Révélations de l’ancienne directrice de l’aviation civile sur Ahs : Aminata Diop Sall charge Mamadou Seck

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Entendue par les juges de la Commission d’instruction de la Cour de re?pression de l’enrichissement illicite (Ci-Crei), l’ancienne Directrice de l’Aviation civile, Aminata Diop Sall, débarquée pour avoir e?mis des doutes sur le contrat de Ahs, n’a pas raté l’ancien ministre des Transports aériens, Mamadou Seck.

Aminata Diop Sall a vide? son sac devant les juges de la commission d’instruction de la cour de re?pression de l’enrichissement illicite (Crei). Interpelle?e par les magistrats sur la procédure par laquelle les sociétés opérant dans le secteur du Handling obtenaient l’agrément du ministère charge? des transports aériens, alors dirigé par Mamadou Seck, elle affirme : «ce qui s’est passé, c’est que lorsque la compagnie Air Afrique a de?pose? le bilan, nous devions prendre des mesures pour éviter que l’activité d’assistance au sol ou de Handling ne soit perturbée. C’est ainsi qu’a été mis en place un comité de gestion charge? des activités de Handling un peu avant avril 2002. En ma qualité de directrice de l’aviation civile, je présidais ce comité qui a travaillé entre 3 et 4 mois. A un moment donné, il a été décidé de libéraliser l’activité de l’assistance en escale. C’est ainsi qu’Asi, Air France Sénégal, Shs et Ahs ont été agréés en décembre 2012. Ces sociétés devaient se conformer à un cahier des charges».
En ce qui concerne la société Ahs, dit-elle, «la demande d’agrément a été faite par une personne avec un nom à consonance de l’Europe de l’Est. Cette demande n’a pas été traitée par mes services jusqu’au moment où, au cours d’une réunion de coordination, le ministre chargé des transports aériens de l’époque, Mamadou Seck, très énervé, nous a interpellés sur les raisons pour lesquelles cette demande n’a pas été traitée. Je lui ai répondu que j’avais l’impression que cette société était une société fantôme dans la mesure où, contrairement aux autres sociétés, aucun document n’accompagnait la demande. Il n’y avait me?me pas de numéro de téléphone où on pouvait joindre le demandeur d’agrément. Par la suite, le nommé Eli Manel Diop s’est présenté au nom de la société permettant le de?blocage de la situation et l’obtention de l’agrément».

«J’ai dit à Mamadou Seck que j’avais l’impression que c’était une société fantôme… »

Or, précise l’ancienne directrice de l’aviation civile : «la procédure normale est la suivante : une demande manuscrite signée par l’autorité représentant la société qui demande l’agrément est adresse?e au directeur de l’aviation civile, accompagne?e d’un certain nombre de documents parmi lesquels les statuts de la société. Le directeur de l’aviation impute le dossier à la direction des transports aériens qui l’instruit par la suite, le service juridique de cette direction rédige un projet d’arrêté qui est transmis au ministre par le directeur de l’aviation civile qui rédige une note portant avis et c’est le ministre qui est chargé de signer l’arrêté portant agrément».
Pour le processus de création des sociétés Ahs et Shs, elle ajoute que «le rôle de la direction de l’aviation civile e?tait de vérifier si les structures qui voulaient exercer l’assistance en escale étaient viables. Pour juger de cette viabilité, nous nous intéressions à la surface financière de la socie?te?, a? son partenaire strate?gique et a? la compe?tence de ses agents. Les socie?te?s devaient e?galement se conformer au cahier des charges et faire l’objet de contro?les re?guliers. Je dois e?galement pre?ciser que le cahier des charges e?tait fixe? par une de?cision de l’autorite? compe?tente».

«Mamadou Seck avait propose? au syndicat de transformer la socie?te? en Gie…»

A la question de savoir si elle a rec?u des instructions pour l’obliger a? de?livrer un avis favorable aux demandes d’agre?ment pre?sente?es par les socie?te?s Ahs et Sgs, Aminata Siop Sall re?ve?le : «il n’y a pas eu d’intervention a? mon niveau pour que Shs ne soit pas cre?e?e d’autant plus que cette socie?te? permettait aux ex-travailleurs d’Air Afrique de ne pas perdre leur emploi.
D’ailleurs, un agre?ment a e?te? de?livre? aux responsables de la socie?te?. Toutefois, il m’a e?te? rapporte? par des syndicalistes du Suttaas (ndlr : le Syndicat unique des travailleurs du transport ae?rien et des activite?s annexes du Se?ne?gal) que le ministre charge? des transports ae?riens de l’e?poque, Mamadou Seck, qui les a rec?us leur avait propose? de transformer la socie?te? en Gie, ce a? quoi ils se sont oppose?s. Ils m’ont affirme? que, s’ils l’avaient fait, aucune compagnie n’aurait accepte? de travailler avec eux, ce qui aurait eu pour effet de tuer la socie?te? et de laisser le champ libre a? ahs». et, l’ancienne directrice de l’aviation civile d’ajouter : «S’agissant du transport de l’ae?rogare vers les ae?ronefs, l’attribution du marche? a e?te? faite par les activite?s ae?ronautiques nationales du Se?ne?gal dite Aans de- venue plus tard Ads. Il y avait un accord entre l’Asecna et l’Etat du Se?ne?gal qui permettrait a? ce dernier de ge?rer l’activite? ae?ronautique nationale. ainsi, l’Aans avait sa propre cellule de passation des marche?s. S’agissant du contrat qui liait l’Aans a? la socie?te? Abs, les proce?dures d’adjudication n’ont pas e?te? respecte?es. En effet, en ma qualite? de pre?sidente de la commission des marche?s, charge?e d’approuver les de?libe?rations de la cellule de passation des marche?s, je me suis aperc?ue de quelques anomalies flagrantes».

«Lorsque j’ai informe? le Pre?sident, j’ai e?te? de?barque?e »

il s’agit notamment de la naissance de la socie?te? Abs environ quinze (15) jours avant le lancement du marche? ; du de?lai de quinze (15) jours donne? aux socie?te?s soumissionnaires ainsi que de la pre?sence au Port, au moment du lancement du marche?, de bus Cobus appartenant a? la socie?te? Abs qui venait de nai?tre. «Pour avoir constate? ces anomalies, j’avais de?cide?, es qualite?, de de?clarer le marche? infructueux pour que la proce?dure re?gularise?e soit reprise. Cependant, je me suis heurte?e a? l’opposition de M’baye N’diaye, directeur de l’Aans a? l’e?poque, qui s’est montre? furieux au point que j’ai senti le besoin de saisir le Pre?sident que j’ai rencontre? et qui, a? cette occasion, m’a rassure?e.
Mais, grande a e?te? ma surprise d’avoir e?te? de?barque?e de mon poste alors que j’avais boucle? le travail sur la restructuration de la direction de l’aviation civile en agence nationale de l’aviation civile, contrairement aux autres pays de la sous-re?gion ou? les responsables qui ont fait le me?me travail que moi ont e?te? promus directeurs ge?ne?raux», confirme t-elle tout en concluant : «pour Abs, je pensais que Karim Wade n’intervenait que comme facilitateur contrairement a? ahs ou? il se disait que c’e?tait sa cre?ation cependant, plus tard, me?me pour Abs, les avis ont e?volue? et il est ressorti des rumeurs sur la plateforme ae?roportuaire que comme Ahs, il e?tait derrie?re Abs».

Libération

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