Silence de Karim Wade, absence de Idrissa Seck le «23 juin 2011» : le père se ramasse, les fils se prélassent

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Le Président Abdoulaye Wade a dû se sentir seul jeudi dernier. Au moment où le pays était à feu et à sang par endroits, aucun de ses enfants ne s’est vraiment mouillé. Le fils biologique s’est emmuré dans le silence et s’est fait invisible. Idrissa Seck se prélasse à Paris, au pays de Marianne, loin des émeutes d’avant-hier et des préoccupations de son père d’emprunt, acculé par un peuple poussé jusque dans ses derniers retranchements. La maison de père Wade a pris feu ce jeudi 23 juin 2011. Un feu allumé par la volonté d’un vieux père qui, sentant la fin du pouvoir arriver, ne ménage aucun effort et ne cesse de réfléchir aux voies et moyens de prolonger le séjour dans les arcanes du pouvoir, d’un rejeton. Quitte à vendre son âme au fils d’emprunt pour un ticket «fraternel» de Prési­dent et Vice-président du Sénégal.

Seulement si Me Wade est une redoutable bête politique, ce n’est pas le cas de son fils dont la naissance politique date de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2000. S’y ajoute que le temps joue contre Me Wade, malgré toutes les stratégies mises en œuvre, autant sur le plan national qu’international pour vendre son candidat qu’il juge idéal pour le succéder à la présidence de la République.

Pauvre Me Wade ! Au moment où le vieux politicien se tue à baliser le chemin, aucun des deux fils, l’un biologique, l’autre d’emprunt, pour qui il rêve d’un destin n’est monté au front, pour faire preuve de courage, à défaut d’une témérité suicidaire comme Farba Senghor. Ou de manœuvres pour sauver les meubles en feu, comme son porte-parole Serigne Mbacké Ndiaye. Les héritiers putatifs sont au salon. En effet, ils sont aussi loin de ce peuple sénégalais qu’on veut leur offrir sur un plateau. Idrissa Seck se la coule douce au pays de l’allié Sarkozy, le pays des tractations, laissant le père spirituel se brûler les doigts pour une combinaison ratée d’un ticket Président-Vice président de la Ré­publique. Toutefois, il est difficile de comprendre le silence assourdissant de Karim Wade et l’absence coupable de Idrissa Seck dans des mo­ments aussi cruciaux de l’histoire d’un pays qu’ils ambitionnent de diriger. Ironie du sort, ce sont les non-héritiers qui se mettent en avant pour sauver l’héritage : ce sont MM. Abdoulaye Babou, Mous­tapha Guirassy, Souleymane Ndéné Ndiaye… qui aveuglés par les paillettes du sommet ont rivalisé d’arrogance avant de perdre la langue quand leur maître, face à un peuple jaloux de sa souveraineté, a battu en retraite pour ravaler son projet de loi portant une énième réforme de la Constitution.

Par ailleurs si les ambitions politiques de Karim Wade varient en fonction de ses postures, celles de Idrissa Seck ne se discutent point. Même s’ils ont en commun de compter sur des raccourcis avec des deals interminables qui se nouent et se dénouent dans le salon présidentiel comme dans les cafés de Paris. Ces deux hommes aussi se distinguent par leur mépris du peuple sénégalais dont les souffrances ne semblent point les affecter. Ils veulent toujours convaincre qu’ils sont nés pour diriger les Sénégalais sans jamais se battre pour eux ni être à leur chevet au moment opportun.

Il y a quelques mois quand l’idée d’un ticket Président/Vice-président n’était pas encore à l’ordre du jour, c’est ce même Idrissa Seck qui s’était déplacé à Sangalkam pour témoigner sa solidarité dans l’épreuve de leur opposition au découpage administratif. Sur un ton aussi froid que celui d’un fin calculateur, il leur disait dans un wolof cru de préserver leurs vies parce qu’il avait besoin de leurs voix.Les mots utilisés ce jour étaient assez éloquents pour rendre compte du souci de leur visiteur. Il est plus intéressé par leurs cartes électorales qui peuvent concourir à son dessein, plutôt que par leurs états d’âme. Dès lors, il est compréhensible que Idrissa Seck ait choisi le mutisme des lâches, quand Malick Bâ est tombé sous les balles de la Gendarmerie. Aucun mot ni de compassion, encore moins de con­damnation. Certainement qu’à l’époque, les «grands bandits» étaient en train de mijoter la recette du ticket Président/Vice-président. Qu’un jeu­ne de Sangalkam meurt des suites d’une bavure de la Gendarmerie importe peu alors. Dans de tels cas, le deal prime sur une carte électorale de perdue.
lequotidien.sn

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