Papa Ousmane Ndao, Sg de Ngor Diarama, sur le séjour des Lions : «Ce qui s’est réellement passé à l’hôtel»

La polémique continue au sujet des conditions d’hébergement des «Lions» à «Ngor Diarama» pour le match contre la Guinée. Après la sortie du coach national suivie hier de celle du ministère des Sports, la Direction de l’hôtel rompt le silence. Dans un entretien exclusif accordé au journal «Le Quotidien», le Secrétaire général du réceptif, Papa Ousmane Ndao, dément Amara Traoré et apporte des précisions sur les arriérés dus. Amara Traoré, le coach des «Lions» a déclaré, à la suite du match amical contre la Guinée, que ses joueurs ont vécu des jours d’enfer à l’hôtel Ngor Diarama. Que s’est-il réellement passé ?

Je ne comprends vraiment pas la teneur d’une telle déclaration. Est-ce que c’est au niveau de l’hébergement, de la restauration ou des chambres ? Ont-ils été agressés par les gens de l’hôtel ? Si vous voulez, on va faire un tour et je vous montre les conditions dans lesquelles, l’équipe était logée. D’abord je vous informe qu’on a donné à certains joueurs des suites parce qu’il n’y avait pas de chambres disponibles. Pour les autres, ce sont des duplex, des chambres à deux niveaux. Ils ont un restaurant intégré et une salle de séminaire. Ce qui s’est passé est simple : on n’a pas été payés et on a réclamé notre dû. Sinon, sur le plan des conditions il n’y a pas de problème. Les joueurs ont été logés dans les meilleures conditions. Et là, je parle au nom de l’ensemble de mes collègues qui sont tous fiers de recevoir les Lions. Il y en a qui ont fait des déplacements avec eux, au Mali, en Egypte, en Tanzanie et au Mozambique… Entre nous, l’encadrement technique et les joueurs, il n’y a pas de problème. Mais il ne faut pas non plus oublier que nous sommes un hôtel et non une œuvre de bienfaisance. On nous doit quelque chose depuis des années et on le réclame. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

On a parlé de menaces d’expulsion de l’équipe avant le match contre la Guinée…

Encore faudrait-il qu’ils rentrent d’abord dans l’hôtel. Les joueurs ont commencé à arriver le dimanche. Comment peut-on les menacer d’expulsion alors qu’ils ne sont même pas encore là. Et je ne peux pas imaginer qu’on dise que c’est le jour du match. Ils sont arrivés le 6 et sont restés jusqu’au 9 février. Cela n’a pas de sens de dire qu’on a menacé de les expulser le jour du match. Si on voulait vraiment les expulser, on l’aurait fait le premier ou le deuxième jour.

Avez-vous été intégralement payé par l’Etat ?

Je vais vous faire une confidence. La Fédération sénégalaise de football nous doit environ 93 millions F Cfa ; le ministère des Sports plus de 50 millions. C’est un total de plus de 140 millions. Et ce que les gens ne savent pas, malgré tout le bruit qu’il y a eu, les deux derniers regroupements des Lions (contre le Cap-Vert et l’Ile Maurice) n’ont pas été payés. C’est seulement le regroupement du match contre la Guinée qui a été honoré. On avait exigé le paiement avant l’arrivée des Lions. C’était la condition de la direction pour recevoir l’équipe. A un moment donné, j’ai même envoyé un mail à M. Momar Mbaye (Dage du ministère des Sports), sur instruction de la direction, pour lui signifier que le paiement devait être effectué avant l’arrivée des Lions et que dépassé samedi à 16 heures, la direction ne pouvait leur garantir des chambres. C’est en ce moment-là que la délégation du Venezuela qui avait déjà déposé 50% d’acompte, devait venir. Et finalement on a même annulé leur réservation. Je rappelle que jusqu’à ce moment-là, on n’avait pas eu une réservation de la part de la fédération. On n’en a jamais eu d’ailleurs. Pas même du côté du ministère pour nous dire que l’Equi?pe nationale devait séjourner à l’hôtel. Vous savez, on se fait tellement confiance que la question de la formalisation tout cela ne s’est jamais posée. On a été saisis par un mail du professeur Fallou Cissé pour nous présenter un menu. En ce moment, il était au Burkina. Et le service commercial l’a répondu en lui rappelant le non-respect des engagements à la suite des deux derniers regroupements.

Concrètement, quand est-ce que vous avez été payé par le ministère ?

Le mardi, la veille du match à 17 heures. Et pourtant, il a été convenu que la note serait réglée bien avant l’entrée de l’équipe à l’hôtel. Comme cela se passe partout dans le monde. Le client paie avant de prendre ses clés. On a quand même accepté de les recevoir le dimanche. Le parcours du combattant a commencé le lundi. Et c’est finalement le mardi, veille du match que tout a été réglé.

Pourquoi avoir accepté de recevoir l’Equipe nationale sa?chant que l’Etat vous doit les deux derniers regroupements des «Lions» ?

Cela montre simplement que l’équipe est également la nôtre. On aurait pu exiger l’intégralité des regroupements non payés. Mais on connaît comment fonctionne le pays. La chose la plus difficile, c’est de faire jouer les rouages administratifs. C’est lourd. Et comme ils font dans l’urgence, on ne pouvait pas faire autrement. C’est notre Equipe nationale. Il était difficile de trouver une chambre dans Dakar durant cette période avec le Forum social. Vous avez vu ce qui s’est passé avec les Guinéens qu’on a logés à Saly. On a fait un effort pour pouvoir les (Lions) prendre en exigeant simplement le paiement du regroupement. Sans même parler des deux derniers parce que le Dage qui est là, ce n’était pas sa gestion. Donc, il était difficile de prendre des engagements pour quelqu’un qui vient juste de prendre fonction. Par contre, le Dage a fait des pieds et des mains pour que tout soit réglé à temps.

Avec tout ce qui s’est passé, l’hôtel «Ngor Diarama» est-il toujours dans les dispositions de recevoir l’Equipe nationale ?

Bien sûr ! On a connu pire situation. Comme quand un entraîneur vient et dit : «Cet hôtel ne me plaît pas, je vais les amener dans un autre cadre.» Et il va voir nos concurrents. C’était quand l’équipe a quitté l’hôtel pour rejoindre le Méridien Président. On s’est senti bafouillés parce que les gens se donnaient à fond pour répondre aux attentes de l’équipe. Mais ce ne sont pas ces choses qui peuvent nous décourager. J’espère, et je le souhaite, que contre le Cameroun, l’équipe sera logée une fois encore chez nous. Tout ce que la direction peut exiger, c’est le respect des engagements tenus, une réservation à temps…

Comment le personnel a accueilli les rumeurs sur les menaces d’expulsion de l’équipe avant le match contre la Guinée ?

Il y a certains qui voulaient eux-mêmes faire la réplique et apporter un démenti. Mais la direction leur a demandé de ne pas réagir. Il n’y avait rien à justifier. Dans cette affaire, on n’a fait que réclamer notre dû. Et on n’est pas les seuls à le faire. Le coach national (Amara) a réclamé des primes, des billets d’avion… C’est une situation qui est intenable pour eux. Mais les gens n’ont pas mesuré la teneur de telles déclarations dans la presse. Imaginez un peu si l’équipe avait perdu le match, ce que cela aurait pu engendrer comme conséquences pour l’hôtel. On aurait pu être pris pour cible. Beaucoup de gens ont parlé d’argent qu’on doit à l’hôtel sans maîtriser les chiffres. Je demande aux gens qui utilisent les médias d’y aller avec sérénité.

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