Notre envoyé spécial au Cap, Emery Taisne, répond à vos questions après la victoire de l’Espagne face au Portugal (1-0), mardi soir. La Roja va tenter d’atteindre les demi-finales du Mondial pour la première fois
L’Espagne est-elle la bête noire du Portugal ? (Crismaster)
Les chiffres tendent à le prouver. Avant sa qualification, l’Espagne avait rencontré le Portugal à 32 reprises pour 15 victoires, 12 nuls et 5 défaites. Il faut y apporter cette nuance : sa victoire acquise mardi soir n’est que la deuxième depuis 1958. Ce n’est pas la moins importante. Elle permet à la Roja d’atteindre pour la cinquième fois de son histoire les quarts de finale de la Coupe du monde. Elle n’est jamais allée plus haut. Contre le Paraguay, samedi, une nouvelle chance lui sera donnée d’y remédier.
Carlos Queiroz avait annoncé un grand show. La promesse n’a été tenue qu’une petite vingtaine de minutes. Chassez le naturel, il revient au galop…
Les Portugais ont-ils fait le spectacle comme annoncé ? (Labigap)
On l’a cru, on n’aurait pas dû. Carlos Queiroz avait annoncé un grand show. La promesse n’a été tenue qu’une petite vingtaine de minutes. Chassez le naturel, il revient au galop… Face aux vagues espagnoles qui ont déferlé sur le but d’Eduardo, les Portugais ont vite compris la nécessité de resserrer les boulons derrière. De débridée, la rencontre s’est muée en une attaque-défense que seuls quelques contres ont animé. «Le Portugal, c’est dix défenseurs, un attaquant», avait dit Vicente del Bosque. Les faits ne lui ont pas donné tout à fait tort. La patience de ses joueurs a fini par être récompensée.
David Villa a-t-il été en vue ? (asbh1911)
Deux frappes en cinq minutes (2e, 7e) et puis ? Pas grand-chose jusqu’à une frappe au ras du poteau d’Eduardo à l’heure de jeu, suivie de son quatrième but dans cette Coupe du monde. A l’image de toute son équipe, le néo-Barcelonais a longtemps pâti de la mentalité ultra-défensive des Portugais. Pas facile de profiter de l’habituelle qualité de passe de la Roja lorsqu’on se frotte à une équipe entièrement regroupée dans son camp… Villa a peiné, ses tentatives pour contourner le bloc lusitanien sont longtemps restées vaines, mais il ne s’est pas découragé. Comme face au Honduras et au Chili, l’Espagne peut le remercier.
Villa a peiné, ses tentatives pour contourner le bloc lusitanien sont longtemps restées vaines, mais il ne s’est pas découragé. L’Espagne peut le remercier.
Cristiano Ronaldo était-il au meilleur de sa forme ? (Licha60)
A l’échauffement, on l’avait trouvé fatigué. Pendant le match, il a été fidèle à ses dernières prestations en sélection : inefficace devant, peu concerné par les tâches défensives et bien trop individualiste. Dans le jeu comme sur coup franc, l’attaquant du Real Madrid a souvent cherché à faire la différence tout seul. Il aurait pu y parvenir, comme sur ce coup de pied arrêté repoussé difficilement par Casillas. Mais dans l’ensemble, on était en droit d’attendre beaucoup plus du transfert le plus cher de l’histoire du football. Même ses équipiers ont parfois semblé dépités…
L’ambiance était-elle digne d’un huitième de finale de Coupe du monde ou les vuvuzela nous ont-ils encore gâché le plaisir ? (flood)
La présence d’un grand nombre de supporters espagnols et portugais n’y a rien fait. Le vuvuzela est une constante de cette Coupe du monde. Mardi soir, il ne s’est jamais tu, même s’il faut reconnaître que le volume sonore n’a pas atteint celui de certains stades. Au-delà de l’explosion de joie du camp espagnol au moment du but de Villa, une « ola » lancée en début de match a rappelé qu’il existait aussi d’autres méthodes pour soutenir son équipe…
Emery TAISNE, au Cap (Afrique du Sud)
lequipe.fr
