Serigne Fallou Dieng du cercle des intellectuels soufis du Sénégal: « Touba doit exclure l’Etat de son Magal »

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« Les confréries du Sénégal doivent refuser d’être sous la perfusion de l’Etat », telle est la nouvelle réflexion de Serigne Fallou Dieng. Le président du cercle des Intellectuels Soufis s’offusque, principalement, de l’implication avancée du gouvernement dans l’organisation du Magal de Touba. Une chose qui permet « à Wade et Cie d’avoir une mainmise sur la cité religieuse ». Ce qui ne devrait pas être car, dira-t-il, Touba peut s’autofinancer afin de garder, encore, cette indépendance et cette particularité que le monde lui envie ».

Le caractère mobilisateur du Magal de Touba qui regroupe, selon Serigne Fallou Dieng, près de 4 millions de personnes, avec plus de 4O délégations d’horizons divers, profite à tout le monde, sauf à Touba et à ses populations. Selon l’actuel Président du cercle des Intellectuels Soufis du Sénégal, les avantages que génèrent l’événement n’échoient qu’aux hommes politiques et à certains chefs religieux Mbacké-Mbacké. Cette situation déplorable, à son avis, est contraire aux recommandations de Cheikh Ahmadou Bamba, « qui a été amené à braver les foudres de l’ennemi afin d’obtenir ce 18 Safar ». Le sieur Dieng de rappeler que le Magal est une action de reconnaissance que Bamba voue à son seigneur, lançant : « Si le Cheikh n’avait pas fait de ce jour un moment privilégié pour rendre grâce à Dieu, les mourides l’auraient utilisé pour se venger du blanc, en brûlant ses drapeaux ou même ses ambassades ». Ainsi, tonne-t-il, « ce jour ne doit être utilisé par certains pour exploiter les mourides ». Notre interlocuteur de se rebeller, dans la foulée , contre l’aide proposée par l’Etat lors des événements religieux mourides ( riz, caisse d’avance, citernes d’eau etc.). A son avis Touba a, parfaitement, possibilité de prendre en charge, toute seule, ses dépenses. « Voyez-vous, quand un chef religieux est rappelé à Dieu, il laisse, toujours derrière lui, presque des milliards de Cfa. Il suffit que, de leur vivant, ils acceptent d’investir ces fortunes dans la cité et dans le Magal, pour que (avec l’apport des talibés) l’on puisse s’extirper, définitivement, du joug de l’Etat. Selon Serigne Fallou Dieng, c’est parce que l’Etat sait que Touba attend de lui des prestations qu’il se plait à jouer au chat et à la souris avec elle (promesses jamais tenues, rafistolages à chaque approche de Magal, retard des caisses d’avance, manque d’eau, délestages etc.). De l’autre côté, signale-t-il, il y a certains marabouts qui, à la solde de ce gouvernement, à cause des belles bagnoles, des gigantesques terrains, des coquettes sommes d’argent qui leur sont offertes, n’hésitent pas à offrir leurs disciples, en guise de cadeaux, pendant les joutes électorales. Le marabout, ahuri par cet état, invitera les mourides à refuser cela car, avec le régime de Wade, « la politique, c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler des choses qui les regardent ». C’est la raison pour laquelle, dira-t-il, que beaucoup de mains, tapis dans l’ombre, cherchent à lui « boucher la bouche ». Pour terminer, le sieur Dieng demandera au comité d’organisation du grand Magal de Touba de se garder de remercier, hâtivement, l’Etat qui ne cherche, dans cette affaire, que son profit.

Mama Moustapha MBAYE (Correspondant)

loffice.sn

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