«Depuis au moins un mois, on a l’impression d’un pays tout à fait bloqué sur l’affaire Karim Wade. Tout le monde en parle, les médias, les citoyens intéressés ou concernés… ceux qui savent, ceux qui ne savent pas», a constaté le professeur Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il a rappelé qu’à l’époque de la création de la CREI, en 1981, il avait fait une note au Président Diouf qui comportait deux points : un sur les aspects juridiques et un autre point sur les aspects économiques, «les incidences économiques». Sans entrer dans les détails, il a relevé le contexte à cette époque où Diouf venait de prendre le pouvoir, un technocrate, «les politiques voyaient ça d’un très mauvais œil. «J’avais dit un Président de la République qu’il faut revoir cette loi…Il y avait une demande en capitaux extrêmement forte… Et, ensuite nous avions besoin de la confiance des partenaires extérieurs, il fallait que l’aide continue à venir dans ce pays- là», a-t- il révélé.
«Ce que l’on gagne, ne compensera jamais ce que nous allons perdre en terme de mobilisation des capitaux internationaux», a souligné le professeur. Il pense qu’il faut apaiser et faire en sorte que ces allures (du procès) ne découragent pas les investisseurs privés.
Précisément sur le Procès de Karim, le professeur a déclaré qu’il est «vraiment estomaqué de voir de grands cadres de l’Etat se livrer à une bagarre de chiffonniers» alors qu’ils doivent et peuvent permettre à la justice de statuer «en toute indépendance»…. «Avec ce que j’ai vu là, on a évoqué l’histoire, les noms d’illustres personnalités ont été jetés en pâture … c’est très honteux!»
«On devait tout faire pour que force reste à l’argumentaire juridique, on en est capable. Probablement même si on ne sera pas d’accord, mais nous avons des textes très précis», a laissé entendre le professeur Kassé, par ailleurs officier des Palmes académiques des facultés des Sciences et Techniques du Sénégal et du Maroc.
L’ancien conseiller du Président Abdoulaye Wade, chargé des questions économiques, aussi ancien membre du bureau politique du Parti socialiste, répondait ainsi à des questions ayant trait au procès Karim Wade à l’émission Grand Jury de la Rfm.
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