Monument de la Renaissance: Wade ne touchera pas un franc

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Le ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye a enfin tranché la question : «Aucun franc ne sera versé à Wade en vertu de « droits de propriété intellectuelle ». Abdoul Aziz Mbaye, en marge de la célébration de la journée internationale du théatre, répondait-là, ce mercredi 27 mars, à une question relative aux 35% de recettes à titre de «droits d’auteur» que l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade s’est adjugés sur les revenus générés par le Monument de la Renaissance africaine.

En conférence de presse, ce mercredi à Dakar, le ministre de la Culture est allé plus loin en lançant : «Que Wade nous dise en vertu de quoi il peut revendiquer des droits d’auteurs sur le monument. S’il donne une bonne réponse à cette question, il pourra alors encaisser de l’argent.»

Ce monument réalisé par une entreprise coréenne et le site sur lequel il a été construit, rappelons-le, l’ont été à partir de fonds obtenus sur la vente de terrains du domaine public national. Une vente et un financement qui, à l’époque, avait cristallisé toutes les piques et polémiques quant au caractère nébuleux et aux antipodes de l’orthodoxie. Bref, une spéculation… «monumentale» sur un domaine public national et dont le «concepteur » Wade avait fait sa propriété en en réclamant 35% des recettes générées par l’ouvrage.

Celui-ci en avait confié la direction à l’ancien ambassadeur, Abdel Kader Pierre Fall qui, en était l’administrateur et une fondation avait même été agitée par l’ancien président-concepteur du monument et dont la gestion devait être confiée non pas à son fils Karim, mais à sa fille Sindjély. Une fondation qui par ailleurs, serait chargée de récolter les recettes du Monument « au profit de la Case des tout-petits », ainsi qu’en avait décidé président-concepteur.

Mieux, pour permettre à l’infrastructure de faire rentrer beaucoup d’argent, l’administrateur du monument de la renaissance avait à l’époque même annoncé une société d’exploitation dotée d’un budget de 200 millions dont 55% du capital proviendrait de l’Etat et le reste à partager entre deux actionnaires, l’un 30% et l’autre 15%, sans que l’on sût qui était l’un et, qui était l’autre ?

Le statut juridique de ladite société d’exploitation en faisait en tout cas une société anonyme à participation majoritaire publique et les détails de cette création devaient être « publiés dans un journal à publication légale ».
Lorsque les autorités des marchés publics avaient voulu mettre le nez dans le monument, l’administrateur du monument déclarait alors n’avoir reçu « aucune demande concernant un audit du montage financier du monument » avant d’ajouter que celui-ci « n’est pas une société publique, donc il ne peut pas être dans le champ de l’autorité qui s’occupe des marchés publics ».

Il n’empêche, le caractère de « propriété privée » dont Wade avait habillé « son » monument était suivi d’acte avec l’enregistrement de celui-ci à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) par son représentant Me Ousseynou Fall, de même qu’il l’avait également déclaré au Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda), ainsi que l’avait écrit notre confrère de « La Gazette ». Ce dernier nous apprenait par la même occasion que l’édifice a été créé au même titre que le Musée des civilisations et que le financement « a été complètement pris en charge par l’Etat du Sénégal, par le biais d’un contrat signé entre le ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire (Assane Diagne à l’époque) et l’entreprise Nord coréenne, Mansudae group chargé de la construction ». C’était le 28 juillet 2007.

Pas 14 mais 85 milliards
Mieux, pour convaincre la partie coréenne à s’engager dans la réalisation de ce joyau, les autorités sénégalaises étaient obligées de procéder à un change en cédant les terres d’une valeur de 11 milliards de francs Cfa en échange de la construction de l’édifice, écrivait notre confrère.

Toujours est-il que le flou artistique qui a toujours entouré ce dossier n’était toujours pas dissipé, même lorsque Macky Sall, le candidat en pleine campagne électorale 2012, avait bien voulu lâcher quelques chiffres sur la question fustigeant le mode financement et estimant que le monument a été érigé non pas avec 14 mais « 85 milliards de FCfa », a succédé à président-concepteur au pouvoir. Lui, Macky, qui avait promis de « démolir » le monument s’était contenté tout au moins, à travers son premier décret de répartition des services de l’Etat, de le placer sous la tutelle du ministère de la Culture et du tourisme à la tête duquel il venait de placer Youssou Ndour. Ledit ministère scindé en deux par la suite, c’est Abdoul Aziz Mbaye, ministre de la Culture qui en a hérité.

L’édifice est toujours debout, mais son ombre plane encore sur le chemin de la transparence et de la restitution des biens publics « sauvagement » malmenés.

Cependant en janvier dernier, ce sont les inspecteurs de l’Inspection générale d’Etat (IGE) qui ont été commis pour déterminer si les conditions de réalisation du financement et de gestion dudit Monument de la Renaissance ont respecté les règles sur la passation de marchés. Après l’architecte Pierre Goudiaby, premier cueilli dans cette affaire, c’est autour du financier et de l’entreprise coréenne de répondre aux questions des enquêteurs. Mbackiou Faye ainsi que le patron de Mansudae Overseas ont été entendu par les enquêteurs.

Wade, lui, attendrait toujours de renaître sur les cendres pécuniaires du père, de la mère et de l’enfant, debout pour exprimer « l’Afrique qui surgit de l’obscurantisme, des fléaux et des préjugés », ainsi que le stipule l’article premier du décret n° 2003-593 du 16 juillet 2003 portant création du Monument de la Renaissance africaine.

Sudonline

Le ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye a enfin tranché la question : «Aucun franc ne sera versé à Wade en vertu de « droits de propriété intellectuelle ». Abdoul Aziz Mbaye, en marge de la célébration de la journée internationale du théatre, répondait-là, ce mercredi 27 mars, à une question relative aux 35% de recettes à titre de «droits d’auteur» que l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade s’est adjugés sur les revenus générés par le Monument de la Renaissance africaine.
En conférence de presse, ce mercredi à Dakar, le ministre de la Culture est allé plus loin en lançant : «Que Wade nous dise en vertu de quoi il peut revendiquer des droits d’auteurs sur le monument. S’il donne une bonne réponse à cette question, il pourra alors encaisser de l’argent.»

Ce monument réalisé par une entreprise coréenne et le site sur lequel il a été construit, rappelons-le, l’ont été à partir de fonds obtenus sur la vente de terrains du domaine public national. Une vente et un financement qui, à l’époque, avait cristallisé toutes les piques et polémiques quant au caractère nébuleux et aux antipodes de l’orthodoxie. Bref, une spéculation… «monumentale» sur un domaine public national et dont le «concepteur » Wade avait fait sa propriété en en réclamant 35% des recettes générées par l’ouvrage.

Celui-ci en avait confié la direction à l’ancien ambassadeur, Abdel Kader Pierre Fall qui, en était l’administrateur et une fondation avait même été agitée par l’ancien président-concepteur du monument et dont la gestion devait être confiée non pas à son fils Karim, mais à sa fille Sindjély. Une fondation qui par ailleurs, serait chargée de récolter les recettes du Monument « au profit de la Case des tout-petits », ainsi qu’en avait décidé président-concepteur.

Mieux, pour permettre à l’infrastructure de faire rentrer beaucoup d’argent, l’administrateur du monument de la renaissance avait à l’époque même annoncé une société d’exploitation dotée d’un budget de 200 millions dont 55% du capital proviendrait de l’Etat et le reste à partager entre deux actionnaires, l’un 30% et l’autre 15%, sans que l’on sût qui était l’un et, qui était l’autre ?

Le statut juridique de ladite société d’exploitation en faisait en tout cas une société anonyme à participation majoritaire publique et les détails de cette création devaient être « publiés dans un journal à publication légale ».
Lorsque les autorités des marchés publics avaient voulu mettre le nez dans le monument, l’administrateur du monument déclarait alors n’avoir reçu « aucune demande concernant un audit du montage financier du monument » avant d’ajouter que celui-ci « n’est pas une société publique, donc il ne peut pas être dans le champ de l’autorité qui s’occupe des marchés publics ».

Il n’empêche, le caractère de « propriété privée » dont Wade avait habillé « son » monument était suivi d’acte avec l’enregistrement de celui-ci à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) par son représentant Me Ousseynou Fall, de même qu’il l’avait également déclaré au Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda), ainsi que l’avait écrit notre confrère de « La Gazette ». Ce dernier nous apprenait par la même occasion que l’édifice a été créé au même titre que le Musée des civilisations et que le financement « a été complètement pris en charge par l’Etat du Sénégal, par le biais d’un contrat signé entre le ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire (Assane Diagne à l’époque) et l’entreprise Nord coréenne, Mansudae group chargé de la construction ». C’était le 28 juillet 2007.

Pas 14 mais 85 milliards

Mieux, pour convaincre la partie coréenne à s’engager dans la réalisation de ce joyau, les autorités sénégalaises étaient obligées de procéder à un change en cédant les terres d’une valeur de 11 milliards de francs Cfa en échange de la construction de l’édifice, écrivait notre confrère.

Toujours est-il que le flou artistique qui a toujours entouré ce dossier n’était toujours pas dissipé, même lorsque Macky Sall, le candidat en pleine campagne électorale 2012, avait bien voulu lâcher quelques chiffres sur la question fustigeant le mode financement et estimant que le monument a été érigé non pas avec 14 mais « 85 milliards de FCfa », a succédé à président-concepteur au pouvoir. Lui, Macky, qui avait promis de « démolir » le monument s’était contenté tout au moins, à travers son premier décret de répartition des services de l’Etat, de le placer sous la tutelle du ministère de la Culture et du tourisme à la tête duquel il venait de placer Youssou Ndour. Ledit ministère scindé en deux par la suite, c’est Abdoul Aziz Mbaye, ministre de la Culture qui en a hérité.

L’édifice est toujours debout, mais son ombre plane encore sur le chemin de la transparence et de la restitution des biens publics « sauvagement » malmenés.

Cependant en janvier dernier, ce sont les inspecteurs de l’Inspection générale d’Etat (IGE) qui ont été commis pour déterminer si les conditions de réalisation du financement et de gestion dudit Monument de la Renaissance ont respecté les règles sur la passation de marchés. Après l’architecte Pierre Goudiaby, premier cueilli dans cette affaire, c’est autour du financier et de l’entreprise coréenne de répondre aux questions des enquêteurs. Mbackiou Faye ainsi que le patron de Mansudae Overseas ont été entendu par les enquêteurs.

Wade, lui, attendrait toujours de renaître sur les cendres pécuniaires du père, de la mère et de l’enfant, debout pour exprimer « l’Afrique qui surgit de l’obscurantisme, des fléaux et des préjugés », ainsi que le stipule l’article premier du décret n° 2003-593 du 16 juillet 2003 portant création du Monument de la Renaissance africaine.

1 COMMENTAIRE

  1. rien sur les revenus ne doit lui parvenir parceque ce monument a été construit totalement par l’argent du contribuable avec tout le tort que nous a causé cette merde d’statut

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