Niasse dément Wade et recadre le débat sur les bases françaises à Dakar

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Xalimasn.com

Moustapha Niasse, le Secrétaire Général de l’Alliance des Forces du Progrès (AFP), a démenti ce Samedi les affirmations du Président Abdoulaye Wade faisant croire que c’est le Sénégal qui aurait demandé à la France de céder les bases qui abritent ses troupes à Dakar.

Mr Niasse s’exprimait à l’ouverture d’une journée d’étude à l’initiative des Cadres de l’Alliance Nationale des Forces pour le Progrès au Centre de Documentation de l’AFP à Dakar. Moustapha Niasse indique ainsi que « la décision de la France de fermer certaines de ses Bases à l’étranger ou d’alléger les effectifs de certaines d’entre elles (comme au Sénégal) revêt une logique parfaite rendue nécessaire par une adaptation aux nouvelles données résultant des progrès techniques. En même temps, les exigences liées à la restriction des budgets, pour en assurer la maîtrise face à la réduction des ressources disponibles, trouvent dans cette mesure une réponse appropriée ».

Selon le patron de l’AFP, la décision de la France de réduire ses effectifs à Dakar ne saurait dans ce cas être une exigence unilatérale du Sénégal comme le laisse croire la sortie du Président Abdoulaye Wade lors de son discours à la veille du 50ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal, discours dans lequel le Chef de l’état annonçait d’ailleurs que la requête sénégalaise sur la question prenait effet le 04 Avril dernier. Et Mr Niasse de préciser que « les Bases françaises ont été installées dans d’anciens territoires africains placés sous l’autorité de l’ancienne Métropole, depuis le 19ème siècle pour certaines d’entre elles, en raison des avantages stratégiques qu’offraient les sites choisis.

Cependant, explique-t-il, « la fin de la guerre froide et l’affaiblissement du concept de zones d’influence politique, l’évolution des technologies, des moyens de communication moderne et des réseaux d’intervention, en fonction du développement des progrès scientifiques accomplis dans la recherche de voies nouvelles d’actions de ces forces, ont grandement réduit la nature et le contenu des mécanismes logistiques qui prévalaient antérieurement ». A cela s’ajoute ce que Niasse appelle « la réalité nouvelle de la charge budgétaire que constitue l’entretien, en plusieurs points du globe, de bases militaires, de dispositifs militaires coûteux ». Niasse rappelle ainsi que récemment à Prétoria, « la France, par la voix de son Président, a confirmé la mesure, à l’occasion d’une visite en Afrique du Sud que statut des effectifs français présents à Dakar fera l’objet de négociations entre le Sénégal et la France. Cette perspective rentre dans une logique, à travers un exercice qui est inscrit dans la pratique diplomatique qui est en vigueur dans ce domaine.

Moustapha Niasse note qu’il faut, absolument, qu’en disant la vérité, les autorités sénégalaises adoptent une approche réaliste, transparente et honnête de cette situation car selon lui il n’y a nullement lieu, ni une raison de polémiquer sur ce dossier. « Il reste maintenant que le peuple sénégalais puisse accéder et participer au débat – qui est purement interne – de la dévolution et de l’affectation des espaces fonciers qui reviendront sous souveraineté sénégalaise » averti Moustapha Niasse. Pour le patron des progressistes donc, « nul ne peut reconnaître à Me Abdoulaye Wade, même sous sa casquette de président de la République, le droit de décider, seul, de l’usage qui sera fait des ces espaces fonciers, au moment où le peuple ressent, profondément, des besoins cruciaux de logements pour abriter les familles, construire des équipements sociaux en termes d’écoles et de centres de soins primaires, de casernes de pompiers et autres services d’urgence dans le domaine de la protection civile. Poussant plus loin sa vision sur la question, Moustapha Niasse estime que « naturellement, si des éléments de logistiques ou d’équipements à vocation militaire sont laissés à Dakar par l’Armée française, dans des conditions négociées, ils devraient revenir logiquement à l’Armée sénégalaise. Elle en a besoin. Elle saura les exploiter et les utiliser à bon escient. Moustapha Niasse conclut en insistant qu’il y a lieu de « mettre de côté, irrémédiablement, toute référence non appropriée à des procédures de prétendues dations en paiements pour désaffecter des terrains appartenant au domaine public de l’Etat pour les orienter vers des objectifs inavouables et dans tous les cas condamnables par les règles de gouvernance transparente et véritablement vertueuse, au nom de l’éthique républicaine et de la morale tout court. En un mot dit-il, ces espaces fonciers appartiennent au peuple et doivent revenir au peuple.

Par Frédéric Tendeng

3 Commentaires

  1. Les 50 ans de notre indépendance ne se résument pas aux 10 ans de règne de Wade. Célébrer nos 50 ans d’indépendance ne revient donc à faire le procès de l’alternance. Les cadres et le SG de l’AFP sont, en toute conscience, passés à côté de leur sujet. Mais, Niasse doit savoir que cette opposition systématique a ses limites. Il ne semble pas, en effet, avoir bien compris son minable score (derrière Wade, Idy et Tanor) lors dernières élections présidentielles parce qu’il avait construit toute sa campagne autour de l’attaque systématique contre Wade et sa gestion du pays.

  2. Le sénégal est un PAYS INDEPENDANT.il n’y a RIEN à NEGOCIER avec la france ou avec qui que ce soit.FERMETURE DES BASES SANS DELAI.50 ans de presence militaire étrangere ça suffit.

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