce moment, vos occupations et vos préoccupations sont énormes. Mais, l’année scolaire n’attend pas. Le temps file. Cela ne peut pas attendre. Cela ne doit plus attendre. Il faut faire quelque chose pendant qu’il est encore temps. Vos deux ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, bénéficient d’une très bonne image. Ils sont appréciés par les principaux concernés. Alors, qu’ils diligentent le processus idoines pour sauver l’année scolaire !

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie dont :

Odeur de sang (polar), Silence ! On s’aime poésie

Editions Le Manuscrit, Paris mars 2008

Horreur au Palais, Coédition NEI/CEDA Abidjan Novembre 2010

E-mail :ndické[email protected]

 

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