Sur le Gril de l’homme d’affaires Youssou Ndour

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Galsentv.com-Être musicien ne se limite pas à chanter des rimes ou lancer des messages éducatifs à l’endroit de ses admirateurs mais aussi il s’agirait d’exprimer ses points de vue philosophiques. Ceci l’auteur de « Salagne Salagne » nous le démontre lors d’un entretien accordé au Thiof magazine. C’est avec une éloquence hors pair que Youssou Ndour nous fait des révélations par rapport à sa carrière, ses affaires, sa participation au dernier Fesman sans compter la naissance du mouvement citoyen « Fekké maci boolé »

C’est un roi du Mbalakh très modeste que l’équipe de Thiof magazine a pu interviewer entre quatre murs et en plein air. Habillé d’un pantalon jean de couleur bleuâtre, d’une chemise noire à rayures grises et noires, des baskets All Star coupé et de ses lunettes « intello » qui nous rappellent les grands savants, le frangin de Bouba Ndour aborde des questions de part et d’autre liées à sa carrière, ses « business », ses convictions idéologiques, sur un ton très posé. Tout d’abord il nous prédit une année 2011 moins mouvementée, avec peu de voyages : à part une grande tournée américaine longtemps programmée.

D’autre part le beau frère de Viviane dixit vouloir beaucoup plus se consacrer à sa carrière musicale, ses affaires (projet de studio de haut niveau en dehors de Dakar en remplacement de l’ex Xippi abritant aujourd’hui la Tfm) et bien entendu l’implication de son mouvement citoyen aux prochaines échéances électorales .Rappelons que Y.Nd. a été récemment nommé ambassadeur de la Cdeao pour la paix et c’est à ce dernier de dire que «C’est toujours un honneur d’être reconnu par ses pairs, par ses concitoyens et frères africains et surtout une organisation régionale comme la Cdeao ». Et il poursuit : « nous avons construit avec des amis comme Bono, la diplomatie culturelle. Cette diplomatie culturelle est un moyen pour nous artistes de trouver des solutions à coté du travail des politiques et des acteurs d’autres secteurs ». Entre autres, le Pdg de Futurs Médias a abordé la délicate crise casamançaise en invitant les deux parties au dialogue comme cela a toujours été le cas au Sénégal.

S’agissant de la Rfm et de son passage de « culturelle à généraliste », l’enfant de la Médina, après avoir remercié le chef de l’Etat, affirme qu’il ne ménagerait aucun effort « pour assurer la qualité, au niveau des hommes, des idées, en vie de renforcer les acquis ».Et concernant les droits de retransmission, Youssou se dit très obéissant à la loi et prêt à leur en faire valoir ce que de droit tout en assurant que « Tfm n’est pas concernée par la polémique sur les droits de re- transmission . L’homme qui figure parmi les 100 personnes les plus influentes au monde ne s’en arrête pas là, il avoue vouloir créer un pôle de distribution de chaines de télévisions, voire des bouquets comme Canal ».

Nous savons que le Fesman a vu la participation de nombreux musiciens du Sénégal, de l’Afrique voire de la Diaspora et parmi ceux-là figure le petit fils de Mame Marie Sène. A cette occasion, les rumeurs couraient que celui-ci réclamait une forte somme d’argent environnant les 300 millions. Ce que notre hôte a démenti avec ses dernières énergies en ces termes : « je suis loin, très loin de ce cachet même de ceux des artistes étrangers ».Et notre chanteur-homme d’affaires asserte que des gens ont « eu des intentions », de mauvaises intentions de le « mettre en mal avec le peuple et l’Etat » et il qu’il a su bien gérer la situation en animant un méga concert à Saint Louis en marge du festival mondial des arts nègres. Pour voir si l’organisation de cette fête a été une nécessité Y.Nd soutient attendre que les audits soient faits pour plus de clarté.

En outre, il se félicite de l’organisation du Fesman et des conditions techniques de haut niveau dans lesquelles ils ont mis les artistes.

Pour montrer sa loyauté aux tout-petits, la date du 25 Décembre est fixée comme jour du Petit Bal : « un moment magique pour les enfants ». Cet évènement se trouve être l’annexe du Grand Bal de Bercy qui en est à sa dixième édition. Ce bal ne cesse de regorger du monde. C’est la cause pour laquelle des bonnes volontés ont fait la proposition de changer le site de Bercy par manque d’espace et d’aller au stade de France. Cela pourrait être possible vu le désir de l’organisateur en chef de céder l’animation à un autre artiste et de vivre l’évènement du côté du public. Les possibilités de remplacement de Youssou Ndour sur le podium de Bercy s’offrent aux musiciens de la trempe d’Omar Pène, Thione Seck ou Baba Maal: « Ces

artistes …qui ont composé quelques 300 titres …peuvent le faire ». Et il est évident que You pense à sa retraite musicale .Ainsi se prononçant là-dessus, il dit que « pour la relève …vraiment pas de soucis ».

Pour simplement nous faire comprendre que les jeunes musiciens sénégalais débordent de talent et de style.

Abordant des questions allant dans le sens de ses diversités stylistiques , l’auteur de « Dakar Kingston » qui a toujours prôné pour l’universalité, continue d’étaler ses libertés philosophiques. Du français Pascal Obispo au chinois Sakamoto, on peut dire que le roi du Mbalakh à travers ses duos, s’est aventuré sur tous les styles et rythmes musicaux en passant par l’Afro, la Rimba, le Jazz, le Reggae, le Rythmes and Blues sana pour ne citer que ceux-là. Pour se défendre et mieux afficher son ouverture d’esprit et ses points de vue, l’auteur de «Sant » s’exprime en ces mots: « Je respecte ma philosophie pour garder intacte ma passion ».Cette expression nous montre une fois de plus la hauteur culturelle et artistique de notre cher compatriote.

Civiquement pour ne pas dire politiquement, à l’instar de bon nombre de citoyens sénégalais conscients du devenir de leur pays tels que Bara Tall, Cheikh Tidiane Gadio et Mansour Sy Diamil, le PDG de Futurs Médias est le fondateur d’un mouvement citoyen dénommé « fekké maci boolé ». Beaucoup d’individus assimilent la création de ce dit mouvement à la naissance de la Tfm (Télévision Futurs Médias). Et c’est au propriétaire de la Rfm de répondre ses détracteurs que son engagement « auprès des populations est plus profond » et de poursuivre : « C’est une prise de conscience». Sachons que même si Youssou Ndour ne prépare pas une candidature aux prochaines élections présidentielles, il serait l’objet de convoitises politiciennes.

Mais lui de son côté, il nie vouloir une participation unique de son mouvement aux prochaines échéances électorales et choisit d’avoir une démarche citoyenne consistant à promouvoir la carte d’électeur afin de mieux faire comprendre le processus électoral en vue de la présidentielle 2012.Il ne s’arrête pas là, il préconise une certaine alliance avec le parti ou le candidat dont le programme les satisferait mais sauf après en avoir discuté avec ses cosignataires de Fekké maci boolé. Pour ce faire, ces derniers prévoient en mars 2011 une rencontre où prendront part tous les citoyens adhérents ou sympathisants du mouvement afin de dresser une feuille de route.

Se prononçant enfin sur la crise énergétique qui sévit au Sénégal, l’animateur du Grand Bal de Bercy croit qu’il s’agit « d’une question d’argent ». Il en déduit que la communication de la Senelec et du ministère (de tutelle) doivent édifier les sénégalais sur les causes réelles des coupures intempestives d’électricité.

Par Serigne Mouhamed Sarr

Pour Galsentv.com

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