Tunisie : l’état d’urgence décrété, l’espace aérien fermé

Date:

La crise tunisienne atteint un nouveau palier ce vendredi. Au lendemain d’un discours où il s’était engagé à quitter le pouvoir d’ici 2014, le président tunisien Ben Ali a annoncé le limogeage de son gouvernement.

Dans le centre de Tunis, des milliers de manifestants ont réclamé le départ du président. L’état d’urgence a été décrété vers 17 heures. Suivez minute par minute le récit de cette journée.
18 heures. De Paris, les principaux partis d’opposition demandent le départ de Ben Ali.

18 heures. L’agence de notation Fitch Ratings a par ailleurs annoncé qu’elle envisageait d’abaisser la note de la dette à long terme de la Tunisie (actuellement fixée à «BBB») au vu des troubles sociaux qui, s’ils se prolongeaient, pourraient avoir des «conséquences négatives» sur l’économie du pays.

17h45. «Je peux confirmer que l’armée est à l’aéroport. Les blindés encerclent le site de l’aéroport», déclare une source aéroportuaire interrogée sur des rumeurs sur le départ précipité de proches du président Zine El Abidine Ben Ali. «Je n’ai pas d’information sur ça mais une personne s’est introduite par la clôture sur le tarmac et une alerte a été donnée», a-t-elle ajouté.

Un important convoi officiel, composé d’une dizaine de véhicules aux vitres teintées a quitté en trombe le Palais de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, aux alentours de 16h50 en direction de l’aéroport de Tunis-Carthage, selon un journaliste tunisien témoin de la scène, cité par le Monde.fr.

Un peu plus tôt dans l’après-midi, deux avions Falcon blancs s’étaient envolés de ce même aéroport de Tunis-Carthage, l’un vers 13H40, l’autre vers 13H50.

Un vol d’Air France en partance de Paris a regagné la capitale française en raison de cette fermeture, selon un journaliste de l’AFP qui se trouvait à bord.

17h36. Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), Hamma Hammami, interpellé mercredi à son domicile, près de Tunis, a été libéré, a annoncé vendredi à Paris le PCOT.

17h30. L’armée a pris vendredi en fin d’après-midi le contrôle l’aéroport international de Tunis Carthage alors que l’espace aérien a été fermé, a indiqué à l’AFP une source aéroportuaire.

17h20. Le ministère des Affaires étrangères, dans une actualisation vendredi de son site internet, conseille «vivement» aux personnes se rendant en Tunisie «de différer tout voyage qui n’aurait pas un caractère d’urgence» dans ce pays. En rappelant l’existence d’un couvre-feu, le ministère conseille aussi aux Français séjournant en Tunisie de suivre «les consignes de sécurité données par les forces de l’ordre», d’«éviter formellement les attroupements, en toute circonstance», et, «en cas de détonation, de ne jamais s’approcher des fenêtres».

17h. Le gouvernement tunisien a annoncé avoir décrété l’état d’urgence dans l’ensemble du pays avec un couvre-feu de 18h à 06h du matin, l’interdiction des rassemblements sur la voie publique et l’autorisation donnée à l’armée et à la police de tirer sur tout «suspect» refusant d’obéir aux ordres.

16h50. De violents heurts opposent des groupes de manifestants et des policiers anti-émeutes. Un policier a tiré à bout portant sur Lucas Mebrouk, un photographe français de 32 travaillant pour l’agence EPA. Atteint à la tête par un tir de gaz lacrimogène, il a commencé à saigner avant d’être évacué vers un hôpital, a rapporté un photographe de l’AFP.

16h45. Une banque, aux abords de la gare, est en train d’être saccagée, selon l’un de nos envoyés spéciaux à Tunis. Depuis la dispersion des manifestants, vers 14h30, l’ambiance est désormais tendue aux abords du centre ville.

16h40. La baisse des prix de produits et de services de première nécessité promise jeudi par le président Ben Ali a été suivie vendredi par la publication d’une liste de 19 de ces produits qui vont du pain au sucre en passant par le gaz à usage domestique dont les prix ont été révisés à la baisse.

16h35. Le voyagiste Thomas Cook a annoncé qu’il comptait rapatrier dès ce vendredi de Tunisie 1800 touristes britanniques et irlandais, «en raison des troubles politiques actuels et des manifestations en Tunisie». Son concurrent TUI Travel annulait des départs de Grande-Bretagne sans organiser pour autant de rapatriement systématique.

16h25. Des groupes se sont reformés sur l’Avenue de Paris, adjacente à l’avenue Bourguiba et des policiers les pourchassent à coup de grenades lacrymogènes. Des manifestants réfugiés dans les immeubles lancent des pierres et de briques en direction des forces de l’ordre, selon une correspondante de l’AFP alors qu’un hélicoptère de l’armée survole la capitale.

16h10. Le président Ben Ali annonce que le gouvernement est limogé et que des législatives anticipées auront lieu dans six mois, selon l’agence officielle TAP. Mohammed Ghannouci, le Premier ministre tunisien a indiqué que le président Ben Ali a décidé «dans le cadre de mesures (d’apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d’appeler à des élections législatives anticipées dans six mois». Il a ajouté avoir été chargé de former le nouveau gouvernement.

16h05. Dans le centre ville, les manifestants ont été dispersés par la police. Devant la gare de Tunis, où près de 2000 personnes sont rassemblées, on assiste à de nouvelle scènes de fraternisation entre militaires et certains manifestants.

16h. Olivier Besancenot demande à Michèle Alliot-Marie «de s’excuser ou de démissionner» et au «gouvernement français de cesser de soutenir le dictateur en place». Dans un communiqué, le porte-parole du Nouveau Parti-Anticapitaliste (NPA) estime que la ministre des affaires étrangères, a tenu, le 12 janvier à l’Assemblée, «des propos scandaleux et inadmissibles, en proposant au dictateur Ben Ali le savoir-faire de la police française pour régler les situations sécuritaires».

15h45. Des blindés de l’armée se sont rapidement déployés devant le ministère de l’Intérieur, alors que des unités anti-émeutes pourchassent des jeunes manifestants dans les escaliers d’immeubles résidentiels et dans un centre commercial, où ils se sont repliés. L’avenue Bourguiba est quasiment déserte.

15h35. L’Allemagne appelle à son tour la Tunisie à des réformes durables et solides. «Nous avons suivi avec intérêt les annonces du président Ben Ali. Il est important que ces annonces soient suivies d’un changement concret et qu’elles débouchent sur un processus de réformes durables et solides», a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand.

15h20. Des sources médicales annoncent la mort de 13 personnes jeudi soir à Tunis et sa banlieue. «Les corps de trois personnes atteintes par balles ont été transportés à l’hopital du Kram, près de Tunis, et dix autres ont été emmenés à l’hôpital Charles Nicole à Tunis». Sous l’action des forces de l’ordre, le centre de Tunis se vide de la foule et l’avenue Bourguiba reste irrespirable à cause des gaz lacrymogènes. Quelques manifestants lancent des pierres et des chaises et des parasols des terrasses de cafés en direction des policiers.

14h50. «Les policiers reprennent possession du centre ville», constate un des deux reporters du Parisien. Des matraquages en règle se déroulent sans que les manifestants évalués à 10 ou 15 000 ne répliquent pour le moment. «Les forces de l’ordre repoussent tout le monde hors du centre ville en remontant l’avenue et les rues adjaçantes et en tirant des gaz lacrymogènes».

14h45. La police a procédé à la dispersion des manifestants disposés devant le ministère depuis 10 heures du matin, constate l’un des deux envoyés spéciaux du Parisien. Aux tirs disparates de gaz lacrymogènes ont succédé «des tirs tendus» en direction des manifestants.

14h40. Le cordon policier disposé devant le ministère de l’Intérieur à Tunis a dû tirer des gaz lacrymogènes pour contenir la foule massée devant l’édifice, nous rapporte l’un de deux envoyés spéciaux du Parisien. «Les policiers ont été débordés par la foule et des manifestants sont parvenus à escalader la façade du bâtiment pour s’accrocher aux grillages protégeant les fenêtres.

14h02. Le porte-parole du tour-opérateur Thomas Cook France déclare n’avoir «pour l’instant aucun plan de rapatriement de prévu». La filiale allemande du voyagiste britannique avait annoncé un peu plus tôt le rapatriement de 2 000 touristes allemands. La Tunisie est la deuxième destination touristique étrangère des Français derrière l’Espagne.

leparisien.fr

1 COMMENTAIRE

  1. 18h30 – Tunisie Le président Ben Ali a quitté la Tunisie, l’armée prend le pouvoir, selon Al Jazira confirmée par AFP (sources proches du gouvernement)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE