Sénégal: Un projet d’usine de dessalement à Dakar suscite la polémique

Date:

Au Sénégal, particulièrement à Dakar, les besoins en eau potable sont importants et ne feront que s’amplifier dans les prochaines années. C’est dans ce cadre que l’Etat a validé, avec l’appui du Japon, la construction d’une usine de dessalement de l’eau de mer. Un centre de traitement capable de produire 75 000 mètres cubes d’eau par jour et qui sera construit à partir de janvier 2018 dans la zone du célèbre phare des Mamelles. Un projet lancé en 2015, mais qui provoque aujourd’hui la colère d’une partie des habitants de cette zone unique.

Au pied du phare, la plage des Mamelles. Quelques cabanes, des parasols et de nombreux baigneurs qui s’amusent dans les puissantes vagues de l’Atlantique. Une plage vouée à disparaître, car c’est là que doit être bâtie la station de pompage de l’usine de dessalement.

Pour Momar, natif du quartier, ce patrimoine doit être protégé. « La plage là, c’est la seule qui nous reste. C’est à nous de refuser pour que l’usine ne s’installe pas ici », soutient-il.

Ce projet d’usine divise. Une partie des habitants soutient l’Etat. Le rapport de 430 pages publié met en avant le besoin de développer le réseau d’eau potable de la capitale.

Pollution

Pour le collectif qui s’oppose au projet, représenté ici par Maya Cusnier, les impacts de rejets de sel et de produits chimiques n’ont pas été suffisamment étudiés. « On parle de neuf tonnes de rejet d’un mélange de sel et de produits chimiques. Donc, le sel à outrance, évidemment les poissons ne peuvent plus vivre dedans », souligne-t-elle.

Amadou Maguette Dieng est Lébou, la communauté majoritaire de la commune de Ouakam. Lui appelle les anciens à défendre cette plage, ce lieu qu’ils fréquentaient étant jeunes. « Il y a des vieux qui venaient ici quand ils étaient enfants avec leur père, ils pêchaient ici, ils ramassaient des poissons ici, ils ont des histoires ici, rappelle-t-il. Moi, j’appelle tous ces vieux à ne pas abandonner tous ces souvenirs-là. »

La possible destruction de la plage des Mamelles, le débat sur l’importance de l’eau potable dans la capitale… Des thèmes qui seront sans aucun doute au cœur du débat pour les élections législatives de juillet prochain.

Rfi.fr

2 Commentaires

  1. C’est un projet prévu à Dakar, chez nous. Et pourtant, il faut attendre que RFI (média étranger) lui consacre un article pour que Seneweb, Dakaractu, Xalima… le copient-collent pour faire semblant d’en parler !

    Quand l’affaire a été évoquée vendredi soir sur TFM, qu’est-ce qui vous empêchait dès le lendemain d’aller sur le terrain pour faire votre propre enquête au lieu de plagier des confrères ?

    Honte à vous !

  2. L’absence de reportage sur le sujet est l’ignorance des journalistes sur ce problème. Même du coté de ceux qui travaillent pour le Président, ils ont eu recours à des pratiques tortueuses pour le faire admettre. Il sera la mort programmée des zones de reproduction des espèces nobles qui avec la combinaison du climat prévalent à Dakar et de relief sous-marin ont ce seul endroit pour procréer et proliférer (frayage annuel et alevinage dans des conditions uniques de flore et faune de la chaîne alimentaire sur notre cote atlantique. Demander à un politicien de renoncer à du pain de campagne politique est peut-être dur mais la furie qui sera déchaînée par ce projet dans le milieu Lébou de plus en plus informé sur les dégâts d’une telle usine laisse présager d’une pré-campagne(législatives) et d’une campagne électorale (présidentielle) électriques de la pointe au Cap. A vos starting-blocks et bonne embrouille à tous

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE