Programme triennal d’infrastructures routières : Rufisque rayé de la carte de Dakar ?

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Deux faits auront marqué la clôture dimanche de l’atelier d’échanges avec les parlementaires sur la nouvelle politique d’infrastructures routières du Sénégal. Il s’agit de la passe d’armes entre El Hadj Diouf et Ndiawar Touré et de la non prise en compte de Rufisque dans le programme routier.

Le président de la Commission transport à l’Assemblée nationale, le député El Hadj Diouf, n’a pas hésité samedi dernier, lors de la clôture de l’atelier d’échanges avec les parlementaires sur le nouveau programme quinquennal d’infrastructures routières du Sénégal, à remettre son collègue du camp libéral Ndiaware Touré à sa place. Ce dernier qui, semble-t-il, a expressément violé les règles établies dans les termes de références des six commissions mises sur pied, s’est vu renvoyer à ceux-ci, par Me Diouf. Il était, en effet, prévu que ce sont les rapporteurs de chaque commission qui devaient lire les rapports. La résolution de la commission de Dakar qui a, ainsi, ouvert le bal avait été assurée par le député libéral Ndiaware Touré en sa qualité de président de commission. Et ce n’est qu’au moment où son collègue de Rufisque, le député libéral Alioune Souaré, sentant que ses préoccupations n’avaient pas été prises en compte dans le rapport lu par M. Touré, s’exprimait qu’il a décidé de prendre la parole. Ce qui lui sera systématiquement refusé par le ministre d’Etat Karim Wade. Selon qui, ‘tous ceux qui désiraient faire des amendements pouvaient le faire après et les lui notifier’. Une proposition du ministre d’Etat, Karim Wade, qui n’y fit rien, puisque M. Souaré insistera pour prendre la parole et installer ainsi le désordre.

Rufisque zappée du programme triennal d’infrastructures

Selon le député libéral, Alioune Souaré, ‘sur le montant de 29 milliards 461 millions F Cfa prévus pour prendre en charge le programme triennal du programme quinquennal d’infrastructures routières à Dakar, la ville de Rufisque n’a pas été intégrée et les programmes qui touchent cette ville ont été déjà annoncés par le président de la République lors de la pose de première pierre de l’autoroute à péage’. ‘L’enveloppe de 29 milliards destinée à l’entretien des routes à Dakar est seulement consacrée aux départements de Dakar, de Pikine et de Guédiawaye. Or, il y a des routes à Rufisque qui nécessitent un entretien, vu leur état de délabrement très avancé. Qui plus est, tout ce qui entre ou sort de Dakar passe par Rufisque’, a confié M. Souaré dans une salle bruyante.

Suffisant pour que le président de commission transport à l’Assemblée nationale le député Me El Hadji Diouf prenne la parole pour s’adresser indirectement au président de la commission de Dakar, le député Ndiawar Touré. ‘Cela ne peut pas se passer comme ça. On a élu au sein de chaque commission un bureau composé d’un président, d’un vice-président et d’un rapporteur et c’est l’erreur qui a été commise et qu’il faut rectifier. Les rapporteurs doivent reprendre la parole. Un président ne peut pas lire un rapport. Cela fait désordre, il faut s’en limiter aux termes de référence qui ont été acceptés depuis le début. Les rapporteurs n’ont qu’à prendre leur responsabilité et en ce moment-là, s’il y a des omissions, des erreurs, les présidents et les vice-présidents de commissions sont seuls habilités à compléter le rapport’. Me El Hadji Diouf qui défiait du regard le député Ndiawar Touré de mettre en garde : ‘Si cela n’est pas fait, on va reprendre les débats jusqu’à 15h, 17h voire 20 heures. Ce n’est pas possible, il faut qu’on s’organise pour aller vite et bien. Que les rapporteurs prennent la parole et lisent leurs rapports, c’est tout’. Une injonction à laquelle s’est plié M. Touré sur un air glacial. ‘La proposition m’agrée, il n’y a pas de problème, je vous remercie’, s’est contenté de dire le président de la commission Dakar lors de l’atelier d’échanges avec les parlementaires sur le programme quinquennal 2010-2015 d’infrastructures routières du Sénégal, devant nécessiter le montant de 1600 milliards F Cfa.

Autres échanges plus ou moins vifs : l’altercation verbale entre Aïda Mbodj et le sénateur Kansoubaly Ndiaye, représentant le président du Sénat. Ndiaye s’étonnait que, parmi les présidents des six commissions, il ne figurait aucun sénateur. Le quatrième vice-président de l’Assemblée nationale qui a jugé nécessaire de recadrer les choses rétorquera : ‘Depuis hier (vendredi, Ndlr) nous ne faisons pas la distinction entre qui est député et qui est sénateur. Nous ne sommes là que pour porter les préoccupations des populations qui nous ont mandatés’.

VOTE DE LA LOI DE FINANCE 2011 : Les parlementaires promettent une part belle à Karim Wade

Lors de l’examen de la loi de finance pour l’année 2011, le ministre d’Etat Karim Wade, ministre des Infrastructures, peut espérer voir le budget qui lui sera alloué augmenté nettement par rapport à l’année précédente. Au terme de l’atelier d’échanges avec les parlementaires sur le programme quinquennal 2010-2015 d’infrastructures routières samedi dernier, les députés et les sénateurs ont assuré à Karim Wade qu’ils vont voter son budget à la conception duquel ils ont été associés. Les parlementaires sont d’autant plus convaincus de leur engagement que la réalisation dudit programme déroulé par le ministère des infrastructures finira de placer le Sénégal sur les rampes de l’émergence.

Toutefois, les parlementaires ont, dans leur résolution finale, formulé différentes recommandations pour l’amélioration et la mise en œuvre du programme en termes d’implication des parlementaires. Il s’agit d’associer ceux-ci aux différents travaux à effectuer dans leurs collectivités, et de leur inclusion dans la définition des stratégies du programme national de financement des infrastructures. Aussi, députés et sénateurs ont insisté sur la tenue de rencontres périodiques et d’échanges entre les parlementaires et Ageroute. Ce qui leur faciliterait une bonne communication pour accompagner les travaux.

Les parlementaires ont aussi senti, en termes d’amélioration des conditions techniques de mise en œuvre, la nécessité d’accompagner la construction des routes par la mise en place d’un réseau d’assainissement, de coupler les travaux routiers et les travaux d’électrification et de contrôler la charge à l’essieu pour éviter les dégradations prématurées. Et pour que personne ne soit frustré, ils recommandent au ministre d’Etat, Karim Wade d’équilibrer les interventions d’entretien entre les différents départements et de prendre en compte les voiries de toutes les communes et leurs classifications.

Les parlementaires ont, par ailleurs, réitéré la nécessité de mettre en place un dispositif de suivi et d’échanges avec Ageroute qui leur permettrait d’être informés à temps opportun des programmes routiers mis en œuvre ou prévus dans leur localités et remonter régulièrement auprès d’elle les doléances et préoccupations vécues sur le terrain. Ce qui permettra d’assurer une totale adéquation des programmes avec les besoins directs des populations.

Abdoulaye SIDY

walf.sn

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