Sénégal/Politique : Bataille de bulletins de santé

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Au Sénégal, le débat politique a donné lieu ces derniers jours à des échanges de coups bas entre la coalition Benno Siggil Sénégal (opposition) et la majorité présidentielle. L’opposition a commencé par demander la destitution du chef de l’Etat en remettant en cause « son intégrité mentale ». Elle a reçu en réponse une lettre au vitriol du président du Sénat, Pape Diop, qui dénonce l’état de santé de certains opposants.

L’opposition a ouvert les hostilités en déposant sur le bureau du président du Sénat une procédure demandant la destitution du chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, en mettant en cause sa santé mentale.

« Les sénégalais en sont témoins, depuis quelques temps, le Président de la République pose régulièrement dans la vie publique nationale des actes qui inclinent les patriotes de bonne foi à s’interroger sur son intégrité mentale et sur sa capacité à continuer à assumer le gouvernement de notre pays », indiquaient les leaders de Benno Siggil Sénégal dès le début de leur lettre. En précisant par la suite leurs attaques contre Abdoulaye Wade : « instabilité fondamentale », « propension à multiplier les déclarations incendiaires », propositions qualifiées de « loufoques » sur le monument de la renaissance africaine ou Haïti, et enfin « signaux cliniques d’une dégénérescence mentale ».

La réponse du président du Sénat, Pape Diop, a elle-même été fort peu protocolaire : « des rumeurs persistantes font de l’un d’entre vous un sidéen et de l’autre le porteur d’un cancer de la prostate en état avancé » a écrit le président du Sénat aux leaders de l’opposition. « Ceci (a-t-il ajouté) sans compter un troisième qui est un mort vivant, avançant comme un zombie ».

Ce dernier courrier a immédiatement été condamné par de nombreux observateurs, qui ont dénoncé une dérive du débat politique sénégalais.

Pouvoir et opposition qui se lancent à la figure leurs bulletins de santé… Pour Alioune Badara Diop de l’université de Saint-Louis : « Toute cette polémique reflète à vrai dire le vieillissement de la classe politique sénégalaise, avec des leaders qui pour certains étaient déjà sur le devant de la scène dans les années 70 ».

« Qu’il s’agisse de la majorité présidentielle ou de l’opposition, explique ce chercheur en sciences politiques, les appareils sont verrouillés. Le fondateur du parti ou ses héritiers restent maîtres du jeu. Et cela empêche un véritable rajeunissement des élites politiques ».

Source : Rfi.fr

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