Tenacité et Résilience Sénégalaise (Par Amath Thiam)

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«La Démocratie est une affaire des Grands Hommes et la dictature celle des petits hommes». A. Thiam

«Lorsque les contingences du ventre et du ridicule paraître sociétal prennent le pas sur la raison, l’enterrement et les funérailles de la dignité et l’honneur prennent place». A. Thiam

NOUVEL EMPIRE CONSTITUTION SÉNÉGALAISE DU 19 AVRIL 2018, SANS DÉBAT NI CONSENSUS

Le Peuple Sénégalais, dans toutes ses composantes (Société civile, Opposition, Jeunes, Vieux, Femmes, Hommes, Église, Dignitaires religieux, Organisations de Droits de l’Homme, Citoyens ordinaires ou statutaires de tout bord etc), a dit NON au tripatouillage de la récente Constitution Sénégalaise proposée par le régime en place et soumis au Peuple, «votée» et adoptée au forcing dans une grande douleur par voie référendaire en date du 20 mars 2016, et dont le point no 15 stipulait ce qui suit : «L’intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine, la laïcité, le caractère indivisible, démocratique et décentralisée de l’état, au mode d’élection, à la durée et au nombre de mandats consécutifs du président de la République.». On se souvient tous que les députés de l’apr et benno bokk yakaar, le premier ministre, le gouvernement, le HCCT d’Ousmane Tanor Dieng, le CESE, la CNDT, le Fekke Ma Ci Boole de Youssou Ndour devenu Fekke Boole Tou Ma Ci, Ismail Madior Fall et le président de la République avaient parcouru le Sénégal entier et la planète entière, en engloutissant des milliards à l’infini du contribuable dans leur campagne du OUI, pour convaincre le peuple du bien-fondé et de l’importance de ce référendum, incluant l’intangibilité de la forme républicaine, du mode d’élection ainsi que de la durée et du nombre de mandats consécutifs du président de la République. Du 20 mars 2016 au 19 avril 2018, soit 2 ans et 1 mois après le referendum et 10 mois avant l’élection présidentielle, surprise! L’Intangibilité du mode d’élection du président de la République clamée à l’époque par le régime en place et sa galaxie est devenue Élasticité du mode d’élection du président de la République clamée aujourd’hui par le même régime en place et sa galaxie. La différence fondamentale réside dans le fait que l’Intangibilité proposée par les apristes et bbyakaristes et leur galaxie a été votée par le peuple le 20 mars 2016 alors que l’Élasticité a été adoptée sans débat par les 120 députés apériens et bbyakaristes. Ainsi donc, le 19 avril 2018, cette majorité mécanique robotisée et Ismail Madior Fall, enfermés dans la Chambre du Peuple, ont assassiné et trahi la décision du Peuple actée le 20 mars 2016 pour accoucher dans une totale obscurité la toute nouvelle constitution du Sénégal. Cet acte est d’autant plus inacceptable que le peuple entier s’est levé le 19 avril 2018 à travers le Sénégal et le monde pour manifester contre ce vote malgré l’état de siège policier auquel nous avons assisté, les répressions policières, les arrestations et les multiples emprisonnements injustes qui constituent le mode opératoire des dictatures les plus sanguinaires sous d’autres cieux, jusque-là inconnu du Sénégal. La raison ne peut fournir une explication rationnelle à une défense zélée de deux positions ou convictions aussi radicalement antagonistes en seulement 2 ans, si l’on considère évidement que l’intérêt supérieur de la Nation constitue le soubassement de chacune de ces positions zélées. Car, la raison et la cohérence n’ont pas de dispositif qui permet d’admettre et de comprendre que l’on puisse à la fois défendre avec conviction et zèle une chose et son contraire. Cette inconstance et élasticité sur la Charte fondamentale de notre Nation, Mère et sève nourricière de toutes les lois, violée et piétinée, qui devrait en principe constituer le socle rocheux de l’édifice Sénégal, capable de survivre à toutes les intempéries à travers les temps et les générations, pour préserver en tout temps la cohésion et l’unité nationale, par le simple désir de ceux qui l’incarnent aujourd’hui de pratiquer un jeu de Yoyo et de ciseau – tailleur, alors que leur mission première était de la garder saine et sauve, me fait mal au plus haut degré, mais n’ébranle point mon incompressible engagement citoyen, patriotique et loyal de la défendre et la protéger. Je n’ai jamais connu auparavant la dictature au Sénégal, mais j’ai pris une large connaissance, à travers la documentation et les médias, des affres monstrueuses des régimes tyranniques sous d’autres cieux. Le Sénégal est un pays démocratique et entend le demeurer. Je me battrai, avec tous les sacrifices requis, pour que la réalité démocratique Sénégalaise et son modèle tant loué et source de tant de fierté nationale, se pérennise et se renforce. C’est un idéal non négociable auquel j’aspire continuer à vivre et faire vivre tous ceux que j’aime et pour lequel je donnerai ma vie si nécessaire.

RÉSILIANCE ET TENACITÉ DU PEUPLE SÉNÉGALAIS

Certes, le 19 avril 2018 n’est pas le premier abus infligé injustement au vaillant, important et patient grand peuple Sénégalais (VIP-GPS), même si le contexte et les nombreux actes posés dans la gestion des affaires de la cité avant la présidentielle de février 2012 laissaient présager aux moins avisés du Peuple que de tels évènements ne se produiraient plus jamais au Sénégal. De même, le vécu des principaux acteurs politiques des batailles avant 2000 permettait de croire et d’espérer, à juste titre cette fois-ci, que le tripatouillage de la constitution allait être rangé dans les tiroirs du passé socialiste. L’histoire du Sénégal est jalonnée de dates marquantes de complots et d’abus contre le VIP-GPS. J’ai déjà dit, et je l’assume entièrement, qu’en tant qu’électeur ayant placé et fait placer en 2000 ma confiance et mes espoirs dans la gestion du devenir du Sénégal sur le Candidat Abdoulaye Wade, j’ai pardonné sincèrement le Président Abdoulaye Wade d’avoir profondément déçu mes espoirs, y compris la pire des déceptions consistant à user de sa prérogative constitutionnelle de nomination, confiée à lui par le Peuple qui s’attendait à ce qu’il en fasse bon usage, pour propulser au sommet de l’état une caste d’illustres inconnus sortis de nulle part, sans aucun parcours professionnel et académique remarquable. J’ai trouvé la force de pardonner le Président Abdoulaye Wade, cette gigantesque figure emblématique de dimension exceptionnelle, dans l’impératif de gratitude et de reconnaissance à son égard pour les 26 ans de douloureux combats et sacrifices de sa vie dans l’opposition pour les conquêtes de l’État de droit, de la justice et de la démocratie qui ont fini par le propulser démocratiquement en 2000 au palais de la République dans lequel il refusait d’accéder en passant par des cadavres. Le Peuple Sénégalais, foncièrement attaché aux nobles idéaux démocratiques, de justice et d’état de droit a donc accompagné constamment, passionnément et avec vigueur Abdoulaye Wade, chantre de la démocratie, durant ses 26 ans de combats, en affrontant les balles des forces de l’ordre, leurs grenades lacrymogènes, les emprisonnements et parfois en y laissant leur vie. Ce caractère génétique et ancestral du VIP-GPS s’est manifesté le 23 juin 2011, avec l’aide du Président Abdoulaye Wade…qui était resté au Sénégal avec son Peuple lors de ces évènements de turbulence…sans fuir pour se cacher à l’étranger…qui avait autorisé le Peuple de manifester partout où cela lui tente alors qu’il avait la possibilité d’empêcher toute manifestation avec la police…et qui, naturellement en Grand Homme, décida de retirer le projet de modification constitutionnelle, en demandant à sa majorité mécanique robotisée de suspendre le vote. C’est encore ce Grand Homme, qui refusa de vaincre sans péril et donc de triompher sans gloire, qui avait nommé ministre chargé des élections présidentielles une personnalité indépendante consensuelle. C’est enfin ce Grand Homme, qui, dès 21 heures le soir des élections, comme en France ou aux États-Unis, décida d’appeler son adversaire pour reconnaitre sa défaite et le féliciter. La seule question que je me pose encore aujourd’hui est : comment ce Grand Homme, Président Abdoulaye Wade, sachant que malgré son immense aura, son parcours professionnel et académique étoffé, son grand charisme, sa gigantesque épaisseur intellectuelle et le mythique amour populaire du peuple à son endroit, il lui a fallu 19 ans (1981 – 2000) pour venir à bout du président Abdou Diouf, qui a eu le pouvoir par aumône d’un autre Grand, le Président Léopold Sédar Senghor, a-t-il pu commettre l’erreur fatale de propulser au sommet de l’état d’illustres inconnus? Quand on commet une erreur fatale, on se doit d’apporter la correction appropriée pour réparer le dommage.

Le Peuple Sénégalais est toujours tenace et résilient, malgré les nombreux chocs qu’on lui a fait subir et les espoirs brisés qu’on lui a administré à l’intérieur d’une période aussi courte qu’une décennie, dont le but vainement recherché jusque-là est de le tétaniser, l’anesthésier, le démoraliser et le réduire au silence, comme des moutons. Mais peine perdue. Un grand bravo et merci à la population, toutes couches confondues, au Sénégal et dans le monde, qui s’est levée massivement avec détermination le 19 avril 2018, pour empêcher l’assassinat et le meurtre de la démocratie Sénégalaise conquise à travers de hautes luttes et d’immenses sacrifices. Les manifestations du 19 avril 2018 sont d’égale amplitude que celles du 23 juin 2011, sinon plus grandes encore. Si elles avaient été autorisées sans répression policière, comme le 23 juin 2011, le verdict aurait été sans appel. La résistance et le refus sont des caractères déterminants du Peuple Sénégalais et les preuves garnissent le passé et présent du Sénégal. Les exemples font foison dans notre riche histoire. L’histoire lointaine et récente a démontré que la résistance et le refus sont dans l’ADN du Peuple Sénégalais, et la tenacité et la résilience sont dans ses gènes.

Point de gloire à être un dictateur. La dictature, qui s’impose par la force physique publique et non la force de l’argument d’intelligence et de la connaissance, est un système qui appartient aux faibles qui, dès la moindre tempête, s’enfuient lâchement se réfugier dans des pays étrangers, après avoir pompé et pillé les richesses de leur pays, vendu leur pays et laissé leur peuple dans la misère la plus totale. Il n’est pas difficile d’être dictateur car même Yaya Diammé, Blaise Compaoré, Moussa Dadis Camara, Mobutu, etc, tous sans aucun bagage professionnel et académique, ont été chef d’État pendant plus de 23 ans chacun, avant de s’enfuir lâchement se réfugier à l’étranger. C’est ne pas être dictateur qui est difficile, comme Senghor (seul Président Africain à démissionner), Diouf, Wade, François Hollande, Sarkozy, Angela Merkel, Bush, Clinton, Obama, Trudeau, Harper, Chirac etc.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) et le Président Abdoulaye Wade sont des patrimoines nationaux du Sénégal. Ils n’appartiennent pas au Président Abdoulaye Wade, mais au Sénégal et son Peuple. Tout comme le Parti Républicain du Président Abraham Lincoln de 1860 n’appartient pas au Président Abraham Lincoln, mais aux USA et aux Présidents républicains Ronald Reagan, Bush (Père et Fils) et Trump. Tout comme le Parti Démocrate du Président Franklin Delano Roosevelt n’appartient pas au Président Roosevelt, mais aux USA et aux Présidents démocrates John Fitzgerald Kennedy, Lyndon Baines Johnson, Bill Clinton et Barack Obama.

Le Peuple Sénégalais a rencontré dans le passé des difficultés et il s’était donné les moyens de trouver les solutions pour les résoudre. Aujourd’hui encore il rencontre des difficultés et il se donnera les moyens de trouver les solutions permettant pour les résoudre. Aux forces et ruses mesquines, les Sénégalais opposeront la force et puissance de l’intelligence. À chaque problème posé, quelle que soit sa complexité, l’intelligence Sénégalaise trouvera la solution appropriée pour le surmonter et le résoudre, comme dans le passé. Il n’existe aucun obstacle que le VIP-GPS ne pourrait franchir. Car, la force de l’intelligence est plus puissante que la force de la ruse, du physique et de l’insulte. Sinon, les valeureuses forces musculaires des Africains n’auraient pas été réduites à l’esclavage pendant 450 ans, puis à la colonisation pendant 150 ans, par des forces musculaires beaucoup plus faibles. Car enfin, les pays qualifiés forts aujourd’hui et hier ne le sont pas devenus par les forces musculaires.

Vive le Sénégal!

Vive l’Afrique!

Amath Thiam, digne et noble citoyen Sénégalais

Montréal, le 21 avril 2018

1 COMMENTAIRE

  1. Toi ton Sénégal se trouve sur la planète Mars ! L’opposition a voulu créer une situation insurrectionnelle a Dakar et installer le chaos. Mais le peuple a volontairement refusé de sortir manifester en comprenant la manipulation. C’est un grave échec et une terrible désillusion pour cette opposition violente et sans aucun projet, qui n’a comme unique programme que le POUSSAL MA TOOG. Continuez de prendre les Sénégalais pour des cons… 2019 arrivera.

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