[Opinion] Lettre ouverte A Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

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Je viens respectueusement auprès de votre Excellence vous présenter mes chaleureuses félicitations suite à votre brillante élection à la présidence de l’Assemblée nationale du Sénégal.
Cette victoire sans appel vous plaçant à la tête de la représentation nationale, couronne le parcours exceptionnel de l’homme d’Etat avisé que vous êtes, du diplomate chevronné et rompu à la tâche que vous incarnez mais également du combattant politique vertueux face aux principes, et loyal vis-à-vis de ses adversaires, les plus coriaces qu’ils soient.
Sous votre magistère, l’Assemblée nationale fera don au peuple sénégalais le legs le plus riche de son histoire. Je le pense sincèrement non que je fasse cas de votre incontestable expertise, encore moins la valeur intrinsèque des femmes et des hommes qui la composent mais parce que je fonde ma conviction sur deux arguments. D’abord, le contexte politique de forte demande sociale, ensuite la maturité politique des citoyens considérablement bonifiée au cours de ces deux dernières décennies. Le sénégalais moyen est maintenant au faîte de la chose publique et est capable d’analyse pointue sur l’action gouvernementale jadis réservée aux initiés. C’est tout cela qui porte à croire que le peuple fera de l’exigence – qualité et le devoir de servir sa revendication majeure auprès de votre auguste institution.
Heureusement en l’espèce, en tant que chef de file et miroir des députés nous osons compter sur votre sagesse, la foi qui teint assez souvent sur vos propos et surtout les attraits dont vous êtes affranchi il y a bien longtemps pour espérer que cette assemblée-là apportera des changements profonds dans tous les domaines qui lui sont réservés. En effet, il a été prouvé partout que la renommée, le lustre et les pécules sont des mirages qui ébranlent le noble inélégant et détrônent le souverain avide. Des glissades subies sous les rigolades ennemies ont détruit la carrière et traîné dans la fange beaucoup d’élus et d’administrateurs investis pour servir le peuple. Nous avons espoir que cette équipe qui s’installe saura tirer les enseignements utiles de ces amères expériences.
Aujourd’hui, au Sénégal, pour venir au chevet des citoyens qui vivent en majorité dans la pauvreté et la précarité, les dirigeants doivent cesser le voyeurisme ostentatoire sans résultat, se débarrasser des tenues d’apparat que sont querelles partisanes vaines, intellectualisme véreux, pour porter les toges de loyauté, de sérieux, de travail et de célérité dans l’action en direction des populations; surtout les populations sinistrées et celles du monde rural.
Signe d’une ère nouvelle au Sénégal, l’élection de Monsieur Moustapha NIASS marque l’apprentissage de la cohabitation politique dans notre pays; même si par ailleurs en amont l’on rétorquera que les Assises nationales ont été le point de départ du compagnonnage basé sur une alliance sacrée scellée entre l’essentiel des partis politiques et forces vives de la société civile.

En champion de la démocratie, le Sénégal s’inscrit aujourd’hui à l’école de la cohabitation. Sera-t- il maître en la matière ? Quoiqu’il advienne nous devons réussir ce test grandeur nature au prix de l’ultime sacrifice pour conserver notre hégémonie locale, mériter le bien dit qui a été dit et servir de modèle aux autres.
Sur un autre plan, cette élection est un baromètre qui montre à quel point il est possible, en politique, de sauver la parole donnée. Le Président Macky SALL est resté fidèle dans sa conduite et a honoré jusqu’ au bout sa parole. Voilà le serment. Fut-il une position stratégique assujettie à des calculs politiques pour anéantir le régime déchu de l’Alternance comme le prétendent certains analystes, force est de reconnaître aussi que l’exemple vaut école. Entre la real politique et la patrie, Macky a fait le choix de la parole d’honneur pour la survivance de l’alliance à laquelle a adhéré le peuple, arbitre de son propre destin.
Ironie du sort ? Autour du perchoir, ce sont deux Alliances qui s’unissent au nom de la République et des Forces de progrès. Et c’est là où, me semble-t-il, que la leçon a été donnée. Car bien souvent sous nos tropiques et même ailleurs maintenant, une certaine opinion s’ingénie à faire croire « que le politicien est celui qui dit ce qu’il ne fait pas, et fait ce qu’il ne dira point». Ici c’est le contraire : il a dit, il a fait. Tirons alors le chapeau à la classe politique.
Monsieur le Président, permettez-moi sous un autre registre de vous rappeler que le peuple est à l’écoute de votre assemblée. Après vous avoir tout donné, il est en droit d’attendre du pouvoir législatif qu’il légifère en sa faveur et dans son intérêt supérieur. Il attend de votre assemblée une saisie nette de ses préoccupations, par une approche pédagogique planifiée qu’elle attaque les maux à leurs vraies racines. Qu’elle opère les ruptures nécessaires pour asseoir définitivement le socle d’un Etat de droit fort, moderne, ouvert et réceptif aux mutations. Qu’elle marque sa diligence devant les doléances du peuple et lui prouve sa totale sa disponibilité à être à ses côtés.
A l’instar nouveau concept « Nouveau Type de Sénégalais » (NTS), il nous faut une assemblée encore ennoblie par une nouvelle race de députés pétris de valeurs et caparaçonnés contre toute cette horde de tentations qui sapent l’honneur et minent la dignité humaine. La séparation des pouvoirs, au sens politique du terme n’exclue pas une collaboration saine entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, devra également s’exercer au meilleur de son art.
Aux côtés du peuple, montrez à l’Afrique et au reste du monde que le Sénégal est aussi apte que les grandes démocraties pour apporter sa part à l’édifice et ainsi être un exemple dans la construction d’une bonne gouvernance mondiale.
Nous souhaitons que la culture, moteur du développement humain ne souffre des mesures salutaires que l’hémicycle prendra entre autres pour soutenir l’exécutif à améliorer le sort des citoyens par le rayonnement socio- culturel, économique, éducatif du pays, le développement du cadre de vie, la restauration du tissu social par la reconversion des mentalités, le retour à une certaine orthodoxie des pratiques, valeurs morales et comportements loués dans le passé par les anciens.

Ces avancées fort bien attendues, le peuple est prêt à les racheter. Un diktat politique en faveur de la patrie sera même le meilleur prix pour l’échanger contre le pugilat politique qu’on s’offre pour la fratrie.
Monsieur le Président, dans une autre correspondance, celle- là quand vous quittiez le premier gouvernement de l’Alternance, je vous disais un peu en ces termes « Je sais que la primature a la nostalgie de vos méthodes» Fin de citation.
Une méthode que vous aviez si bien commencé à imprimer à « notre » administration. Une administration solidement implantée par le Président poète, qui lui a défini les règles rigides de l’Etat-Providence et éloigné des administrés qui la craignaient et la divinisaient même. Le fameux BOM (Bureau Organisation et Méthode) logé au palais, était évidemment le reflet miniaturisé de la prestigieuse organisation de l’administration senghorienne. Cette administration-là modernisée sous l’ère du Président Diouf pour un meilleur rendement de l’action mais aussi désétatisée presque par un contexte difficile d’ajustements structurels imposés par les institutions financières mondiales alors adeptes du « Moins d’Etat, mieux d’Etat ». Elle perdra son mythe devant le simple citoyen par le fait du Pape du Sopi. Celui-là même qui la familiarisa avec dextérité avec les populations si bien qu’elle se perdit dans les dédales de la banalité pour échouer dans les griffes de la bamboula étatique dont les audits nous font aujourd’hui le triste écho.
Monsieur le Président, en tant qu’hériter de tout ce legs et organe qui légifère, l’honneur vous échoit de faire le point exhaustif de la situation, avec l’appui sincère des honorables députés, de passer au peigne fin les forces et faiblesses des comportements de la République sous les régimes passés pour enfin poser les actes forts qui donnent le ton de la rupture.
Nous attendons de votre assemblée qu’elle insuffle à tous les acteurs de la nation la volonté de bâtir un Sénégal fort, émergeant, qui reconnaît et garantit au citoyen son droit inaliénable au service public de qualité.
Pour ce Sénégal-là, tant rêvé et pour lequel le peuple reste désormais uni comme une grappe, nous prions que la 12ème législature qui choit entre vos mains périssables, conduise sa destinée avec art et le hisse au faîte du développement.
Nous en avons l’espoir puisque votre élection au perchoir même analysée comme un couronnement politique, une leçon à donner aux autres et un devoir de servir le pays peut aussi bien être perçue comme une chance pour le Sénégal et le début d’une nouvelle ère pour l’Assemblée nationale.
Mamadou SY
Secrétaire Général de l’Observatoire Citoyen des Arts(OCART)
E-mail : [email protected] – E-mail : [email protected]

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