Les populations du village de Kartiak, viennent de bénéficier de plus de dix millions de nos francs, de 20 tonnes de riz et de l’électricité estimé à 65 millions, pour la fête rituelle. Pour légaliser ce gaspillage, des ministres de la République dont Amsatou Sow Sidibé, ont fait le déplacement.
Cela fait des dizaines d’années que les populations de la zone du Blouf réclament de l’électricité, de l’eau potable et des infrastructures routières. Mais, il suffit que les populations organisent des cérémonies religieuses et rituelles pour voir toute la République descendre sur les lieux. Le nouveau régime s’est illustré, lors de la cérémonie rituelle de Kartiak, à 30km de Bignona, en mettant dans les poches des villageois, 10 millions de FCFA, 400 sacs de riz et une assistance médicale, sans compter les enveloppes glissées discrètement par des responsables politiques aux domiciles de certaines personnes influentes du village. Cependant, cette localité manque presque de tout. Elle n’est pas totalement électrifiée et manque d’eau potable. Mais, les autorités administratives révèlent que 65 millions de nos francs ont été décaissés, pour ravitailler le village en électricité, pendant la cérémonie rituelle. Ce qui est perçu comme une insulte par des villageois qui n’ont pas compris ce geste circonstancié, alors que rien ne marche dans ce trou du Blouf. La santé bat de l’aile, les postes de santé n’ont pas de médicaments, manquent d’infirmier qualifié. Les populations, pour évacuer leurs malades au district sanitaire de Thionk Essil, sont obligées de faire recours aux charretiers. Samba Sambou, un villageois, n’arrive pas à digérer le comportement des autorités. « On n’y comprend rien, s’il s’agit d’une fête, elles viennent un grand nombre mais, si nous demandons de l’aide, pour nos postes de santé où l’électrification de la zone, personne ne réagit », s’indigne-t-il, portant, la frustration de tout ce village d’origine du commandant en chef du Mfdc, Salif Sadio. La délégation gouvernementale, conduite par Amsatou Sow Sidibé, s’est contentée de parler de paix, alors que le maquis a déjà tendu la main au gouvernement. Mais, puisqu’on est dans le village d’un chef rebelle, on peut se permettre de parler de paix. Par contre, le gouvernement ne s’est pas inquiété des difficultés quotidiennes que vivent ces populations.
Ibrahima Khalil DIEME
REWMI QUOTIDIEN
