Réflexions sur la perspective électorale de 2017 Par Mamadou Ndione

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En donnant  à l’aéroport international de Diass le nom du Président Wade, le chef de l’Etat le Président Macky Sall fait preuve d’élégance. D’aucuns verront dans la décision du Président Macky un clin d’œil politique de décrispation dans la perspective des joutes électorales de 2017. Une décrispation n’est pas une mauvaise chose en soi. Une décrispation n’est pas un deal.

Je ne crois pas que la décision soit à relents plus politiques que symboliques puisqu’elle ne peut déteindre sur les principes de séparation des pouvoirs. Les affaires actuellement en cours dans le cadre de la lutte contre l’enrichissement illicite sont strictement judiciaires et iront  à leur terme. Ce processus judiciaire est une exigence largement partagée par le peuple. Nous devons au Sénégal comprendre que l’adversité politique ne doit pousser à verser dans l’inélégance allant jusqu’à nier le mérite d’autrui. Le Président Wade a fait énormément d’erreurs certes, mais il a aussi fait des réalisations. En lui nous devons reconnaitre une ambition et un courage quoique paternalistes et à bien des égards condescendants On ne refait pas l’histoire. Le Président Macky a salué le Wade des grands chantiers. Il n’a pas absout le Wade du 23 juin et de la suite. La décision n’a aucun lien avec 2017. C’est juste de l’élégance démocratique.

Parlant de 2017, nous devons savoir que la situation politique actuelle du Sénégal est marquée par quatre pôles clairement définis qui essaient de se positionner au grand jour.

Le PDS

Il est déjà divisé  en plusieurs sous-pôles avec les départs de Pape Diop, Abdoulaye Baldé, Alioune Sow etc. C’est une évidence que ce qui reste du PDS actuel survivra difficilement à Wade du fait de la stature même symbolique de ténors arrimés sans hiérarchie consensuelle. Si Souleymane Ndéné a une légitimité d’ancien Premier Ministre, Ousmane Ngom peut revendiquer la légitimité historique au moment où Fada, fils du parti, à sa part légitime d’héritage. Il est évident que devant ces ténors, l’actuel coordonnateur du PDS Oumar Sarr  nommé pour chauffer la chaise pour un leader virtuel actuellement en procès se fraiera difficilement un sillage consensuel. Le soit disant leadership de celui que d’aucuns veulent peindre en messie sera avant 2017  l’étincelle qui mettra le feu au PDS. C’est plus qu’une évidence. D’ailleurs certains ténors ont même commencé à annoncer la couleur du refus de la succession génétique dans leur parti. Ils le font avec une sorte de grève de zèle de fait avec de temps en temps  une sortie symbolique à la lueur du procès actuellement en cours histoire de garder leur part d’héritage. Au fil des rebondissements du procès, il se pourrait qu’il soit intellectuellement difficile de défendre les accusés parmi lesquels celui pour qui Oumar chauffe la chaise. Les responsables du PDS ne semblent  pas aussi amorphes pour miser sur un cheval dont la préoccupation majeure est plus judiciaire que politique. En 2017, l’actuel PDS a de fortes chances de ne pas avoir un candidat consensuel.

Les excroissances du PDS

Les excroissances du PDS de 2012 n’ont pas de leader d’envergure nationale. Leurs rares cadres de convergence tournent autour des problèmes judiciaires d’abord. Beaucoup parmi ces leaders pourraient avant 2017 aller dans une dynamique d’union autour de l’actuel chef de l’Etat Macky Sall. Ils pourraient ne pas entrer nécessairement  dans une logique de marchandage politico-judiciaire ou d’une transhumance. Leur logique sera déterminée par le constat inéluctable de leur incapacité à avoir un maillage national d’envergure. Je crois que les portes de Bennoo Bokk Yaakaar n’étant pas fermées, un leader sincère issu des excroissances du PDS n’a pas de honte à rejoindre cette coalition. L’essentiel est que cela ne se fasse pas sous forme de marchandage ou chantage avec comme monnaie d’échange un espoir d’omerta sur les affaires en cours. Le Chef de l’Etat conscient de l’exigence de transparence refusera cette façon de faire. La justice aussi assumera toute son indépendance. Au total, les excroissances du PDS n’auront certainement pas de candidat consensuel.

Le Rewmi

Ce parti sera de plus en plus isolé en dépit des effets de manches de son leader qui ne compte que sur la stratégie de braconnage en lieu et place d’un réel maillage. Idrissa n’inspire confiance à aucun autre parti politique. Le Rewmi ne semble pas avoir compris que son leader scotché dans la posture locale de Thiès ne gagnera rien dans sa démarche d’opposition tout azimut l’œil rivé sur le fauteuil présidentiel. Idrissa risque en 2017 de dépasser difficilement ses 8% de 2012 parce que son image ne passe pas dans le subconscient populaire sénégalais. Plus il en fait plus il s’enfoncera parce qu’en déphasage avec les déterminants du vote sénégalais qui ne s’articulent plus autour des gros mots. La stratégie de braconnage du PDS aussi ne paiera pas parce que le fossé avec Wade ne se refermera sans doute pas à cause de la violence verbale des CD1 et CD2 de 2004. Les membres réalistes du parti Rewmi iront crescendo vers d’autres perspectives politiques. Cela a déjà commencé avec les démissions en cascades. Cela risque de continuer et Idrissa sera de plus en plus seul dans son ambition pour l’avenue Roume. En 2017, Le Rewmi (Regroupement pour Ejecter Wade et Mettre Idy) ne sera sans doute pas un pôle de convergence politique.

Le pôle présidentiel autour de Bennoo Book Yaakaar

Bennoo Bokk Yaakaar présentera sans doute comme candidat  le Président Macky Sall. La coalition présidentielle aura à la fois le handicap et le prestige d’être au pouvoir central à travers le Président Macky et local à travers des Maires et Présidents de Conseils Départementaux élus dans beaucoup de collectivités locales.

En 2017,  l’atout de Bennoo Bokk Yaakaar sera le bilan et  l’exemplarité au niveau national et local. Le bilan et le projet seront plus déterminants que toute autre combinaison sortie des laboratoires de penseurs brandissant le spectre d’un second tour fatal au Président et poussant vers des des formes de combinaisons précipitées. Le pôle présidentiel ne doit pas verser dans l’arrogance des annonces d’une réélection dès le premier tour. Les analystes sincères savent bien qu’il y a sauf catastrophe une forte probabilité que Macky soit plébiscité en 2017. Le dire urbi et orbi peut paraitre comme une sorte d’arrogance qui pourrait heurter et créer un effet non souhaité. Même le spectre d’une  scission du pôle Bennoo pourrait ne pas avoir  d’effet majeur si en face le peuple est en phase avec le bilan et le projet. A ce titre, Bennoo devrait rester intact sauf fait majeur pouvant découler de deux axes : le PS ou une partie de la société civile regroupant des éventuels hauts responsables frustrés de l’APR.

Quid du  PS ?

C’est un secret de polichinelle. Certains responsables du PS prônent une participation de ce parti aux élections présidentielles de 2017. C’est leur droit le plus absolu. Membre de Bennoo Bokk Yaakaar, le PS jouerai-t-il un double jeu ? Dans une bonne frange de ses responsables notamment les jeunes loups une nostalgie du pouvoir pousse à cette éventualité qu’il ne faut pas totalement occulter. Cependant force est de constater que le PS tranchera difficilement le dilemme cornélien d’une participation de son candidat à la présidentielle de 2017 tout en étant dans la coalition dirigée par le Président Macky Sall. Je crois que le leader du PS qui avait eu 11% des résultats en 2012 ne se présentera pas contre le Président Macky Sall sauf à faire un revirement qui ne lui fera que faire pire qu’en 2012. Il sera difficile pour se parti de s’accorder sur une candidature  de Tanor qui a perdu le département de Mbour aux dernières élections locales de juin 2014. Ceux qui tissent déjà un manteau de présidentiable pour Khalifa Sall oublient  que dans la réalité du parti socialiste, l’actuel Maire de Dakar n’a pas sous sa coupe des fortes têtes comme Aissata Tall Sall, Tanor, Aminata Mbengue Ndiaye ou Serigne Mbaye Thiam. Le pouvoir que détient Tanor dans le PS ne sera jamais offert sur un plateau d’argent et, Khalifa Sall qui n’a pas osé comme Aissata Tall Sall briguer la tête du PS devrait éviter une posture d’opposition  au Président Macky Sall pour préserver des chances de participation en candidat « neuf » en 2017. L’audace de la liste Taxawu Dakar aux locales de 2014 était une logique de survie politique facilitée par l’APR qui, non seulement n’avait pas un candidat clair à la Mairie de Dakar, mais en plus avait commis l’erreur de donner l’impression d’une boulimie à vouloir tout contrôler sans compter la victimisation de Khalifa face à l’acte 3 de la décentralisation qui donne moins de pouvoirs aux villes. En vérité, pour éviter le syndrome AJ de 2007 (avec la participation de Landing qui était dedans en voulant être dehors), le PS a intérêt à soutenir une candidature du Président sortant son Excellence Macky Sall sauf incident politique majeur. Les électeurs ne comprendront pas la politique du « un pas dedans un pas dehors ». Les ambitions des uns et des autres au PS devraient être par réalisme ranger jusqu’aux joutes de 2022 qui pourraient être plus open (ouvertes) sans candidat à stature de Président sortant. Une candidature du PS en 2017 lui fera courir le risque d’une implosion fratricide et ce parti survivra difficilement d’une position d’opposant entre 2017 et 2022. Ce parti doit comprendre que les Sénégalais ne sont pas du tout nostalgique de la période d’avant 2000. Une participation chaotique de ce partie à la présidentielle de 2017 lui fait courir le risque de ne pas peser lors de la recomposition de 2022.

Quid d’une candidature de la société civile ?

Certes  exigeante, la société civile surfant sur les thèmes politiques doit comprendre qu’il sera difficile pour un non politique de transformer la sympathie populaire en bulletins de vote. 1983, 1988, 1993, 2000, 2007 et 2012 ont été des étapes électorales présidentielles qui devraient suffire pour démontrer qu’une sympathie n’est pas une un vote. Une élection présidentielle se gagne par un appareil politique. La stratégie si chère à une frange de la société civile visant à accuser la classe politique de tous les péchés participera sans doute à cultiver l’incivisme sans rien mettre dans l’escarcelle des pourfendeurs en termes de gains politiques. Le Sénégal a besoin de la société civile comme garante d’une position de veille citoyenne. L’honnêteté doit pousser ceux-là ayant des ambitions électives d’être plus sincères avec les citoyens en descendant dans l’arène politique en acceptant de prendre des coups. Certes, il y a encore des « hommes neufs » dans l’espace civile, mais il n’y en a pas un qui soit assez énergique pour cristalliser un vote allant au-delà de la simple sympathie. De plus, le pouvoir actuel qui prend les devants en termes de réponses aux préoccupations démocratiques n’offrira pas un second 23 juin fédérateur d’une riposte civile d’envergure. Ceux qui veulent faire de l’actuel avant-projet de constitution une sorte de plateforme civile consensuelle pour bâtir une forme d’opposition vont vite déchanter puisque le Président Macky Sall va accepter les avancées sans verser dans le populisme de certains articles proposés par la commission nationale de réforme des institutions. En 2017, une candidature non portée par les partis politiques connaitra les mêmes  désillusions que celles des élections présidentielles précédentes.

 

En vérité, le Président Macky Sall doit aborder 2017 avec sérénité en évitant des formes de ralliements folkloriques  au palais filmés et diffusés au JT. Cela ne lui apportera rien au contraire ce sont des pratiques d’un autre âge qui donnent l’impression d’humilier les ralliés en les brandissant comme des trophées de guerre. Cette façon de faire écœure l’essentiel du peuple. En vérité, le Président Macky sera élu sur un bilan d’abord et sur une  communication sincère sur le projet. Sauf facteur exogène grave, il devrait avoir un bilan assez sérieux à défendre en 2017. Déjà il a un bilan même si tout n’est pas rose. Son bilan, c’est d’abord ce qu’il a fait du legs de 2012.

Le legs de 2012

Nous ne devons jamais oublier que le Président Macky est arrivé au pouvoir en 2012 dans un contexte marqué par un budget  largement entamé, une baisse de plus de 2 points de croissance, une  dette de plus de 3000 milliards, la hausse des prix des denrées, l’imminence d’une année blanche, une campagne agricole  pas préparée et, une famine probable.

Dès la fin de l’année 2012, le chef de l’Etat avait déjà eu au moins  les résultats palpables notamment le début de baisse des prix des denrées de première nécessité,  le sauvetage de l’année scolaire, le financement de la campagne agricole, le paiement d’une bonne partie de la dette intérieure et, des mesures sociales d’envergure comme la gratuité de l’hémodialyse.

 

Ces résultats de 2012 étaient rendus possible grâce essentiellement aux  deux leviers que sont la réduction du train de vie de l’Etat et la gouvernance sobre et vertueuse. L’année 2012 a permis d’éteindre le feu. La période 2013-2014 a vu germer le Projet véritable du Président Macky.

 

Les réalisations des années 2013 et 2014

Les années 2013 et 2014 sont marquées par les actions claires dans tous les domaines.

 

Emploi

Dans le domaine crucial de l’emploi, il y a déjà les 5 500  emplois créés dans la fonction publique, les 10. 000 de l’Agence Nationale de Sécurité de Proximité, les sommes importantes injectées dans le financement des projets pour les jeunes et les femmes ainsi que les  nombreux contrats signés dans beaucoup de secteurs. Il y en a eu plus de 100 000 entre 2012 et 2013.

Dans la politique d’accompagnement à l’auto emploi de masse, trois actions majeures sont à saluer :

  • la fusion des structures de promotion de l’emploi,
  • le lancement du programme de domaines agricole communautaires,
  • la mise en place d’instruments de financement du développement comme BNDE FONSIS FONGIP.

La question de l’emploi de masse ne sera pas résolue dans sa globalité. Le rôle de l’Etat doit être surtout de créer les conditions de facilitation et de promotion de l’emploi salarié ainsi que de l’auto emploi. Pour ce faire le levier financier est essentiel et le Chef de l’Etat a mis en place les instruments autonomes de financement pouvant accompagner les priorités définies. Cela, les banques commerciales actuelles qui appartiennent à l’étranger ne le feront pas comme voulu par le Sénégal. Ce choix du Président Macky de mettre en place des instruments autonomes est une aubaine.

 

Le social

En 2014, la baisse des prix des denrées de première nécessité est une réalité palpable comme  l’atteste le tableau ci-dessous

 

Prix en 2014Prix en 2012Baisse en %
Riz ordinaire280325-13,85%
riz parfumé435745-41,61%
sucre580690-15,94%
huile9601200-20,00%

 

 

D’autres mesures sociales énergiques ont été mises en place notamment la baisse sensible de la fiscalité sur salaire, la baisse des loyers, le lancement de la couverture maladie universelle ou CMU, la promulgation du décret portant loi d’orientation sociale, et le lancement du programme de bourse de sécurité familiale pour 50 000 familles avec une allocation de 25.000 francs CFA par trimestre pendant trois ans. Les conditionnalités posées aux parents sont entre autres l’inscription des enfants à l’école et leur vaccination. Cette dernière mesure s’inscrit dans une logique de cassure de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté en permettant à des fils et filles de pauvres de s’en sortir demain afin de sortir la famille du cycle infernal. C’est plus que de la lutte contre la pauvreté.

 

 

L’éducation

 

Dans le volet éducation, le chef de l’Etat a opté en dépit de la crise pour une démarche consensuelle de révolutions vitales notamment avec la réforme des Universités, le dialogue franc avec les enseignants et les apprenants, les projets de deux grandes universités pour déconcentrer l’UCAD.

Les récentes assises sur l’éducation devraient permettre d’aller vers un système plus axé sur la formation professionnelle dans un climat apaisé. La reforme des universités participe de la même philosophie du dialogue franc qui pousse vers des mesures énergiques devant rompre le cercle vicieux d’un enseignement qui ne forme pas pour l’emploi. Les réformes lancées par le Président Macky Sall sont vitales et constituent les seules voies de salut pour les générations futures.

 

L’hydraulique, les infrastructures et l’énergie

 

Dans le domaine de l’hydraulique, le lancement des programmes de  branchements sociaux et de forages en zone rurale vont permettre de tendre vers plus de maitrise.

 

Concernant les infrastructures, l’option est à une réorientation stratégique vers les zones de production notamment minières et agricoles pour un désenclavement à forte incidence sur la croissance. C’est cela qui explique les options de pôles urbains en dehors de Dakar et le lancement des grands projets du Plan Sénégal Emergent PSE.

 

Nous savons tous que l’énergie est un fardeau pour l’économie nationale. C’est pourquoi la stratégie du Chef de l’Etat est au Mix énergétique avec déjà des résultats tangibles notamment dans l’absence de  hausse depuis 2 ans, la forte réduction des coupures de courant, le renforcement de la capacité de production de la SENELEC, la poursuite de l’objectif stratégique de ramener le coût du kilowatt/heure entre 60 et 80 FCFA au lieu des 170 FCFA actuels, la poursuite hardie du programme d’électrification rurale à travers les contrats de concession avec l’objectif d’une couverture  à 60% en 2016 au lieu des 24% de 2012.

 

 

Bonne gouvernance et institutions

 

Dans le domaine de la bonne gouvernance, le Sénégal est sur la voie souhaitée comme l’atteste notre 9ème place en Afrique selon d’indice  résultat Mo Ibrahim de cette année sur la bonne gouvernance. Les efforts ont été faits dans la réduction du train de vie de l’Etat avec l’audit de la fonction public et la mise en place de l’OFNAC qui va recueillir par exemple les déclarations de patrimoine de tous les Maires, préfets, gouverneurs.

Le referendum sur la nouvelle constitution sera un moment d’ancrage démocratique. L’essentiel est de trouver un juste milieu entre un Etat fort et la prise en charge de préoccupations démocratiques à pérenniser. Nous devons à la vérité de reconnaitre que l’avant-projet de constitution de la commission nationale de réforme des institutions n’est pas un texte non discutable. Mon avis est que la future constitution doit être le plus simple possible pour éviter les interprétations farfelues du genre de ce qu’on a connu lors de la honteuse validation de la troisième candidature de Wade. Dans le fond comme dans la forme, cet avant-projet a comme voulu s’appuyer sur tous les errements de la période wadienne pour trouver des solutions en détail en trop embrassant et mal étreignant. Reconnaitre cela n’est pas antidémocratique. Nous devons légiférer pour la postérité en évitant de bloquer le pays en trop fragilisant celui qui en détiendra le pouvoir exécutif.

 

Au total, le Président Macky a un bilan et présentera sauf facteur exogène grave un Sénégal meilleur. Nous devons par réalisme reconnaitre que les exigences populaires devanceront toujours les réalisations. Les sénégalais doivent savoir qu’un mandat présidentiel ne permettra pas de résoudre tous les problèmes. Un chef d’Etat vient pour jouer un rôle. Il a le choix entre faire de la politique politicienne de maintien au pouvoir ou s’ériger en homme d’Etat pour poser les jalons d’un développement national ressemblant à une course de relais. Un chef d’Etat est partie prenante d’une course de relais et il doit avoir une vision prospective de développement national qui dépasse sa propre personne. L’ayant compris, le Président Macky Sall a lancé le Plan Sénégal Emergent ou PSE et il a décidé librement de demander par voie référendaire la réduction de son mandat de 7 à 5 ans. En le faisant, il sait qu’à 61 ans en 2022, il sera au meilleur des cas un ex Président. Il inscrit son mandat actuel sous le sceau de l’exemplarité en mettant en place le Plan Sénégal Emergent qui va au-delà de son ou ses mandats.

 

Le PSE

Le PSE va jusqu’en 2035 et au maximum le Président Macky ne peut pas dépasser 2022 comme Chef de l’Etat. Cela veut dire qu’il ne jouera que son rôle dans le PSE qui n’est pas seulement un programme de lutte contre la pauvreté. Le PSE cherche à travers de nouveaux moteurs de la croissance (qui est actuellement tirée à  70% par télécom et les services  financiers) à mettre le Sénégal sur les rampes de l’Emergence.

Les nouveaux leviers de cette croissance  développante sont l’agriculture, l’agrobusiness, l’habitat, les mines et le tourisme.

Concrètement, le PSE à l’horizon 2017, c’est 1360 km d rail,  1170 km de routes, 4000 km de pistes rurales, 1000 mégawatt de capacité énergétique supplémentaires,  75 % de couverture maladie universelle, 125000 logements, un grand hub logistique, un hub minier et un hub multiservices sous régional.

L’Etat doit porter avec les partenaires publics et privés les transformations structurelles pour créer les bases de ce choix stratégique à travers une trentaine  de projets de nature à influencer l’économie nationale afin de  développer les capacités de résilience de notre pays aux crises.

Avec les prémisses du PSE ajouter à tout ce que le Président Macky Sall a fait jusqu’ici au plan économique et social, il y a et il y aura bien un bilan en 2017 qu’il suffira de savoir bien partager à travers une bonne communication.

La stratégie de Communication

Dans le brouhaha de l’évènementiel, l’APR a intérêt à faire preuve de beaucoup d’humilité et de clarté dans l’explication de la mission et des réalisations du Président Macky. Trop de communication folklorique du genre grand panneau sur les axes routiers  pourrait ne pas capter ces jeunes chômeurs encore en quête de boulot. Nous ne devons pas répéter les mêmes erreurs que nos prédécesseurs qui ont semblé dans leur communication vouloir dire que le Sénégal est l’Eldorado. Nous devons être sincère et expliquer au peuple où on va et ce que nous avons déjà fait. Dieu sait que nous en avons fait. Hélas, il y aura beaucoup de désinformations autour de nos grands projets surtout venant de commentateurs de la société civile qui n’ont pas compris que le monde bouge à vitesse grand V.

Un exemple très simple. Le Sénégal a voté la loi sur le Partenariat Public Privé pour booster les investissements. Les personnes sensées savent bien que pour faire bouger les choses, nous ne pouvons plus perdre du temps avec seulement  le code des marchés publics actuel. Certaines personnes verront dans la loi sur le Partenariat Public Privé  une volonté de contourner le code des marchés. A ceux-là qui ont le privilège de la position de commentateur sans mandat électif, nous devons répondre par le réalisme du décideur qui doit tout de suite capter l’investissement direct étranger dans un monde globalisé. Si le Sénégal ne capte pas l’argent de la Chine par exemple, nous ne construirons pas les quelques 1300 km de rails nécessaires pour désenclaver les zones de production minières et agricoles. Ce sont ces enjeux  qu’il faut expliquer au peuple pour faire taire les suspicions sur les chantiers du développement national. Une chose est sure, en réactivant la CREI et en mettant en place l’OFNAC, le Chef de  l’Etat a mis assez de d’instrument pour mettre fin à toutes formes d’impunités. Evidemment, nous devons   rester vigilants pour éviter de verser dans des faits de nature à donner libre cours à la corruption. Mais nous ne devons pas être les pauvres vertueux du monde qui auront des notes de bonne gouvernance proches de 10/10 parce que sans business d’envergure. Nous devons faire du business !

En 2017 donc le Président Macky devra défendre un bilan et faire face à des adversaires politiques             non encore clairement identifiés à ce jour.

Cette psychose de la méconnaissance avec certitude des ambitions des uns et des autres, ne doit toutefois pas pousser à des alliances précipitées pouvant semer le doute dans l’esprit des électeurs qui ne l’oublions pas mettent la constance vertueuse au pied d’égalité des considérations matérielles.

Comprendre ce déterminant essentiel du vote nommé VERTU, est déjà un pas pour ne pas privilégier les réflexions in vitro sur une massification politique à tout vent. La meilleure des massifications, c’est le bilan d’abord et l’explication du projet. C’est cela qui convient les nombreux ambassadeurs anonymes et bénévoles de la cause du Président. Dieu sait qu’ils sont nombreux ceux et celles qui sans être sous les projecteurs sont de grand électeurs réalistes qui n’ont deux que l’intérêt national. Le projet du Président Macky n’a fait que rencontrer le patriotisme serein de ces merveilleux anonymes.

Notre position de pouvoir ne doit pas aveugler notre réflexion collective. Bien au contraire, elle doit pousser à l’éclosion d’un débat sincère dans le parti au-delà des instances de direction.

Tout militant doit apporter sa réflexion au débat quelle que soit sa position. Nous devons refuser les ponctions magiques de ceux qui pensent détenir les clefs de la réélection. La réflexion appartient à tous même si comme en démocratie le pouvoir d’influence appartient au cercle des hommes et femmes en qui le leader a mis sa confiance. Si cette réflexion sur la perspective 2017 semble libre dans le ton et le fond c’est sans doute dû à ma position privilégiée de simple militant et cadre du parti. Simple militant nullement affecté par une participation libre sans aucun soutien du parti aux dernières élections locales à Diass avec 1800 voix soit 22% de l’électorat. Sans rancune, je reste militant du parti et je tiens à ma liberté de penser.

Je suis militant de l’APR et je veux que le Président Macky ait un second mandat mérité. J’insiste sur le terme « mérité ». Je le souhaite parce que je crois sincèrement qu’il changera en dix ans les bases de la croissance du Sénégal. Changer les bases de la croissance ne signifiant pas développer mais corriger les erreurs de plus de 50 années d’indépendance.

Et si la mission était plus correction, redressement que développement ?

Ce chantier de l’explication du projet global aidera beaucoup à une adhésion populaire condition sine qua non pour avoir un climat social favorable et moins conflictuel.

Réélire le Président Macky Sall en 2017 serait un pacte pour garantir la première phase du PSE sous la houlette d’un homme qui a eu l’élégance de demander la réduction de son mandat. Il est élégant. Le peuple sénégalais aussi est capable d’élégance surtout en réponse aux élégants. Ceux qui l’ont compris n’essaieront pas d’arrêter la mer en 2017 avec leurs bras.  Le Président Macky Sall ne veut pas le pouvoir pour le pouvoir. Il le veut  pour la mission et il en a l’aptitude. Il a bâti un projet à l’horizon 2035 tout en sachant qu’au plus il ne peut être chef d’Etat au-delà de 2022. C’est cela la stature d’homme d’Etat qui vient juste jouer un rôle et transmettre le flambeau. Son Excellence Macky à réduit son mandat pour ancrer la démocratie dans les mœurs. Le Sénégal lui donnera sans doute la possibilité de rempiler en 2017 s’il plait à Dieu le seul Détenteur du pouvoir.

Mamadou NDIONE

Cadre APR Diass

[email protected]

 

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