Montant de la caution pour les élections législatives : Pouvoir et opposition partagés

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La caution pour les élections législatives a été fixée à 15 millions de FCfa. Elle note ainsi une baisse de 5 millions, a annoncé, mardi, la Direction générale des élections, structure rattachée au ministère de l’Intérieur. Les partis ou coalitions de partis candidats et les candidats indépendants doivent donc s’acquitter de cette caution qui est remboursée lorsque le candidat obtient au moins un siège. Les avis sont, toutefois, partagés quant à l’opportunité d’une telle somme.

Maël Thiam, administrateur de l’Apr : « La poire a été coupée en deux »
Pour Maël Thiam, administrateur de l’Alliance pour la République (Apr), parti au pouvoir, l’opposition en réaction à son déficit de programme s’agrippe sur des théâtralisations. Mais en réalité, est-il d’avis, il n’y avait pas de quoi calomnier.

M. Thiam est persuadé qu’en définitive, une somme raisonnable a été arrêtée. « Je rappelle qu’il y avait deux parties durant les négociations qui ont finalement abouti à fixer la caution à 15 millions. L’une s’était prononcée pour la somme de 20 millions, tandis que l’autre parlait de 5 millions de FCfa. Le ministre de l’Intérieur a coupé la poire en deux. Ainsi, on se retrouve avec la somme de 15 millions de FCfa », a-t-il rappelé. En somme, relève M. Thiam, il n’y avait décidément pas de quoi spéculer. Il serait incompréhensible, voire inacceptable, pour Maël Thiam, qu’une organisation d’ordre que ce soit, qui aspire à aller à l’Assemblée nationale, ne soit pas en mesure de mobiliser la somme de 15 millions de FCfa. Une telle organisation ne doit raisonnablement pas nourrir des ambitions d’aller à l’Assemblée nationale où la voix du peuple est représentée, a-t-il tranché.

Moussa Sy, maire des Parcelles Assainies : « La somme arrêtée exclut, de facto, certaines organisations »
Moussa Sy, maire de la commune des Parcelles assainies, déplore le fait de voir la caution fixée à 15 millions de FCfa. « Cette mesure interdit, de facto, certaines organisations à prendre part aux échéances électorales. Ce qui, de mon point de vue, n’est pas démocratique. Il est assez navrant de constater qu’au Sénégal, il est plus facile de former un parti politique que de prendre part à une échéance électorale, au vue notamment des conditions de participations », a-t-il dit. Ce qui décidemment peut constituer, à son appréciation, « un frein à la démocratie ». M. Sy en appelle, dès lors, à définitivement résoudre ce problème de manière à fixer une somme irrévocable. Ce qui permettra de dépasser toute velléité de débat allant dans ce sens, a-t-il souligné. Poursuivant son propos, le maire des Parcelles assainies souligne que tous les citoyens sont d’égale dignité. « Tu ne peux pas, dans un premier temps, faciliter les conditions de constitution d’un parti politique et vouloir en même temps restreindre le nombre de participants aux élections. C’est contradictoire, d’où l’incontournable nécessité de revoir, en amont, les conditions d’acquisition de récépissé », a-t-il suggéré.

Mouhamadou Mbodj, coordonnateur du Forum civil : « Le débat n’a plus lieu d’être »
D’après Mouhamadou Mbodj, coordonnateur du Forum civil, l’Article L. 171 du code électoral tranche véritablement la question. Il y est clairement indiqué qu’ au plus tard 150 jours avant le scrutin, un arrêté du ministre chargé des Elections fixe le montant du cautionnement qui doit être versé au Trésor public par le mandataire d’un parti politique, d’une coalition de partis politiques, des personnes indépendantes ayant présenté une déclaration de candidature. Ce cautionnement est remboursé dans les 15 suivant la proclamation définitive des résultats à la liste de candidats ayant obtenu au moins un élu à l’Assemblée nationale.

Partant de cet article, M. Mbodj pense que le débat n’a plus lieu d’être. Toutes les franges représentatives se verront rembourser leur caution, si elles sont parvenues à obtenir, au moins, un député. Il ne faut pas oublier qu’une élection représente un coût énorme pour le contribuable sénégalais, a-t-il ajouté. Ce sont beaucoup de moyens qui sont déployés par l’Etat à partir de fonds appartenant aux contribuables, rappelle le coordonnateur du Forum civil.

Assane Ba, membre du Pds : « La somme relève d’une discrimination notoire »
Assane Bâ qui a parlé au nom du Pds indique sa formation n’a pas de problème par rapport à la somme de 15 millions de FCfa qui a finalement été arrêtée. « Depuis 1972, le Pds a pris part à toutes les échéances électorales du Sénégal, c’est dire que le problème n’est pas à ce niveau. C’est juste un problème d’éthique », a-t-il dit. Il est en effet, selon lui, inacceptable de vouloir exclure une frange de la population, à prendre part à des élections. « Quand on fixe la caution à une somme aussi élevée, c’est sûr que certaines organisations ne seront pas en mesure de participer aux échéances. Ce qui décidemment relève d’une discrimination notoire », a dénoncé le libéral. Il invite l’Etat du Sénégal à baisser la caution afin de permettre le plus de citoyens qui le désirent de participer aux législatives.

Recueillis par Oumar BA

lesoleil.sn

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