Thiatt a été plus que fin pour passer la nuit d’hier chez lui, loin d’une chambre de garde-à-vue dans un Commissariat de police, encore moins d’une prison. Car, selon des sources autorisées, interpellé par les policiers sur l’identité de la personne du troisième âge à laquelle il faisait allusion quand il disait « mak matt na bayi si rew, wayé waxounou mak bou amm 90 ans di fénn », Thiatt a usé de beaucoup de subterfuges pour se tirer d’affaire. Détails sur les minutes du face-à-face d’hier entre le rappeur et les enquêteurs de la Brigade des Affaires générales (Bag) de la Dic.
Le chef de file du Mouvement « Y en a marre » a usé hier de beaucoup de subterfuges pour s’éviter au meilleur des cas, une garde-à-vue ; et au pire, un séjour en prison. En effet, selon des sources autorisées, Thiatt a été d’abord interpellé hier sur les propos qu’il a récemment tenus et selon lesquels « mak matt na bayi si réw, wayé waxounou mak bou amm 90 ans di fénn (une personne du troisième âge est utile dans un pays, mais pas quelqu’un qui a 90 ans et qui ment) ». Et pour toute réponse, le rappeur a rétorqué : « évidemment, c’est moi qui les ai tenus ». Alors, tu parlais de qui ? Lui demandent les policiers. Le rappeur de dire : « je suis un communicateur et quand je communique, je le fais par parabole ».
Toujours selon nos mêmes sources, lorsque les enquêteurs sont revenus à la charge, en lui faisant remarquer que tout le monde est convaincu qu’il faisait allusion au président de la République, Thiatt leur a déclaré : « cela n’engage que ceux qui y croient ». Pourquoi vous le dites ? Lui demandent les policiers de la Brigade des Affaires générales. Là, Thiatt affirme : « je n’ai cité nommément personne, j’ai juste parlé de personnes du troisième âge ».
Thiatt aux enquêteurs : « est-ce qu’il n’y a que Wade qui est âgé de 90 ans ? »
Les enquêteurs, pour sans doute le faire tomber, persistent et signent : « tout le monde sait que tu parlais du chef de l’Etat. N’est-ce pas vrai ? ». Thiatt ne vacille pas sur sa position et interpelle les enquêteurs en ces termes : « est-ce qu’il n’y a que le président de la République qui est âgé de 90 ans ? ». Et avant que les policiers ne trouvent les mots justes pour lui répondre, le rappeur déclare à qui veut l’entendre qu’au Sénégal, « il y a des millions de vieillards ; donc, encore une fois, ceux qui prêtent mes propos au président Wade n’ont qu’à le faire ». Qui aurait fait mieux devant les enquêteurs de la Bag ?
Daouda THIAM
lasquotidien.com
