par (Mamadou DRAME*et Dr. Moussa SOW**)

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Aucun pays ne peut prétendre au développement économique sans une maîtrise des maladies majeures qui entament la santé de ses populations.  Le paludisme fait partie des maladies qui grippent l’Afrique et les leaders politiques du continent doivent s’inscrire dans une dynamique de mutualisation de leurs efforts politiques notamment dans le domaine du contrôle du paludisme. Le Président Macky Sall a bien compris le défi sanitaire en prenant le mal par la racine avec l’instauration de la couverture maladie universelle. La possibilité d’un vaccin  contre le paludisme à l’HORIZON 2017, conforte la vision du Sénégal dans le domaine de la santé publique.

Le paludisme est aujourd’hui responsable d’environ 20% (1 sur 5) des décès d’enfants en Afrique. Les populations africaines sont les plus touchées par cette maladie et  les premières victimes restent les nourrissons, les enfants et les femmes enceintes. Chaque année, le paludisme fait entre un et trois millions de morts, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans, dont le système immunitaire est immature et qu’il faut protéger en priorité. Présentement, la lutte contre le paludisme passe par le développement de moustiquaires imprégnées, d’insecticides et la diffusion des médicaments, en attendant le vaccin. Nous pensons que dans les années à venir, avec le nouveau type de leadership qu’incarne le Président Macky Sall, et dans une démarche africaine concertée, qu’il est possible pour l’Afrique d’obtenir le vaccin contre le paludisme.

Historiquement, c’est au début des années 1980, que l’Institut de Recherche de l’Armée américaine, le Walter Reed Army Institute of Research (WRAIR), a mené avec l’aide du National Institute of Health (NIH) des premières recherches vaccinales contre le paludisme. En 1983, des chercheurs se sont ainsi intéressés au Plasmodium falciparum, le parasite responsable de la plupart de cas de paludisme en Afrique, et aux protéines (la circumsporozoite protéine – CSP) dont il se revêt pour pénétrer dans le flux sanguin, puis pour infecter les cellules hépatiques. Pour développer alors un vaccin sur base de la CSP, le WRAIR s’associait à Smithkline & French (SKF). En 1987, les équipes du WRAIR et de SKF produiraient et testèrent différentes variantes du vaccin. Les évaluations cliniques des premiers candidats s’étaient avérées décevantes, et la faisabilité technique et scientifique d’un vaccin contre le paludisme commençait à être sérieusement mise en doute. Le programme est transféré de Philadelphie (USA) à Rixensart (Belgique). Au début des années 1990, la molécule RTS,S est mise au point. Il restait à lui adjoindre l’un des Systèmes Adjuvants (AS), capable d’augmenter à la fois la réponse cellulaire et humorale (les deux bras de la réponse immunitaire). Les évaluations précliniques permettaient de sélectionner les AS les plus prometteurs, dont AS02. L’AS01 se montrait également prometteur, mais nécessitait encore un peu de travail en  terme de développement. En 1995, un nouveau candidat vaccin adjuvanté faisait l’objet d’une étude de ‘challenge’ dans les laboratoires du WRAIR. En 1998, derrière des résultats positifs, un problème de taille est apparu: produite à une grande échelle et formulée avec le Système adjuvant, la particule RTS,S se dégrade progressivement et devient inutilisable. Que le vaccin ait prouvé son efficacité en laboratoire est une chose; qu’il soit capable d’offrir une réelle protection sur le terrain en est une autre.  En 1998, la première étude d’efficacité sur le terrain est prête à démarrer en Gambie, au Medical Research Council (MRC), en collaboration avec la London School of Tropical Médicine and Hygiène et l’Université d’Oxford (Grande-Bretagne). Ses résultats faisaient l’effet d’une bombe: un taux de protection contre l’infection de 34%, persistant sur une période de cinq mois après vaccination. C’était la première fois qu’un vaccin démontrait une efficacité contre le paludisme sur le terrain. L’étude en Gambie a levé les derniers doutes sur l’intérêt de poursuivre le développement du vaccin. Mais, elle a aussi mis en lumière les obstacles inattendus auxquels il faudra faire face pour conduire des études à grande échelle en  Afrique.


En 2001, GlaxoSmithKline (GSK) entamait avec le Malaria Vaccine Initiative (MVI) un partenariat public- privé. Le vaccin étant destiné aux nourrissons, et doit être évalué dans cette population cible. Avant cela, plusieurs évaluations sont réalisées dans des groupes d’âges de plus en plus jeunes. Une première étude de phase I est menée en 2001 en Gambie chez une soixante d’enfants de six à onze mois, en augmentant progressivement la dose. Une étude similaire se déroulait ensuite chez les enfants de un à cinq ans. Ces deux études permettaient de sélectionner une dose pédiatrique optimale. En 2003, une étude d’efficacité démarrait au Mozambique. Elle impliquait quelque deux milles enfants de un à quatre ans: c’était la plus vaste étude paludisme jamais menée auprès d’enfants de cet âge. Le Mozambique est choisi parce que le paludisme s’y transmettait toute l’année durant, mais aussi qu’il abritait un  groupe expérimenté de contrôle du paludisme. Les résultats intérimaires de l’étude sont dévoilés en 2004.  Les résultats sont saisissants. Le vaccin RTS,S/AS03A s’est montré efficace à 30% contre les manifestations cliniques de paludisme, à 45% contre la première infection par le parasite, et à 58% contre les formes sévères de la maladie. C’était la première fois qu’un vaccin démontrait, sur le terrain, une efficacité chez les enfants hautement susceptibles d’attraper le paludisme. En 2005, une étude a démarré chez 214 nourrissons âgés de 10 à 18 semaines au Mozambique, afin d’évaluer si le candidat vaccin pouvait être administré en toute sécurité au groupe d’âge le plus susceptible d’être gravement affecté ou de succomber. Les résultats de cette étude sont publiés en 2007. Le candidat vaccin le plus avancé  au monde contre le paludisme, a permis de réduire de 65% le risque d’infection pendant les trois mois durant lesquels les nourrissons ont été suivis après avoir reçus trois doses du vaccin. Les résultats ont montré également que le vaccin a pu réduire de 35% les manifestations cliniques du paludisme sur une période de six mois suivant l’administration de la première dose. L’année 2007 a marqué la montée en échelle de la production avec l’approbation du processus d’industrialisation, le développement des contrôles de qualité du vaccin.


En 2008,  les résultats des études de Phase II sont publiés et montraient que le candidat vaccin pouvait être coadministré aux nourrissons dans le cadre des programmes nationaux d’immunisation qui sont place en Afrique. Les résultat ont confirmé la supériorité de la nouvelle formulation: le candidat  RST,S/AS01 réduit le risque d’épisodes cliniques de 53% sur une période de suivi de huit mois, avec un profil d’innocuité prometteur.


En 2009, la décision de GSK est prise: c’est le candidat RTS,S/AS01 qui sera évalué à grande échelle en Afrique. Ce vaccin préventif contre le paludisme, assurant une bonne protection dès le plus jeune âge, pourrait être disponible dans les toutes prochaines années. L’Afrique aura donc un vaccin contre le paludisme;  lequel vaccin aura un rôle primordial à jouer dans la lutte contre les souches résistantes ou leur émergence. Le vaccin pourrait devenir le seul moyen de combattre le parasite, à coté des moyens mis en œuvre pour limiter la prolifération des moustiques ou s’en protéger.


Au delà du soutien indefectible de la Fondation Bill & Melinda Gates pour la recherche et le développement, l’Afrique a grandement besoin aujourd’hui du nouveau type de leadership émergeant incarné par le Président  Macky Sall afin de disposer du vaccin contre le paludisme à l’HORIZON 2017. Ce leadership africain émergent incarné par le Sénégal, boostera les chercheurs à faire comprendre en interne aux firmes pharmaceutiques que, maintenant, la priorité n’est plus dans les vaccins à ‘business’ ou de luxe sans aiguille ou intradermique, mais plus dans ceux qui doivent sauver le plus de vies, et minimiser la mortalité différentielle.


*Ingénieur Bio-Statisticien-Démographe – GlaxoSmithKline Vaccines (GSK Vaccines)

**Maitre de Conférences – The College of New Jersey

Convergences des Cadres Républicains – USA

www.concar-usa.org

18 Commentaires

  1. Les intellos-manioc de l’APR nous reviennent encore ! Que ne feront-ils pas pour se faire remarquer par leur mentor, Macky incapable de régler les problèmes les plus élémentaires de notre peuple. Avec des bras cassés comme vous deux, on comprend pourquoi Macky ne fera pas long feu. Que cesse cette transition politique qui commence à perdurer ! Haro sur ce président par défaut !

  2. Vous me faites rire les cadres de l’APR dite moi quelle est le cadre que Macky a nommé au usa même Babacar Beye ne fait pas parti de l’apr et pourtant il est nommé a l ambassade cela démontre que vous n’êtes pas capable d’occuper des responsabilités on vous connait même pas. Dites moi que devient votre coordinateur Gassama et tant d’autres. Continuez a conduire vos taxis au lieu de vous appeler cadre Docteur ou Professeur lol. On vous connaissez même pas avant que Macky soit président.

  3. Les specialistes les plus eminents dans le domaine du paludisme disent qu`un vaccin contre le paludisme qui ne reproduit pas le processus naturel de l`acquisition de l`immunite c`est a dire la premunition ne sera pas un bon vaccin. A l`heure actuelle, le seul vaccin qui remplit ce critere est le MSP3 qui est actuellement en phase 2 d`essai clinique dans plusieur pays africains. Les etudes phases 1a et 1b dont les objectifs etaient de determiner la dose optimale et l`inocuite avaient montre une protection contre les acces palustres. Tout le monde scientifique du palu attend avec beaucoup d`interet les resultats de cette phase 2 et par la suite de la phase 3 qui devra suivre. Les resultats des essais phase 3 RTSS n`ont pas apporte les resultats attendus confirmant l`hypothese des experts paludologues mentionnee plus haut. C`etai tout juste pour completer le travail magnifique de recherche que vous avez effectue. Bravo et bonne continuation. Les critiques font avancer aussi.

  4. Si je lis très bien les commentaires de Farba a la contribution de haute facture de Mamadou et Moussa, l’Afrique a donc deux (2) candidats vaccins contre le paludisme: le RTSS/AS01 et le MSP3. En plus, Macky HORIZON 2017 sera positif; et Macky Sall sera réélu pour un second mandat; et il sera encore notre Président jusqu’en 2022.

  5. Tout ce qui participera a reduire l’impact devastateur de cette maladie sur la marche du Senegal et de l’Afrique en general est le bienvenu.

    Merci aux deux compatriotes qui ont fait ce travail de recherche et j’espere que les autorites competentes sauront entendre l’appel a temps pour que le Senegal soit l’un des premiers beneficiaires de ce vaccin.

  6. A la lecture des commentaires de la brillante contribution de Mamadou et Moussa, je ne peux résister à l’envie de dire à Sakhewar et à Le Point qu’il est beaucoup plus facile de critiquer que de produire une réflexion scientifique et intellectuelle.Mamadou et Moussa n’ont pas besoin de courtiser le gouvernement Macky et Abdou Mbaye pour exister. Nous avons tout à gagner en nous inspirant de leur réflexion qu’à passer de manière inutile notre temps à leur préter une quelconque idée d’attirer l’attention de Macky Sall sur eux. Leur savoir et leur compétence militeront pour eux dans le monde entier.Sous-estimer cette réflexion, c’est mal connaitre les ravages du paludisme en Afrique. Vivement Mamadou et Moussa.Des intellectuels comme vous, on en cherche.

  7. Felicitations mr sow ET mr Drame ,si chacun de nous cherche a contribuer dans le developpement de notre pays avant les prochaines elections presidentielle ,le Senegal sera dans une bonne position economique.seulement ne vous deranger pas car mr or Madame sakhewar ne fait que critiquer sur le net c son travail apparement . ET aussi il ne fait que de la repetition sur ces critiques

  8. Je pense que cet article est d`une importance capitale en matiere de sante publique. Elle sensibilise sur les mesures a prendre pour obtenir un vaccin antipalustre le plus rapidement possible en mobilisant toutes les ressources necessaires pour son deploiement dans les pays pauvres. D`alleurs, a ce sujet une conference internationale reunira le Directeur de la banque mondiale, le directeur de SANOFI, le directuer NAID/NIH aux US et tant d`autres, se tiendra du 13 au 14 Decembre a Mount Sinai University Hospital a New York. Donc cet article est en phase avec la dynamique internationale pour developper des medicaments et vaccins accessibles pour les populations negligees. Vous avez effectue un travail magnifique. Bonne continuation.

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