Serigne Bass Abdou Khadre: «Le Khalife voulait éviter cette polémique en parachevant le statut spécial, la balle est dans le camp de l’Etat»

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Le porte-parole du Khalife des mourides qui, à la suite de Serigne Sidi Mactar, a reçu la délégation de la Cena, lui a fait l’histoire de Touba. En réponse a ses hôtes, l’homme de confiance de Serigne Sidi Mactar a d’emblée précisé qu’il est certes le porte-parole du Khalife, mais s’exprime uniquement pour lever certains équivoques parce qu’il n’a plus voix au chapitre après le Khalife qui s’est exprimé luimême.
Serigne Bass Abdou Khadre de démarrer ensuite sa leçon d’histoire sur la ville sainte. «Depuis 1972, Touba est érigée en communauté rurale, la loi de 72 est inspirée du Code des collectivités locales de France et non sur les réalités du Sénégal. Ce qui vous vaut les problèmes auxquelles vous êtes confrontés.
Une loi doit émaner de la base vers le sommet. Autrement dit, elle doit être l’aspiration du peuple et non des gouvernants», souligne-t-il. Serigne Bass Abdou Khadre de poursuivre : «D’autres villes de France et d’Europe ont les mêmes réalités et spécificités que Touba. Pourtant ces pays considérés comme de grandes démocraties prennent en compte les réalités de ces villes sans qu’elles ne soient une entrave au bon fonctionnement du reste du pays». Alors s’interroge le guide religieux : «Pourquoi vouloir refuser cela à une ville comme Touba qui se fonde sur les principes de l’islam ?» Serigne Bass Abdou Khadre de préciser ensuite : «Touba ne veut pas d’autonomie par rapport au reste du Sénégal.

Le contenu du statut spécial n’entrave en rien l’unité nationale. Tout ce que demande le Khalife, c’est de légaliser les réalités de la ville de Touba qui ne datent pas d’aujourd’hui. C’est la seule voie de salut pour le gouvernement.

Serigne Sidi Mokhtar voulait éviter cette polémique en parachevant le statut spécial dans un document depuis près d’un an, avant même l’Acte III de la décentralisation. Tous ceux qui devaient être informés l’ont été à temps y compris le chef de l’Etat. Donc le Khalife a fait ce qu’il devait faire». Le porte-parole du Khalife se veut clair : «Si on est soucieux de la paix et de la stabilité au Sénégal, il faut respecter les croyances et les convictions des autres même si on ne les partage pas. La démocratie, c’est d’abord respecter le choix de l’autre. Touba ne veut pas de parité, les talibés préfèrent le «Ndiguel» du Khalife à la parité».

Le marabout précise à ses invités : «Touba dispose d’une force indiscutable, mais elle préfère la stabilité du pays et le respect des institutions, raison pour laquelle nous avons mis en place un statut spécial avec l’expertise requise pour éviter un conflit avec l’Etat. Maintenant la balle est dans son camp».

Serigne Bass Abdou Khadre a terminé en rappelant à la délégation de la Cena qui l’écoutait avec une grande attention les propos de Serigne Moustapha Saliou à Istanbul. «Répondant aux questions d’un journaliste sur un prétendu manque de démocratie à Touba dans les années 90, il lui avait dit : ‘ce qui existe à Touba n’a pas de nom chez vous, personne ne veut rien, tout revient à un seul homme le khalife. A vos dictionnaires !». Le guide religieux de boucler par des prières et des conseils : «Nous espérons que vous allez vous conformez aux voeux du Khalife dans cette ville parce que son voeu est plus important que tout pour nous».

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