Ousmane Ngom chante aujourd’hui «le régime de déclaration» : En avant, marche… pour le passé !

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Parfois, l’histoire tourne en dérision les politiques. Mais surtout les plus zélés et fossoyeurs des libertés. La phrase d’avant-hier de l’ancien ministre de l’Intérieur envoyé dans l’opposition, Me Ousmane Ngom, a fait rire plus d’un. «Nous allons manifester parce que nous sommes dans le régime de la déclaration et non de l’autorisation», dit-il. Pendant toute la durée de la période préélectorale et électorale, l’opposition, au pouvoir aujourd’hui, a chanté et remixé ce morceau que Me Ngom refusait d’écouter. L’ancien homme fort- le titre lui va pour la toute puissance qu’il s’attribuait au-delà même de ce que lui permettaient le bon sens et les lois et règlements- foulait au pied le code électoral en empêchant les candidats, pourtant au même titre que le sien, Abdoulaye Wade, de battre campagne. Ainsi interdisait-il à Alioune Tine et à Amath Dansokho parmi les têtes de pont des manifestants du M23, à travers une lettre, «les manifestations que vous envisagez ne peuvent se tenir aux date et lieu projetés», avant d’avertir : «L’Ad­mi­nis­tra­tion, pour sa part, prendra toutes ses responsabilités pour sauvegarder, en toute circonstance, la paix et la sécurité des personnes et des biens.»
Et si les nouvelles autorités lui opposaient un tel argument : Paix et sécurité ! Pis, Ous­mane Ngom a eu le toupet de dé­fier même la Cena qui n’avait manqué de le rappeler à l’ordre, dans une correspondance.
L’ex-locataire de la Place Wa­shing­ton avait bien évidemment son régime des libertés à lui et l’a dit tout haut, dans un entretien accordé au quotidien Walfadjiri en fé­vrier 2007. «L’opposition a défié l’autorité de l’Etat ; les Forces de l’ordre ont réagi dans les règles de l’art», avait-il répondu. C’est cet «art» de casser du manifestant- Wade avait promis de casser le bras à ceux qui tenteraient de mettre du sable dans son couscous- qui nous a valu un tableau peint en… sang comme celui de Mama­dou Diop sur la même place que Me Ngom et ses «frères» vont occuper ce jeudi, sans doute avec une conscience peu tranquille.
L’ancien ministre de l’Intérieur dénonçait le fait que «les manifestants, après avoir déposé leur déclaration et même bien avant, ont déclaré sur toutes les ondes, au niveau des médias, j’allais même dire urbi et orbi que, autorisation au pas, ils feraient la marche. Donc, ils ont défié l’Etat ; ils ont bravé l’autorité de l’Etat». Dans leur conférence de presse de mardi, l’on a entendu la même «défiance», la même «bravade». Et si le préfet de Dakar et ses supérieurs lui rétorquaient l’argument d’«insuffisance de Forces de l’or­dre» ! Et dire qu’il nous re-plonge aujourd’hui dans l’actualité la plus chaude. «Des manifestations ont été par exemple interdites parce que c’était en rapport avec des affaires pendantes devant la justice», expliquait-il encore. C’est justement le motif principal du rassemblement de l’Obélisque au cours duquel les Libéraux comptent dénoncer l’«acharnement» et le «harcèlement» du régime de Macky qui veut savoir si chaque centime que possèdent les hommes de Wade «a une origine pro­pre et licite».
Le régime de Macky Sall évitera-t-il le piège de la vengeance ? A ce stade, rien ne présage d’un climat aussi tendu qui dicterait une interdiction de manifester à la place de l’Obélisque. Pour Ousmane Ngom, fier de son Cv riche de 26 ans d’opposition et qui n’a «pas peur des grenades et des matraques», le passé restera toujours présent. Surtout ce jeudi et à l’Obélisque.

lequotidien.sn

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